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« Le domaine de la chirurgie a beaucoup changé au cours des 10 à 20 dernières années, et n’est plus ce qu’il était jadis », explique le Dr John Harlock, chirurgien vasculaire et professeur agrégé à l’Université McMaster.

« Je pense que prévaut une idée fausse selon laquelle la chirurgie représente un mode de vie épuisant, vous ne verrez jamais les membres de votre famille, et vous en viendrez à détester votre vie… cependant, le domaine de la chirurgie a beaucoup évolué au cours des 10 à 20 dernières années, et n’est plus ce qu’il était jadis », explique le Dr John Harlock, chirurgien vasculaire et professeur agrégé à l’Université McMaster.

La chirurgie cardiaque, vasculaire et thoracique (CVT) englobe un ensemble diversifié et technique de spécialités connexes qui, de manière générale, porte sur la poitrine, le cœur, les poumons et les vaisseaux sanguins.

Vous trouverez ci-après une présentation de ces spécialités ainsi que des réponses aux questions portant sur la formation et la certification, les plus récents développements dans le domaine et la conciliation travail‑vie personnelle.

Quelle est la différence entre les chirurgies cardiaque, vasculaire et thoracique ?

  • La chirurgie cardiaque (chirurgie cardiovasculaire ou chirurgie du cœur) s’intéresse aux maladies et aux affections du cœur et de l’aorte ascendante.
  • La chirurgie vasculaire s’intéresse aux vaisseaux sanguins à partir de la poitrine et vers le bas du corps, y compris les vaisseaux sanguins qui alimentent les intestins, les reins et les jambes.
  • La chirurgie thoracique s’intéresse aux maladies de la paroi thoracique, du médiastin, des poumons, de la trachée, de la plèvre, de l’œsophage et du diaphragme.

L’Association médicale canadienne (AMC) combine ces trois spécialités sous la formule chirurgie CVT. Cependant, le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada les distingue à des fins de certification.

Quels parcours de formation doivent être empruntés pour devenir un chirurgien CVT ?

Les chirurgies cardiaque et vasculaire sont des spécialités d’entrée primaires, ce qui signifie qu’une fois les études en médecine terminées, les diplômés doivent suivre six ans de formation en résidence dûment approuvée en chirurgie générale, ainsi qu’en chirurgies cardiaque, vasculaire et thoracique. Une fois votre résidence terminée, vous pouvez poursuivre votre formation postdoctorale et acquérir d’autres sous-spécialités dans le domaine de la CVT.

La chirurgie thoracique fut jadis une spécialité d’entrée primaire. Cependant, aujourd’hui, elle nécessite une certification en chirurgie générale, en chirurgie cardiaque ou l’inscription à un programme de formation dûment approuvé par le Collège royal dans ces domaines. Pour avoir le droit de passer l’examen de certification en chirurgie thoracique du Collège royal, vous devez être certifié dans l’une des spécialités primaires.

Le saviez-vous ? La chirurgie vasculaire est l’une des spécialités les plus recherchées au Canada : Les cinq résidences les plus (et les moins) convoitées au Canada en 2022.

En quoi consiste la journée type d’un chirurgien vasculaire ?

Le Dr Harlock affirme que ses journées et ses semaines présentent un caractère varié, alors qu’il passe à la fois du temps en salle d’opération et à la clinique à faire de la recherche et de l’enseignement.

« Je passe généralement deux jours par semaine à la salle d’opération. Si on le compare au domaine de la chirurgie cardiaque, l’aspect intéressant de la chirurgie vasculaire tient au fait que les journées peuvent être assez variées, même sur le plan pratique : en effet, nous sommes fréquemment appelés à intervenir sur le plan endovasculaire ou au niveau des endoprothèses, nous traitons des anévrismes ou des blocages, en plus d’être appelés à traiter des traumatismes et des hémorragies majeures. »

À sa clinique, le Dr Harlock rencontre des patients qui n’ont pas encore subi une intervention chirurgicale en plus de voir des patients qui ont déjà subi une telle intervention. Il y pratique également des interventions mineures, comme dans le cas de fistules artérioveineuses  pour des personnes subissant une dialyse ou ayant besoin d’un traitement des varices ou des injections.

La plupart des chirurgiens CVT travaillent dans un centre universitaire de sciences de la santé, cependant que, parmi les principaux milieux de

travail, figurent les hôpitaux universitaires, les hôpitaux communautaires, les cliniques ou les universités.

Quelles qualités caractérisent un bon chirurgien CVT ?

Selon le Dr Harlock, tout bon chirurgien doit savoir faire preuve de patience, de leadership et de pondération à titre de qualités essentielles.

Comme les chirurgiens CVT sont fréquemment appelés à traiter directement avec les patients, il est important qu’ils aiment interagir avec les gens. Si les patients sont fréquemment gravement malades, leur traitement peut mener à des améliorations immédiates et spectaculaires, cet aspect pouvant représenter un élément tout à fait gratifiant de la spécialité. Cependant, le travail nécessite qu’on y consacre de longues heures suivant parfois un horaire irrégulier, tandis que les situations de vie ou de mort et les urgences nécessitent que soient prises sous pression des décisions rapides et critiques.

« Vous devez vous dévouer entièrement à servir et vous devez aimer vous retrouver en salle d’opération et voir de nombreux patients. Si les résultats sont parfois extraordinaires et si nous réalisons beaucoup de bonnes choses, peuvent également survenir des situations plutôt stressantes puisqu’il arrive que des décès surviennent en salle d’opération ou aux urgences. Vous devez être en mesure de garder la tête froide, de vous adapter aux situations et d’être très conscient de l’environnement qui est le vôtre », souligne le Dr Harlock.

À quels développements dans les spécialités de CVT les étudiants peuvent-ils s’attendre ?

Au fil des ans, de nombreuses chirurgies sont devenues moins invasives grâce aux avancées technologiques, et notamment aux techniques utilisant les caméras et la robotique.

« L’une des raisons pour lesquelles j’ai embrassé cette spécialité il y a 12 ans, tient à cette formidable révolution dans le domaine de la technologie médicale et, en vérité, nul ne connaît vraiment l’étendue des possibilités qui s’offrent encore à nous », de dire le Dr Harlock.

Ainsi, à titre d’exemple, le Dr Harlock pratique la chirurgie endovasculaire, spécialité dans laquelle intervient le repérage par rayons X et par ultrasons pour corriger les blocages ou les anévrismes à l’intérieur des vaisseaux sanguins. Les chirurgiens thoraciques ont également recours au repérage assisté par robot pour rendre la chirurgie pulmonaire beaucoup moins invasive.

« Il y a une foule de technologies en plein essor; se multiplient par ailleurs les interventions des entreprises et les recherches dans le domaine des techniques endovasculaires et qui touchent à ce qu’il est possible de réaliser à l’intérieur des vaisseaux sanguins des patients. »

Qu’en est-il de la conciliation travail‑vie personnelle pour les chirurgiens ?

« Je dis à ceux qui veulent l’entendre que vous devez aimer ce qui vous plaît au sujet de la spécialité, mais que vous devez également ne pas véritablement détester ce que vous n’aimez pas en ce qui la concerne », explique le Dr Harlock. Les spécialités CVT demandent beaucoup de patience et de longues heures de travail. Cependant, il affirme que la chirurgie a beaucoup changé au cours des deux dernières décennies et que ce domaine n’est plus toujours associé au mode de vie exténuant auquel on pourrait s’attendre.

« Ce qui était jadis une spécialité traditionnelle, dominée par les hommes, met aujourd’hui de l’avant la participation d’un grand nombre de gens différents. Le domaine est beaucoup plus convivial qu’il l’était auparavant sur le plan de la formation et du mode de vie en tant que tel… les gens ont des enfants et des familles et ils prennent des congés, et on respecte désormais beaucoup plus le fait que chacun ait une vie. »

Quelques conseils pour les futurs diplômés ?

Compte tenu du fait que ce domaine peut avoir une incidence sur la vie des patients, et au vu de l’évolution de la technologie – sans compter les besoins de plus en plus pressants en matière de spécialistes CVT au Canada –, le Dr Harlock exhorte les étudiants à en apprendre plus sur la chirurgie CVT. Il incite également les étudiants à s’adresser à des chirurgiens CVT actifs pour en apprendre plus sur la spécialité, poser des questions et se faire connaître.

« Assurez-vous de prendre le temps de vous familiariser avec ces spécialités puisqu’elles pourraient véritablement vous intéresser. »

Ressources additionnelles :

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