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RBC
Rogayeh Tabrizi a lancé la société Theory+Practice en posant des questions différemment, en reliant des points dont personne ne pensait qu'ils pouvaient être reliés et en tirant parti de la diversité intellectuelle. Elle aborde les problèmes de manière inédite et crée de la valeur pour ses clients.

Depuis plus de trois décennies,les Prix canadiens de l’entrepreneuriat féminin RBC soulignent et célèbrent les réalisations des femmes les plus accomplies et les plus influentes du Canada. Présentés par Femmes d’influence, les prix tournent les projecteurs vers des femmes qui jouent un rôle de première importance dans la réussite des affaires au pays. À l’occasion de la Journée internationale des femmes, nous sommes fiers de faire connaître le parcours inspirant de ces femmes.

Lorsqu’on lui demande pourquoi elle a fondé la société Theory+Practice, Rogayeh répond : « parce que je ne cadrais nulle part ». Après qu’elle eut terminé son doctorat, elle a intégré les rangs d’une jeune entreprise à San Francisco et, bien que le travail qu’elle accomplissait fût intéressant, elle estimait qu’il était d’une portée trop limitée. Elle s’est donc tournée vers une organisation de plus grande envergure mais, dans ce rôle, elle s’est butée aux obstacles additionnels que représentaient la taille et la bureaucratie, en plus d’estimer qu’elle ne disposait d’aucun moyen de communiquer ses idées. « À ce stade de ma carrière, j’ai découvert qu’aucun aspect de mes études ne m’avait préparée à discuter avec des personnes dépourvues de bagage technique », explique-t-elle. Elle décida alors de se tourner vers le conseil mais, en raison de sa formation dans les domaines de la physique et de l’économie, elle posait des questions différemment. Ne trouvant donc pas non plus sa place dans le domaine du conseil, elle décida de lancer sa propre entreprise.

Aujourd’hui, Theory+Practice est une entreprise dans le secteur de l’innovation des données qui allie l’intelligence artificielle à l’économie comportementale dans le but d’aider les entreprises à tirer parti de leurs données. Bien que de nombreuses entreprises saisissent parfaitement l’importance que revêtent les données, leurs structures cloisonnées font en sort qu’il n’est pas possible de tirer de solutions optimales de leurs données. Elle cite l’exemple d’une grande entreprise d’alimentation qui souhaite profiter des données clients pour organiser de meilleures campagnes et proposer des promotions plus alléchantes. Mais à défaut d’une vue d’ensemble de ses données, il se pourrait fort bien qu’elle offre des promotions visant les mauvais produits. « Si vous êtes en mesure de mieux relier certains des points, vous pouvez offrir des rabais sur des produits qui seraient susceptibles d’être gaspillés plutôt que sur d’autres qui pourraient éventuellement se retrouver en rupture de stock, explique-t-elle. Nous nous situons à l’intersection de ces différentes conversations de nature commerciale et nous tirons parti des données pour contribuer à la formulation d’une stratégie optimale. »

Ce qui distingue Theory+Practice

Rogayeh a été finaliste du Prix Nouvelle entreprise des Prix canadiens de l’entrepreneuriat féminin RBC 2022, en reconnaissance des réalisations qui furent les siennes pour parvenir à mettre sur pied une entreprise rentable sur cinq ans. Sa spécialité consiste à relier des points dont la plupart n’auraient jamais même pu penser qu’ils puissent être reliés, ce qu’elle parvient à accomplir en posant des questions que personne d’autre ne pose. « C’est précisément cela qui a permis de susciter un élan important dès le début puisque, lorsque je rencontrais des cadres, ils étaient surpris par les questions que je posais. Ils reconnaissaient cependant que ces questions étaient justifiées. Imaginez que vous vous penchez sur un problème complexe et que vous n’êtes pas sûr de la façon dont vous allez le résoudre. Intervient alors quelqu’un qui souligne un aspect qui semble peut-être insignifiant, ce qui vous amène à prendre un peu de recul et à réaliser que tel était l’élément fondamental que vous n’aviez pas saisi. En posant les bonnes questions, nous pouvons trouver des solutions. »

La société Theory+Practice a su profiter d’un élan important dès le début, alors que son premier client fut une société ayant un chiffre d’affaires de plus de 1 milliard de dollars. Son deuxième client fut une société dont le chiffre d’affaires dépassait les 2 milliards de dollars, tandis que son troisième fut FedEx, tous ces contrats ayant été signés au cours de ses six premiers mois d’activité. « Je traitais avec ces grandes entreprises et je n’avais moi-même pratiquement jamais travaillé à l’intérieur d’une entreprise. En vérité, il s’agissait sans doute d’une bonne chose puisque je n’avais aucune préconception de ce qui pouvait ou ne pouvait pas être accompli. Je posais simplement la question suivante : « pourquoi pas ? ». »

L’impératif de la diversité

Lorsqu’on observe la composition de l’équipe de Theory+Practice, saute immédiatement aux yeux la diversité des 35 membres qui la composent. Rogayeh explique qu’elle n’a ménagé aucun effort pour trouver des employés provenant d’horizons tout à fait différents. « L’idée est d’instaurer la diversité à tous les niveaux possibles, bien qu’en fait l’aspect le plus important tient à la diversité intellectuelle, explique-t-elle. Par définition, lorsque quelqu’un obtient un doctorat dans un domaine donné, cette personne est d’avis que ce domaine offre les meilleurs outils pour résoudre un problème. Les gens qui présentent un profil extrêmement spécialisé sont souvent très enclins à rejeter les autres disciplines ou méthodologies. Ainsi, à titre d’exemple, je recherche des gens qui ont une formation d’ingénieur, mais qui se sont ensuite tournés vers les sciences sociales. Et j’assemble une équipe d’experts qui, une fois qu’elle est composée, présente un profil tout à fait diversifié. Pour moi, la clé consistait à faire en sorte qu’un physicien puisse travailler de concert avec un économiste et en collaboration avec un spécialiste des sciences sociales, puisqu’en vérité cet amalgame produit quelque chose d’extraordinaire. »

Aujourd’hui, on retrouve plus de femmes que d’hommes dans son équipe, réalité dont Rogayeh reconnaît qu’elle est plutôt rare dans son domaine. « Chacune d’entre nous, y compris moi, a déjà été la seule fille de sa classe. Lorsqu’on observe l’ensemble des domaines et des disciplines dont nous provenons, il est extrêmement rare de retrouver autant de femmes. L’objectif était de trouver les gens les plus compétents, mais il me semble que nous avons reçu plus de candidatures féminines parce que je suis une femme. » Rogayeh ajoute également que, lors des entretiens, elle pose des questions techniques afin de bien identifier qui est la meilleure candidate, en notant que plusieurs des femmes qu’elle a embauchées faisaient preuve de plus de discrétion à l’égard de leurs réalisations – en faisant attention et en posant les bonnes questions à l’étape du recrutement, elle est en mesure de déterminer qui est la personne qui convient le mieux pour le rôle.

Trouver la force intérieure : cela ne relève pas de l’inspiration

À RBC, la Journée internationale des femmes 2023 a pour thème Célébrer sa force intérieure

Pour Rogayeh Tabrizi, il importe, pour réussir à titre d’entrepreneur, d’avoir la capacité de trouver et d’exploiter notre force intérieure. « Vous devrez faire face à une telle multiplicité de situations difficiles car en réalité le parcours est extrêmement périlleux à de très nombreux égards. L’une des difficultés tient simplement à l’endurance physique et mentale dont vous devez savoir faire preuve. Les journées sont extrêmement longues et, pour moi, il n’est pas rare de travailler 16 heures par jour. »

Voilà un aspect. L’autre tient à la capacité de maîtriser le doute que l’on peut entretenir à l’égard de soi-même.

« Quotidiennement, à hauteur d’environ 20 fois par jour, je me demande si je peux véritablement accomplir cela. Ce doute ne cesse de me tirailler », souligne-t-elle, en reconnaissant que, pour elle, la clé constitue à tirer parti de ce moment d’incertitude comme d’un signal l’incitant à redoubler d’attention sur un aspect quelconque plutôt que de l’envisager comme un moment d’interruption susceptible d’épuiser un peu plus ses réserves d’énergie.

« Donc, le fait de puiser la force en soi-même n’est pas une notion abstraite ou quelque chose qui relève de l’inspiration, c’est bel et bien une réalité. Si vous ne pouvez trouver cette force en vous, vous ne pouvez poursuivre. Si vous ne pouvez la trouver, vous ne serez pas en mesure de repousser les limites et il y a fort à parier que, dès lors, vous adopterez une démarche motivée par la crainte plutôt que par le courage. Vous devez donc aller puiser à l’intérieur de vos propres ressources, très profondément. »

Rogayeh Tabrizi s’empresse d’ajouter que certaines personnes ont su la défendre tout au long de son parcours. Bien que ces personnes ne puissent accomplir le travail acharné qui consiste à creuser profondément en soi pour trouver sa force intérieure, elles peuvent constituer de précieux repères. Et elles peuvent également faire office de miroir. Je me considère très chanceuse d’avoir pu compter le long de mon parcours sur la présence d’un certain nombre de mentors et de professeurs extraordinaires qui, dans mes moments les plus difficiles, ont su me donner l’impulsion dont j’avais besoin pour poursuivre ma route. »

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