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De belles réussites : le témoignage de trois premiers acheteurs

Par Claire Porter Robbins

Publié le août 25, 2023 • 9 min de lecture

L’accession à la propriété semble être l’un des sujets qui retient le plus d’attention en matière de prévision de l’économie canadienne.

L’achat d’une maison a longtemps été considéré comme une étape essentielle, indicative de la vie adulte, mais il devient de plus en plus difficile d’acquérir une propriété dans les actuels marchés immobiliers surchauffés. L’offre anémique de maisons et l’incertitude entourant l’inflation et les taux d’intérêt rendent plus difficile l’acquisition d’une propriété par les jeunes aujourd’hui. Même si les coûts de propriété ont légèrement diminué au cours des derniers mois, un récent rapport des Services économiques RBC indique que « certaines régions du Canada restent en proie à une véritable crise d’accessibilité ».

L’Investisseur inspiré a rencontré trois jeunes de Calgary, en Alberta (une grande ville qui figure généralement sur la liste des marchés immobiliers les plus abordables au Canada) pour comprendre comment ils s’y sont pris pour acquérir leur première propriété. Nous avons voulu savoir comment ces propriétaires actuels et potentiels pensent de ce qui sera très probablement la plus grande décision financière de leur vie.

Le facteur « pandémie »

Mark et Lee sont tous deux âgés de 35 ans et ont dû acheter leur maison plus rapidement qu’ils l’avaient prévu. Ils devaient se marier en mai 2020, mais la pandémie a frappé et leurs plans ont radicalement changé. Le couple s’est retrouvé tout d’un coup à devoir travailler dans la copropriété de 600 pieds carrés qu’il louait. Mark, un avocat, était en plein procès et devait rencontrer des témoins, tandis que Lee, un professionnel des RH, devait, lui, se familiariser virtuellement à un nouvel environnement de travail. « Nous avions besoin de plus d’espace, et ce, le plus rapidement possible », nous dit Lee.

Il était devenu évident que le mariage devait être reporté. Le couple a revu des fournisseurs pour se faire rembourser, réussissant même dans certains cas à récupérer la totalité des dépôts effectués pour leur mariage. Mark et Lee possédaient déjà quelques économies et ont réalisé que le montant dont ils disposaient suffirait à effectuer la mise de fonds de l’achat d’une maison. Ils ont présenté trois offres et ont finalement acquis une nouvelle propriété individuelle à Killarney. Ils ont emménagé dans leur nouvelle maison pendant la même semaine qu’ils avaient prévu de se marier.

Il faut dire que la faiblesse record des taux d’intérêt offerts à ce moment-là a été un facteur important pour Mark et Lee, qui ont opté pour un taux hypothécaire fixe de 2,45 % pour une durée de cinq ans. « C’était une excellente occasion de bloquer un taux, en sachant que nous devrons nous rajuster en 2025. Nous gérons donc nos finances en prévision d’une hausse prochaine », dit Lee.

Mark s’attend à une augmentation graduelle du revenu chaque année, mais le couple veut éviter l’inflation liée au mode de vie afin d’épargner davantage et de rembourser un peu le capital de son prêt hypothécaire.

« Nous essayons aussi de faire nous-mêmes l’entretien de la maison et avons suivi des cours à la quincaillerie à cet effet », ditLee.

De nombreux nouveaux propriétaires ont fait le saut au cours des mois qui ont suivi les premiers confinements, encouragés par la faiblesse des taux d’intérêt et l’idée que le télétravail les garderait loin des quartiers chers du centre-ville.

L’aide parentale

Sarah, une étudiante de doctorat de 26 ans qui vit à Calgary, s’est rendu compte que la faiblesse des taux d’intérêt pendant la pandémie (c’est-à-dire des versements hypothécaires moins élevés que son loyer) pourrait lui permettre de réduire ses dépenses. Cela dit, elle était extrêmement limitée dans son budget, n’avait pas encore fini ses études, ne disposait pas de beaucoup d’économies et avait besoin d’aide pour une mise de fonds.

Sa mère a décidé de l’aider et de lui fournir une partie de la mise de fonds pour qu’elle puisse acheter une copropriété d’une chambre dans un quartier non loin de la 17e avenue de Calgary, près des boutiques et des restaurants très fréquentés et des transports en commun pour qu’elle puisse se rendre facilement à son école. C’était en 2021 et Sarah a pu bloquer un taux d’intérêt de 2,24 % pour une durée de cinq ans.

« J’ai eu beaucoup de chance d’avoir pu obtenir l’aide de ma mère pour la mise de fonds. Je pourrai m’établir financièrement plus tard. Bien des gens de ma génération n’ont pas ce privilège », dit Sarah. Pour meubler son logement, Sarah s’est tournée vers des membres de sa famille, des sites de médias sociaux et des magasins de consignation, ce qui, selon elle, lui a permis d’économiser.

Sarah n’est certainement pas la seule à avoir besoin d’un soutien financier d’un membre de sa famille pour acquérir un logement. Selon une étude effectuée en 2022 par l’Ontario Real Estate Association, quatre parents sur dix ont financièrement aidé leurs enfants âgés de 18 à 38 ans à acheter une maison. Des parents ont donné en moyenne 73 605,50 $ à leurs enfants pour les aider à effectuer une mise de fonds, selon l’étude.

La mère de Sarah a, non seulement, aidé sa fille à effectuer sa mise de fonds, mais à gérer aussi les taux d’intérêt et le marché immobilier. Étant une mère monoparentale, elle savait très bien la stabilité financière que peut offrir l’acquisition d’un logement, mais était aussi consciente du risque que représentent des taux d’intérêt rampants pour le budget d’un ménage.

« Nous avons décidé d’acheter une copropriété dans un immeuble comportant des frais de gestion peu élevés, pour qu’au moment de la renégociation du taux d’intérêt, nos coûts restent bas », dit-elle.

Sarah dit avoir tiré une grande leçon de sa dernière évaluation foncière. La valeur affichée sur l’avis était inférieure à celle du prix d’achat initial de 2021. « J’ai réalisé à quel point nos placements peuvent être volatils. Même si je n’ai pas l’intention de vendre de sitôt ma propriété, je me suis rendu compte qu’il n’y a aucune garantie. »

Tenter d’anticiper un marché imprévisible

L’incertitude a déconcerté de nombreux propriétaires potentiels, comme Noor, une travailleuse sociale de 32 ans, et son petit ami Pat, un fonctionnaire de 38 ans. Ils louent un appartement de 1 000 pieds carrés près de la rivière Elbow, dans le quartier Mission à Calgary.

Nous attendons que les prix baissent avant d’acheter notre propriété, mais rien ne laisse entrevoir la fin du marché haussier », dit Pat. « Calgary est censé être l’un des marchés du logement les plus abordables du pays, mais nous n’arrivons toujours pas à acquérir une propriété, et cela est très révélateur ».

« Nous avons un très bon propriétaire et nous avons négocié avec lui pour pouvoir continuer à payer notre loyer de 2 200 $ jusqu’à la fin d’avril 2024, date de vente prévue du logement », dit Pat. « Nous pourrions toujours nous trouver un autre logement, mais les prix de location sont actuellement extrêmement élevés à Calgary ». En mars 2023, les taux d’inoccupation des copropriétés à Calgary étaient de 1,8 %, selon un rapport des Services économiques RBC. Ce taux figure parmi les plus bas du pays.

Le rapport révèle également que le nombre des logements locatifs manquants pourrait quadrupler d’ici 2026 au Canada. Le soulagement n’est donc pas bientôt pour des locataires comme Noor et Pat.

« Il nous sera probablement impossible de trouver un autre logement aussi agréable avec le même loyer ou à moindre prix. Nous commençons à penser que des versements hypothécaires seraient plus abordables pour nous à condition d’arriver à constituer une mise de fonds conforme aux exigences de test de résistance », dit Pat.

« Nous revoyons également nos dépenses pour nous permettre d’économiser davantage en vue d’une mise de fonds. Nous réduisons nos dépenses d’Uber et n’envisageons pas de faire de grands voyages », dit Pat.

Tout comme de nombreux acheteurs potentiels, Noor et Pat espèrent prendre les devants, arriver à bloquer un taux et pouvoir effectuer leur achat une fois que le marché du logement se sera calmé.

Bien des propriétaires actuels pourraient vouloir anticiper les marchés, mais comme Matt, Lee et Sarah, il arrive d’heureux hasards qui ont de plus importantes répercussions que les plans les mieux conçus.

« Notre approche n’est pas très réaliste, mais nous faisons de notre mieux pour tirer parti du marché », dit Pat.

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*Certains noms ont été modifiés pour des raisons de confidentialité.

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Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.

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