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Il existe plusieurs types de pratiques médicales – c'est-à-dire de façons d'exercer la médecine. Que vous soyez débutant ou médecin d'expérience, le type de pratique que vous aurez choisi aura une incidence durable sur votre carrière et votre vie.

La version intégrale de cet article a paru à l’origine dans le site de Dr. Bill.


Voici un aperçu de quelques pratiques médicales courantes :

(1) Pratique en solo

Il s’agit d’une pratique individuelle où le médecin n’a aucun associé. En général, un médecin qui travaille en solo s’occupe d’un nombre limité de patients, et son personnel de soutien est peu nombreux. Ce type d’exercice convient bien aux médecins qui souhaitent gérer eux-mêmes leur pratique.

Les médecins qui adoptent la pratique en solo ont le choix d’être propriétaires ou de louer leur clinique. L’emplacement de cette clinique aura une incidence certaine sur le succès de la pratique en solo. Compte tenu de la demande à combler et de la concurrence réduite, les banlieues et les régions rurales se prêtent bien à la pratique en solo. Par ailleurs, certains médecins qui pratiquent en solo sont associés à un hôpital local, ce qui leur apporte une clientèle supplémentaire.

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(2) Médecine de groupe

Ici, deux médecins ou plus fournissent des services médicaux au sein d’une même clinique. Souvent, ces médecins ont différentes spécialités, ce qui leur permet de s’entraider et de se confier mutuellement des patients au besoin. Dans la médecine de groupe, les collègues se partagent les tâches – dont l’administration de la clinique – et le personnel de soutien. Si vous songez à ouvrir votre propre clinique, il est important de vous rappeler que le groupe doit avant toute chose s’entendre sur le partage des revenus.

Il existe diverses formes de médecine de groupe, dont l’association et la société de personnes. Jusqu’à tout récemment, la plupart des cliniques collectives canadiennes étaient des associations, mais depuis l’émergence d’autres modèles de financement, les sociétés de personnes sont aujourd’hui assez courantes.

Différence entre une association et une société de personnes

Une association est un accord juridique qui définit dans quelle mesure les dépenses seront partagées. Par exemple, on peut décider de ne partager que le loyer et les frais liés aux salles d’attente, ou encore de partager tous les frais de la clinique (personnel de soutien, équipement, fournitures médicales, fourniture de bureau, etc.). La part des dépenses revenant à chaque médecin est habituellement proportionnelle aux heures d’exercice dans la clinique. Toutefois, les dépenses d’exploitation comme le loyer et les frais de communication sont souvent partagés également. Les associés ne partagent pas leurs revenus, et ils ne sont pas professionnellement ni juridiquement responsables l’un de l’autre.

À titre d’associé, chaque médecin jouit de la liberté et des avantages d’une pratique en solo, tout en profitant d’économies d’échelle, de l’équipement collectif et de la collaboration avec ses collègues. En général, les médecins associés établissent leur propre horaire, partagent les frais généraux, les tâches et l’administration de la clinique, et profitent des avantages de la vie d’équipe.

Tout comme dans une association, les membres d’une société de personnes partagent les dépenses de la clinique, mais ils partagent aussi leurs revenus et la responsabilité personnelle et médicale. La part des revenus et des dépenses qui revient à chaque associé est définie dans un contrat de société de personnes, qui est juridiquement contraignant.

Peu importe le type de pratique médicale, il importe d’effectuer une planification préalable pour épargner du temps, du stress et de l’argent. Les contrats d’association et de société de personnes facilitent la planification en définissant les responsabilités et les avantages revenant à chaque associé, ainsi que les obligations collectives du groupe. Ces contrats traitent aussi des problèmes existants et potentiels en définissant les mesures à prendre selon la situation (ex. : avis de résiliation, gestion administrative, etc.). Il est fortement recommandé, et parfois obligatoire, de consulter un comptable ou un avocat pour rédiger un contrat d’association ou de société de personnes.

Au cours de la dernière décennie, la médecine de groupe a gagné en popularité en raison des nouvelles conditions de pratique et des avantages qu’offre le partage des dépenses – locaux, équipement médical, fournitures et personnel de soutien. Notons toutefois que les économies d’échelle plafonnent lorsqu’un collectif dépasse sept ou huit médecins.

(3)Médecine hospitalière

On trouve couramment diverses cliniques médicales au sein des hôpitaux. Certains établissements acquièrent et gèrent des cliniques individuelles ou collectives, ou engagent directement des médecins pour travailler dans leurs services internes ou dans leurs unités de soins ambulatoires. En milieu hospitalier, on peut compter sur un revenu et un horaire prévisibles, tout en profitant d’une clientèle régulière et d’un solide réseau de spécialistes. On est également moins à risque d’être poursuivi personnellement.

En revanche, le milieu hospitalier n’offre pas le même degré de liberté et d’autonomie que les autres types de pratiques médicales, puisque les médecins y sont tenus de respecter les normes établies. On peut aussi y ressentir un manque de lien avec les patients, en raison de leur grand nombre et de leur passage rapide. Par ailleurs, on s’attend souvent à ce que les médecins en milieu hospitalier participent à des comités.

(4) Suppléance

La suppléance consiste à occuper temporairement un poste de médecin dans un établissement qui manque de personnel. Les cliniques privées, les hôpitaux et les autres établissements de soins de santé ont souvent besoin de médecins suppléants. Ce type d’emploi peut être plus payant qu’un poste permanent.

Comme environ 15 % de la population canadienne n’a pas de médecin attitré, il y a beaucoup d’occasions de faire de la suppléance dans les régions urbaines du Canada. Toutefois, on trouve aussi de nombreux postes dans les régions rurales, où la pénurie de médecins est extrêmement élevée.

En général, la pratique de la suppléance est assez courante dans les cinq premières années d’exercice de la médecine, ainsi qu’à l’approche de la retraite. Cependant, les choses évoluent chez les médecins, qui sont de plus en plus nombreux à choisir la suppléance, en raison du meilleur équilibre qu’elle permet entre le travail et la vie personnelle.

Si la suppléance vous tente, lisez cet article : Un poste de médecin remplaçant vous convient-il ?.


Chaque type de pratique médicale a ses propres caractéristiques, avantages et inconvénients. Peu importe à quelle étape de votre carrière vous en êtes, le choix du bon type de pratique médicale – en fonction de votre personnalité, de votre mode de vie et de vos besoins – peut avoir une grande incidence sur votre satisfaction professionnelle.

Il est également important d’examiner votre situation financière pour vous assurer de choisir le type de pratique qui répond à vos besoins. Consultez un spécialiste, Services aux professionnels de la santé RBC pour découvrir comment il peut vous aider à planifier votre carrière.