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RBC
Lorsque la COVID-19 a commencé à frapper, le gouvernement fédéral a rapidement mis en œuvre des mesures pour aider les entreprises canadiennes à traverser cette période difficile. Depuis mars, de nombreuses entreprises ont bénéficié des programmes en place. Qu'arrive-t-il quand l'aide se termine ?

Étant donné qu’un grand nombre de programmes gouvernementaux et bancaires ont démarré en mars et étaient prévus pour une durée de six mois, la plupart des mesures d’aide financière aux entreprises arrivent maintenant à terme. Il est donc important que les propriétaires d’entreprise élaborent un plan de transition en prévision de ces prochaines échéances.

Lors d’une récente discussion, Jeff Heard, directeur de comptes d’entreprise RBC, et Joy Yang, première directrice de comptes commerciaux RBC, ont formulé des observations et des conseils à l’intention des propriétaires d’entreprise qui se préparent à poursuivre leurs activités sans l’aide de certains des programmes sur lesquels ils comptaient depuis quelques mois.

Q : Quels sont les programmes qui arrivent à échéance et à quel moment prennent-ils fin ?

Joy Yang : Un des principaux programmes est la Subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC). Bien que la date limite pour présenter une demande soit fixée au 30 septembre 2020, le gouvernement fédéral a annoncé récemment qu’il prolongerait ce programme d’aide. Cette prolongation est une excellente nouvelle pour les propriétaires d’entreprise, mais il est important qu’ils soient prêts une fois que la subvention prendra fin.

Pour en savoir plus, consultez le site Web du gouvernement du Canada.

Le Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC), un programme de prêts de 40 000 $, a été modifié à plusieurs reprises. Les critères d’admissibilité ont été élargis afin d’inclure un plus grand nombre d’entreprises, notamment celles dont la masse salariale était de 20 000 $ ou moins en 2019 et capables de prouver que leurs dépenses admissibles ne pouvant être reportées sont supérieures à 40 000 $ et inférieures à 1 500 000 $ en 2020. Notez que ces dépenses feront l’objet d’une vérification du gouvernement du Canada.

Les entreprises dont la masse salariale était comprise entre 20 000 $ et 1 500 000 $ en 2019 peuvent encore présenter une demande pour le CUEC. Récemment, la date limite a été repoussée au 31 octobre 2020.

Comme les dates limites et les critères d’admissibilité du programme continuent d’évoluer, consultez le site Web du gouvernement du Canada.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur le Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes, consultez le site Web du gouvernement du Canada.

Le Programme de crédit aux entreprises d’Exportation et développement Canada (PCE d’EDC) offre des prêts de fonds de roulement aux entreprises qui ont besoin d’avoir accès à des liquidités en raison de la COVID-19. La garantie porte sur les nouvelles marges de crédit d’exploitation ou les nouveaux prêts à terme et les propriétaires d’entreprise doivent obtenir une approbation d’ici le 30 juin 2021 pour bénéficier du programme. Assurez-vous de soumettre votre demande suffisamment tôt pour obtenir l’approbation à temps.

Q : Plusieurs programmes gouvernementaux ont été prolongés, dont la SSUC tout récemment. Les propriétaires d’entreprise peuvent-ils s’attendre à ce qu’ils le soient encore ?

Jeff Heard : Je sais que de nombreux propriétaires d’entreprise ont l’impression que nous sommes encore au cœur de la pandémie. Le gouvernement a certes annoncé récemment une prolongation de la SSUC, et nous en sommes à la troisième mouture du CUEC. Mais bien que les programmes aient évolué et aient été prolongés en cours de route, les propriétaires d’entreprise doivent partir du principe qu’il n’y aura plus d’autres changements et se préparer en conséquence. S’il y a un changement ou une prolongation, tant mieux, mais il ne faut pas compter là-dessus.

Q : Qu’en est-il des reports des paiements sur prêt dont les entreprises pouvaient bénéficier ? Sont-ils assortis de dates limites dont les propriétaires d’entreprise devraient avoir connaissance ?

Jeff Heard : La plupart des options de report de paiement proposées par les institutions financières s’étalent sur une période maximale de six mois. Si les propriétaires d’entreprise ont commencé à reporter des paiements à la fin mars, nous prévoyons que cette mesure se terminera à la fin septembre.

Q : Étant donné l’incertitude entourant la durée des mesures d’aide, la réouverture de l’économie et les revenus, les propriétaires d’entreprise pourraient avoir de la difficulté à faire des prévisions. Comment peuvent-ils se préparer ?

Jeff Heard : Les propriétaires d’entreprise doivent s’en tenir à ce qu’ils peuvent contrôler. Rien n’indique que les revenus retrouveront leur niveau d’avant la pandémie, aussi il sera essentiel d’envisager de revoir les prix, le nombre d’employés et la gestion des fournisseurs pour soutenir l’activité. Il est également important de rechercher d’autres moyens, notamment pour générer de la croissance ou maintenir les anciens revenus.

Joy Yang : Même s’il est sans aucun doute difficile de concevoir plusieurs scénarios en de telles circonstances, il est nécessaire de le faire. Il vous faut un plan A qui exclut les subventions salariales et un plan B qui prévoit leur maintien. Il est important de savoir quel est le minimum nécessaire pour assurer la viabilité de votre entreprise et de prévoir des scénarios en fonction du financement que vous obtiendrez. Les propriétaires d’entreprise doivent être prêts à toute éventualité.

Q : Que conseillez-vous aux propriétaires d’entreprise qui pourraient être aux prises avec une transition difficile ?

Joy Yang : Il est très important de surveiller constamment vos liquidités et de savoir ce dont vous avez besoin.

Les propriétaires d’entreprise doivent savoir quels sont leurs prochains paiements et comment ils les feront. Il est également crucial de déterminer quels programmes pourraient leur être utiles. Par exemple, le PCE sert à payer les charges d’exploitation courantes. Ainsi, dans le cas où le loyer ou d’autres paiements principaux ont été reportés, ce programme serait une solution viable en attendant des rentrées d’argent.

Jeff Heard : Il est aussi primordial d’examiner les coûts de base que les propriétaires d’entreprise n’ont peut-être pas eu à éliminer jusqu’ici. Il est maintenant temps de les passer en revue et de déterminer ce qui est indispensable à la reprise des activités. Y a-t-il des dépenses que vous aviez réussi à conserver, mais que vous devriez maintenant supprimer ? Quel est le minimum nécessaire pour assurer la viabilité de votre entreprise ?

Q : Pendant que le pays amorce un déconfinement progressif, quelles sont les options proposées aux petites entreprises (c.-à-d. celles qui ne sont pas admissibles au PCE) pour absorber les coûts connexes ?

Jeff Heard : Les clients qui ont besoin de financement à court terme pour boucler leur budget doivent commencer à calculer le délai nécessaire pour se remettre sur pied. Est-ce moins d’un an ? Deux ans ? Cinq ans ? Nous évaluerons ensuite quel financement convient à quelle période.

J’aime rappeler aux clients que la solution la plus économique est d’« emprunter leur propre argent ». Sinon, le CUEC est une option de prêt à faible coût en raison du délai de grâce de deux ans et de la possibilité de bénéficier d’une exonération de remboursement de prêt de 25 %. Il y a ensuite les options de financement personnel, comme le financement sur valeur nette immobilière.

Joy Yang : En ce qui concerne le financement à l’entreprise, il est nécessaire de procéder à des analyses supplémentaires pour comprendre la manière dont les entreprises s’adaptent à la COVID-19. Les propriétaires d’entreprise devront donc fournir des prévisions de trésorerie détaillées et un plan minutieux pour expliquer comment ils comptent soutenir leurs activités. Bien que les institutions financières se fient habituellement aux revenus réels précédents, le passé n’est plus garant de l’avenir.

Puisque les banques examinent les demandes de prêts et de marges de crédit d’exploitation selon des critères différents et avec plus de minutie qu’avant, le délai d’approbation et d’obtention est plus long. Cela n’arrive pas du jour au lendemain. Pour cette raison, il vaut mieux ne pas attendre d’avoir besoin de financement pour consulter votre partenaire financier.

Q : Y a-t-il d’autres facteurs dont les propriétaires d’entreprise devraient tenir compte au moment de reprendre leurs activités ?

Joy Yang : Ils devraient être attentifs aux réactions du gouvernement, puisque celui-ci forme des groupes de travail dans le but de stimuler l’économie et met régulièrement les programmes à jour. Il est également important de se tenir au courant de l’actualité des différents secteurs, car plusieurs programmes spécialisés sont lancés à leur intention.

N’oubliez pas aussi que nous sommes tous dans la même situation. Le soutien peut provenir de plusieurs sources, comme le gouvernement, les banques ou des partenaires sectoriels. Dans son plan, un propriétaire d’entreprise pourrait prévoir des négociations avec ses fournisseurs pour prolonger des délais de paiement.

Pendant que vous vous préparez à exploiter votre entreprise en étant privés de certaines ou de toutes les mesures d’aide financière dont vous pouviez bénéficier jusqu’à maintenant, vous devez absolument élaborer différents scénarios, surveiller de près vos liquidités et anticiper les écarts financiers tout au long de la transition. N’oubliez pas que vous pouvez toujours compter sur l’expertise des conseillers de RBC pour aider votre entreprise à franchir la prochaine étape.