Guide sur la façon de combiner les voyages d’affaires et les voyages d’agrément

Par Sarah Treleaven24 juin 2022

L'ajout de quelques jours de vacances à vos déplacements professionnels pourrait être l'un des moyens les plus simples (et les plus économiques) de vous lancer dans le monde des voyages post-pandémie.

Bien que certains se souviennent sans doute de leurs voyages d’affaires avant la pandémie comme étant difficiles ou épuisants, Nadia Yee, qui travaille pour une société pharmaceutique à Mississauga, se souvient affectueusement de bon nombre de ses voyages.

Elle est notamment allée à Rome pour une conférence et a fini par prolonger son voyage de plusieurs jours, dont certains ont été mis à profit pour rencontrer sa sœur sur la côte amalfitaine. Elle est en outre allée à St. John’s, Terre-Neuve pour assister à des réunions et a fini par rester quelques jours de plus pour aller observer les baleines.

« J’aime les voyages et j’essaie toujours de prolonger mon séjour », dit-elle. « Vous avez déjà pris le temps de vous envoler vers votre destination et votre entreprise a déjà payé une partie du voyage. C’est donc une bonne occasion d’explorer et d’en savoir plus sur l’endroit que vous visitez ».

Qu’entend-on exactement par « faire une pause » ?

Avec l’assouplissement des restrictions liées à la pandémie, les voyages d’affaires et les déplacements pour assister à des conférences reprennent – et l’ajout de quelques jours de vacances à vos déplacements professionnels pourrait être l’un des moyens les plus simples (et les plus économiques) de vous lancer dans le monde des voyages post-pandémie. Cette tendance est connue en anglais sous le nom de « Bleisure » (le fait de combiner des voyages d’affaires et des voyages d’agrément). Et si cette tendance a certainement précédé la pandémie, elle est sur le point de prendre une nouvelle importance au fur et à mesure que notre vie retrouve un certain équilibre.

Suzanne Neufang, chef de la direction de la Global Business Travel Association (GBTA), préfère parler de « voyages mixtes », bien qu’elle ait aussi entendu les termes anglais « bizcation » et « workcation » (travacance). Abstraction faite des étiquettes, elle dit qu’il s’agit d’ajouter un déplacement personnel à n’importe quel voyage d’affaires et peut-être aussi d’amener ou de rencontrer des amis et des membres de la famille. « Bien que les voyages mixtes ne soient pas un concept nouveau, ils ont connu une renaissance, et même évolué, à la suite de la pandémie », déclare Mme Neufang. « Aujourd’hui, il existe davantage de possibilités de combiner les voyages d’affaires et les voyages d’agrément en raison de l’émergence de l’accès au travail numérique et du désir des gens de disposer d’une certaine souplesse quant à l’endroit où effectuer ce travail en cette fin de pandémie ».

Selon Mme Neufang, cette renaissance est liée à plusieurs facteurs post-pandémiques :

La pandémie a obligé de nombreuses personnes à réévaluer l’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée, d’autant plus qu’elles étaient de plus en plus nombreuses à travailler à domicile. Dans ce contexte, qu’entend-on exactement par « faire une pause » ? Dans de nombreux cas, il en résulte notamment un changement de décor, en particulier pour les travailleurs à distance qui peuvent installer leur bureau n’importe où. Mme Neufang fait remarquer que, selon des données récentes, seulement 8 % des employés de bureau de la ville de New York se présentent au bureau cinq jours par semaine.

On constate une augmentation des déplacements dits de « retour à la base », c’est-à-dire des employés qui doivent se rendre périodiquement dans un bureau, mais qui vivent désormais beaucoup plus loin. Lors de ces déplacements, surtout si le bureau se trouve à plusieurs heures de route, certains travailleurs peuvent choisir de faire des heures supplémentaires ou d’ajouter des activités.

Certaines entreprises encouragent la réduction du nombre de voyages d’affaires et une prolongation de leur durée, y compris des voyages dans plusieurs villes couvrant une région entière plutôt qu’un seul marché. Dans ce contexte, il peut être tentant de prolonger le voyage ou de prendre quelques jours de congé pour explorer l’endroit.

L’accent mis sur la durabilité amène de nombreux particuliers et entreprises à se demander s’ils peuvent regrouper leurs activités – par exemple, un seul vol à des fins d’affaires et de loisirs. « En général, les voyageurs d’affaires se rendent dans des endroits intéressants pour leur travail, mais souvent, ils ne font que prendre l’avion », explique Mme Neufang. « Donc, les voyages mixtes constituent une formule gagnante pour les gens et la planète ».

Ces facteurs situationnels ressortent des données recueillies par la GBTA. Mme Neufang affirme que son organisme mène régulièrement des enquêtes auprès des voyageurs d’affaires depuis le début de la pandémie. Dans un sondage réalisé au début de l’année, 82 % des gestionnaires de voyages d’affaires ont déclaré que depuis la reprise des voyages d’affaires, leurs employés souhaitent autant, voire plus, combiner affaires et agrément. Ce fait s’inscrit également dans une autre tendance : les travailleurs, dont beaucoup se sentaient peut-être un peu épuisés avant la pandémie, sont extrêmement désireux de reprendre la route ; 86 % des personnes interrogées ont déclaré à la GBTA que les voyages d’affaires leur manquaient.

Fait intéressant, la GBTA a aussi constaté que 44 % des gestionnaires de voyages d’affaires s’attendent à ce que les réunions avec les clients se déroulent de plus en plus dans des cadres non traditionnels, comme des cafés ou des espaces de travail collaboratif, plutôt que dans des salles de réunion classiques. « Cela s’harmonise bien avec l’idée de pouvoir travailler n’importe où et de combiner les voyages » dit Mme Neufang. Après tout, il n’est peut-être pas si difficile de répondre à un appel Zoom pendant que vous visitez le paradis si vous pouvez vous connecter depuis la terrasse de la piscine.

Pourtant, tout n’est pas rose lorsqu’il s’agit d’intégrer le travail et les voyages personnels. Selon Mme Neufang, ces voyages peuvent parfois mettre à l’épreuve la capacité d’une personne à se concentrer sur son travail, ce qui est facile à comprendre si vous essayez de respecter vos engagements professionnels tout en confirmant les réservations de restaurant, les locations de voiture et d’autres projets. « Le décalage horaire, le fait de se trouver dans un endroit magnifique et l’influence de la famille et des amis sont autant d’éléments qui peuvent mettre à l’épreuve votre capacité de concentration », explique-t-elle. Les employeurs sont également susceptibles d’être à l’affût de toute baisse de productivité liée à des voyages prolongés ou mixtes.

Comment faire en sorte que les voyages d’affaires vous soient bénéfiques

Mme Neufang fait plusieurs suggestions pour tirer le meilleur parti d’un voyage d’agrément ou d’un voyage mixte, surtout si la séparation entre le travail et les loisirs n’est pas nette et que l’on attend toujours de vous que vous soyez à l’heure. Tout d’abord, assurez-vous d’avoir l’autodiscipline nécessaire pour vous concentrer sur vos engagements professionnels avant de prolonger votre voyage. Deuxièmement, communiquez clairement avec les amis ou les membres de la famille que vous avez l’intention de rencontrer afin qu’ils comprennent quand vous serez libre et quand vous ne le serez pas. Enfin, assurez-vous de disposer de la technologie nécessaire pour rester connecté, surtout si vous voyagez loin ou à l’étranger.

Mme Yee y va de ses propres conseils, notamment la lecture de blogues culinaires pour se renseigner sur les restaurants locaux et la consultation de magazines de voyage pour connaître les nouveaux hôtels. Toutefois, pour elle, une bonne expérience de voyage mixte se résume en fin de compte à la gestion des attentes. Lorsqu’elle s’est rendue à St. John’s, elle voulait initialement faire de la randonnée dans le parc national du Gros-Morne, à sept heures de route. « J’ai décidé que cela n’en valait pas la peine pour moi », dit-elle en invoquant ses contraintes de temps. Elle prévoit y retourner une autre fois, lors de vacances spéciales, avec sa famille.

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