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Les options sont nombreuses quand il s'agit de choisir une spécialité médicale, et quantité d'éléments doivent être pris en compte. La série « Choisir une spécialité médicale » vous aide à en apprendre davantage sur chaque spécialité et à déterminer laquelle correspond le mieux à vos valeurs, à vos intérêts et à vos aptitudes.

« Les pédiatres accomplissent un travail essentiel, car ils aident les enfants au cours des premières années de leur développement, explique la Dre Tehseen Ladha, pédiatre et professeure adjointe à l’Université de l’Alberta, et spécialiste en équité en santé. En les soutenant tout au long cette étape de leur vie et en leur fournissant les ressources adéquates, nous leur donnons les moyens de réaliser leur plein potentiel. »

Les pédiatres sont des médecins spécialisés en santé des enfants et des adolescents. Pour devenir pédiatre, après les études en médecine, il faut suivre une formation additionnelle de quatre ans, comprenant une résidence d’un an. Au cours de leur troisième année, les étudiants peuvent opter pour une surspécialité pédiatrique, dont le nombre est en croissance.

Que font les pédiatres ?

Les pédiatres offrent toute une gamme de services aux enfants, aux adolescents et à leur famille. La plupart des pédiatres prodiguent au moins l’un des types de soins suivants :

  • Prodiguer des soins de première ligne : Les soins de première ligne désignent le travail quotidien qui consiste à aider les enfants malades à se rétablir et à empêcher les enfants en santé de devenir malades. Pour ce faire, les pédiatres font des examens physiques, diagnostiquent et traitent les problèmes, offrent de l’information et des conseils, et administrent des vaccins.
  • Traiter des maladies aiguës ou chroniques : Soigner des enfants ayant des besoins médicaux complexes. Il peut s’agir d’incapacités à long terme ou de pathologies comme le diabète, la fibrose kystique ou l’asthme.
  • Faire la promotion de la santé : Donner des conseils sur des sujets comme la prévention des blessures, l’alimentation, l’activité physique et le comportement.
  • Effectuer des examens et poser des diagnostics : S’assurer que les enfants atteignent les étapes prévues de leur développement. En cas de problème, un pédiatre peut décider que l’enfant doit être vu par un autre professionnel de la santé, afin de recevoir des soins plus spécialisés.
  • Participer à la recherche : Les recherches menées par des pédiatres contribuent à de nouvelles façons de traiter les troubles de santé des bébés, des enfants et des adolescents.
  • Évaluer les mesures thérapeutiques : Évaluer les manières de soigner les enfants et les adolescents afin de s’assurer que les traitements sélectionnés sont bien ceux qui fonctionnent le mieux.

Quelles sont les possibilités au chapitre de l’exercice de la pédiatrie ?

« Ce qui est intéressant et important à savoir, c’est que même en tant que pédiatre généraliste, vous pouvez avoir une spécialité que vous aimez vraiment et que vous pouvez exercer », ajoute la Dre Ladha.

De nombreux pédiatres se spécialisent dans un domaine précis de la santé des enfants et des adolescents. Le nombre de surspécialités pédiatriques reconnues est en croissance. Ainsi, les pédiatres ont la possibilité de combiner la réalisation de recherches cliniques ou scientifiques fondamentales avec la prestation de soins surspécialisés. Voici quelques-unes des surspécialités pédiatriques : médecine des adolescents, maladies infectieuses pédiatriques, urgentologie pédiatrique, immunologie clinique et allergie pédiatrique. Ces programmes spécialisés durent généralement de trois à quatre ans et exigent une formation supplémentaire de deux à trois ans. La neurologie pédiatrique est la seule spécialité comportant un programme de formation distinct.

La Dre Ladha, titulaire d’une maîtrise en santé publique de l’Université Johns-Hopkins, est également directrice du programme Équité, diversité et inclusion de la formation médicale postdoctorale à l’Université de l’Alberta. « Par exemple, si l’équité en santé vous intéresse, vous pouvez vous spécialiser en traitement des réfugiés dans une clinique pour réfugiés. Ou si c’est plutôt la santé des Autochtones qui vous intéresse, vous pouvez faire du travail de proximité dans des réserves. Vous avez la possibilité de poursuivre votre carrière dans le domaine que vous souhaitez. »

Quelles sont les qualités d’un bon pédiatre ?

Une communication efficace – avec les patients, les familles, les enseignants et les professionnels des services sociaux – est essentielle pour fournir des soins pédiatriques de qualité. La Dre Ladha est d’avis que les pédiatres doivent toujours garder à l’esprit qu’ils travaillent avec une famille, et pas seulement avec des patients.

« Les enfants vivent dans un contexte familial, ce qui fait en sorte qu’il est essentiel que nous examinions les déterminants sociaux de la santé dans leur situation, explique-t-elle. Dans quel type d’environnement vivent-ils ? Quelle est la dynamique familiale ? Quelle est leur situation sur le plan de la sécurité alimentaire ? Tous ces facteurs ont une incidence sur les jeunes patients, mais ceux-ci n’ont que peu ou pas d’influence sur eux. »

La Dre Ladha ajoute que pour être un bon omnipraticien, il faut également éviter les préjugés inconscients, c’est-à-dire prendre des décisions fondées sur l’expérience antérieure ou les convictions personnelles. Des études ont démontré qu’en médecine, les préjugés inconscients peuvent influer grandement sur les soins aux patients et les résultats, en particulier lorsqu’on travaille auprès de groupes marginalisés et vulnérables.

Que devraient rechercher les étudiants dans un programme de pédiatrie ?

Comme pour tout programme de spécialité médicale, les élèves doivent choisir une école qui offre une formation appropriée et des occasions d’acquérir des compétences, de l’expérience et des contacts dans leurs champs d’intérêt. L’exposition clinique, les projets de recherche, les programmes de résidence et la réputation de l’école, entre autres, sont des facteurs à prendre en considération.

La Dre souligne que les universités dans les grandes villes offrent généralement plus d’occasions en matière de recherche et d’enseignement médical. Où qu’ils poursuivent leur formation, la Dre Ladha conseille aux étudiants de communiquer avec des mentors dès le début de leurs études en médecine et de leur résidence en pédiatrie. Elle précise qu’on peut trouver ces mentors lors des stages ou sur Internet. « J’ai beaucoup d’étudiants en médecine et de résidents en pédiatrie qui font de la recherche. Ils participent tôt à l’enseignement, ce qui leur donne la base nécessaire pour accéder à des occasions et à des offres d’emploi après l’obtention de leur diplôme. »

À quoi ressemble l’équilibre travail-vie personnelle pour un pédiatre ?

« Je dis toujours que la médecine n’est pas une carrière ; c’est un mode de vie. » Toutefois, la Dre Ladha souligne qu’établir des limites est essentiel pour maintenir un bon équilibre entre le travail et la vie personnelle, lorsqu’on est pédiatre.

« Pour les pédiatres, une façon d’atteindre cet équilibre consiste à ne pas travailler à temps plein et à utiliser cette journée supplémentaire pour étudier les résultats des tests de laboratoire des patients ou tenir des réunions de recherche », explique-t-elle.

« En définitive, je crois que mettre l’accent sur ses intérêts peut aussi contribuer à atteindre cet équilibre. Le domaine de la pédiatrie est très vaste… si vous essayez de tout faire, vous pouvez vous sentir submergé, et avoir l’impression de ne pas accomplir autant que vous le souhaitez. Mais si vous arrivez à focaliser vos efforts dans le domaine de la pédiatrie générale, je crois qu’il est plus facile d’accomplir davantage, et d’atteindre un meilleur équilibre travail-vie personnelle. »

Quels sont les aspects les plus exigeants – et les plus satisfaisants – du travail de pédiatre ?

Outre le maintien d’un bon équilibre travail-vie personnelle, la Dre Ladha estime que travailler auprès de familles se trouvant dans des situations complexes peut être assez difficile.

« Naturellement, la famille vit beaucoup d’anxiété lorsqu’un enfant est malade. Donc, composer avec les émotions et le stress du parent ou de l’aidant, pendant que vous composez aussi avec le stress physique et émotionnel que vit l’enfant, peut être assez difficile à gérer », dit-elle.

D’un autre côté, la Dre Ladha affirme qu’être avec des enfants constitue la partie la plus gratifiante du travail.

« Parfois, on voit un enfant à l’hôpital qui est très malade et, le lendemain, même s’il y a un soluté en intraveineuse et un apport en oxygène, il saute sur le lit, il rit, et il veut jouer. En général, les enfants n’ont pas peur de ce qui va se passer si leur état ne s’améliore pas. Souvent, ces petits humains sont de véritables sources d’inspiration. Les voir se rétablir et faire preuve de résilience face à la maladie est très gratifiant », dit-elle.

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