L'année 2018 a commencé dans un climat de confiance marqué par l'ascension des marchés et une croissance solide.

Elle s’est terminée par un atterrissage brutal. Le Dow Jones a fini en baisse pour la première fois depuis la crise financière et pour la deuxième fois seulement en dix ans.

La nouvelle année apportera-t-elle un changement de tendance ? Ou de nouvelles inquiétudes ?

Il faut s’attendre à un peu des deux, mais à notre avis, on peut encore espérer des épisodes fastes.

Les Services économiques RBC ont profité de la récente volatilité du marché pour prendre du recul et analyser quelques grandes tendances susceptibles de caractériser l’année 2019 et les suivantes. Notre rapport Se frayer un chemin en 2019 permet d’espérer que l’expansion se poursuivra, bien que les échanges commerciaux et les investissements continuent de nous préoccuper.

Voici les tendances que nous estimons déterminantes pour l’année à venir :

1. Pressions sur les consommateurs.

Les taux d’intérêt plus élevés auront de fortes répercussions sur les consommateurs lourdement endettés. Alors que deux relèvements de taux sont prévus pour 2019, le service de la dette d’un ménage moyen augmentera de 1 000 $. Cependant, les revenus des ménages devraient connaître une hausse plus importante. Il ne faut toutefois pas se montrer trop optimistes. La consommation baissera, alors que les ménages réduiront les achats importants (p. ex., nouveau véhicule).

2. Progression des prix des logements.

La faiblesse des taux d’intérêt s’est accompagnée d’une ascension des prix des logements. Bien que les taux soient maintenant orientés à la hausse, les prix ne reculeront pas beaucoup. Ils devraient rester stables dans les grandes villes canadiennes en 2019, étant donné que le taux de chômage est à son niveau le plus bas en plus en 40 ans et que le pays enregistre la croissance démographique la plus rapide au sein du G7. Le marché devrait connaître un atterrissage en douceur. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour les acheteurs éventuels, puisque l’accessibilité se détériorera au cours de l’année à venir.

3. Pénurie de main-d’œuvre.

Cette pénurie persistera. Elle complique les choses pour les employeurs, mais favorise les demandeurs d’emploi, en particulier les travailleurs très qualifiés. Cette année, bon nombre d’employés pourraient profiter de la situation pour demander une hausse de salaire, chose rare au cours des dernières années, ou changer d’emploi dans ce but. Les employeurs devraient commencer à réfléchir à leurs besoins à long terme en personnel. Durant la décennie 2020, plus de 270 000 personnes partiront à la retraite chaque année.

4. Alourdissement de la dette publique.

Les ménages ne sont pas les seuls à être lourdement endettés. Les gouvernements verront aussi leurs possibilités de dépenses décliner à mesure que les taux monteront. Au cours des cinq prochaines années, le fardeau de la dette sera le poste de dépense du gouvernement fédéral qui augmentera le plus rapidement après les prestations aux aînés.

5. Amélioration des conditions sur le marché du pétrole.

Après avoir fait les manchettes l’an dernier, l’écart de prix entre le pétrole canadien et le pétrole étranger diminuera en 2019 grâce à la décision du gouvernement de l’Alberta de réduire la production et d’acheter des wagons pour transporter le brut.

6. Amélioration des conditions pour les entreprises.

Les entreprises canadiennes peuvent-elles être concurrentielles sur la scène mondiale ? La réponse dépend en bonne partie de l’impôt, mais aussi de la bureaucratie. À titre d’exemple, la délivrance d’un permis de construction prend plus de temps au Canada que dans les autres pays du G7. L’Énoncé économique de l’automne publié par Ottawa prévoit à la fois des mesures fiscales et un plan de déréglementation. Si ce dernier est mené à bien, il pourrait fortement contribuer à combler le retard du Canada en matière de compétitivité.

7. Lueur d’espoir pour le commerce international.

Les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine nuiront à l’économie mondiale, le Canada étant pris entre deux feux. Le différend suscite bien des inquiétudes, mais il ne faut pas perdre de vue qu’il ne touche qu’une petite partie des échanges commerciaux entre les deux pays. Certes, une guerre commerciale de grande envergure pourrait accentuer la volatilité du marché boursier et l’incertitude entourant les investissements des entreprises et, éventuellement, entraîner une hausse des prix à la consommation. Dans la mesure où le conflit n’atteint pas de telles proportions, il n’aura pas d’effet majeur sur la croissance mondiale.

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John Stackhouse est un auteur à succès et l’un des grands spécialistes en matière d’innovation et de perturbations économiques au Canada. À titre de premier vice-président, Bureau du chef de la direction, il dirige la recherche et exerce un leadership avisé concernant les changements économiques, technologiques et sociaux. Auparavant, il a été rédacteur en chef du Globe and Mail et éditeur du cahier « Report on Business. » Il est agrégé supérieur de l’institut C.D. Howe et de la Munk School of Global Affairs and Public Policy de l’Université de Toronto, en plus de siéger aux conseils d’administration de l’Université Queen’s, de la Fondation Aga Khan Canada et de la Literary Review of Canada. Dans son dernier livre, « Planet Canada: How Our Expats Are Shaping the Future », il aborde la ressource inexploitée que représentent les millions de Canadiens qui ne vivent pas ici, mais qui exercent leur influence depuis l’étranger.

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