Définir la valeur : entre économie d’argent et bonheur

Par Leigh Felesky7 octobre 2022

Au quotidien, j'ai envie d'un monde qui me ressemble, où tout fonctionne et a une place. Le fait de comprendre mes principes et de m'assurer que mes dépenses y correspondent semble être un bon point de départ.

Comme bien des gens de nos jours, je réfléchis de plus en plus à la façon dont je peux étirer mon budget. Or, souvent, je constate que je ne cours pas après les coupons rabais ni les ventes, mais que je cherche plutôt à trouver de la valeur et à essayer de maximiser ce que je possède.

Bien sûr, chacun voit la valeur différemment. Pour certains, tout est une question de coût. Pour d’autres, la valeur repose sur des principes, des normes ou une utilité. Pour moi, c’est un mélange de toutes ces choses – et j’ai récemment compris pourquoi.

À l’occasion, je me remémore la cuisine douillette de ma grand-mère et son inoubliable comptoir en carrelage orange brûlé. Dans ce petit espace utilitaire, où j’ai passé de nombreux matins à manger beaucoup trop de confiture d’abricots maison, le gaspillage n’existait pas. Il n’y avait jamais un os qui ne servait pas pour la soupe, une feuille de chou qui n’aboutissait pas dans une assiette sous une forme ou une autre, ou un abricot qui n’était pas transformé en confiture. Tout était utilisé et réutilisé. Si un objet se brisait, on le réparait.

Ma grand-mère a vécu jusqu’à l’âge de 97 ans, et comme bien des femmes de sa génération, sa cuisine était une extension d’elle-même. Elle avait une patience infinie et une détermination constante à faire fonctionner les choses, et était toujours à la recherche de solutions avec bienveillance et amour. Il ne s’agissait pas d’un processus passif. Elle était la patronne et excellait dans ce rôle. Pour elle, ce sont le temps et les efforts consacrés à trouver les meilleures solutions et à réunir notre famille autour de délicieux perogies, cigares au chou et borschts qui avaient le plus de valeur.

Les années ont passé, mais cette philosophie n’a pas été complètement perdue. Ainsi, l’une des nappes ukrainiennes faites à la main de ma grand-mère recouvre toujours ma table lors d’occasions spéciales, mais peut-être pas de la même façon qu’elle aurait habillé la sienne. Je lui présente secrètement mes excuses pour les plis chaque fois que nous nous asseyons pour manger. Pourtant, je ne pourrais jamais la remplacer sachant qu’elle l’a achetée pour qu’elle dure… et elle a duré. Ma grand-mère n’aurait pas pu concevoir pourquoi acheter du nouveau quand on a déjà quelque chose de parfaitement fonctionnel. À l’exception du repassage, j’en arrive à croire qu’elle avait raison.

Au quotidien, j’ai maintenant envie de ma propre cuisine parfaite ; un monde qui me ressemble, où tout fonctionne et a une place. Pour y arriver, le fait de comprendre mes principes et de m’assurer que mes dépenses y correspondent semble être un bon point de départ. Le coût a son importance, mais en fin de compte, le fait d’avoir le bon outil pour la tâche à accomplir peut constituer un type d’épargne et d’investissement judicieux. Les souliers et les sacs de voyage peuvent servir de baromètres ici. Pour déterminer la valeur, je me pose les questions suivantes. Est-ce qu’ils me vont parfaitement ? Combien de temps vont-ils durer ? Me feront-ils mal aux pieds ou au dos ?

Prenons l’exemple des sacs à dos. Je n’en ai eu qu’un ou deux de parfaits dans ma vie, mais pour ces bijoux, je me souviens exactement de l’utilité de chaque pochette et de l’ajustement idéal des bretelles sur mes épaules. À l’époque, ils m’ont coûté un peu plus cher, mais leur longévité a été à la hauteur de mes attentes. Je me rappelle aussi avoir été en voyage et à court d’argent avec un sac à dos surchargé tellement inconfortable que j’avais dû laisser la moitié de mes affaires à la réception d’une auberge. Je n’ai jamais été capable d’y revenir à cause des horaires de train. On ne peut pas dire que ce sac à dos bon marché m’a offert beaucoup de valeur.

Il n’est pas surprenant que la valeur (telle que vous la définissez) puisse mener à un monde où vous réduisez le gaspillage, économisez plus et profitez des véritables avantages de ce que vous achetez. Prendre le temps de définir la valeur peut apporter de la joie – et ultimement, être bon pour le portefeuille.

Honnêtement, vous ne me verrez pas acheter des bocaux de conserves ou maganiser des nappes qui ont besoin d’être repassées – si ça existe encore ! Par contre, j’aspire à créer une version de la cuisine de ma grand-mère, une version où les choses fonctionnent, durent et rendent heureux. Pour mes placements, cela signifie d’établir un plan et un système qui me permettent de bâtir ma « cuisine parfaite » aujourd’hui, tout en me préparant pour un avenir prospère. Voilà !

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