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La prévention de l'épuisement professionnel chez les médecins est importante non seulement pour ces derniers, mais aussi pour le réseau de la santé dans son ensemble. Quand on sait que 50 % des médecins déclarent souffrir d'épuisement professionnel, il est non seulement prioritaire, mais indispensable de trouver une solution à ce problème. Alors, comment les médecins peuvent-ils éviter l'épuisement professionnel ?

Le texte qui suit est une version remaniée d’un article publié à l’origine sur le site de Dr. Bill.


Un médecin épuisé est non seulement plus susceptible d’abandonner sa pratique, mais il peut aussi souffrir d’un déficit d’attention, de mémoire ou des fonctions exécutives pouvant mettre à risque ses patients. Voici quelques façons d’éviter l’épuisement professionnel :

1. Rationalisez vos tâches en clinique

Les tâches administratives et les activités cliniques routinières peuvent être ingrates – les demandes de rendez-vous, les fichiers et la documentation à traiter peuvent se multiplier à l’infini. Certains médecins affirment consacrer deux heures aux tâches informatiques pour chaque heure consacrée à leurs patients, et les contraintes de temps se classent parmi les principales sources d’épuisement professionnel chez les docteurs. Il peut donc être utile de mettre en place des systèmes ou des méthodes permettant de réduire le temps passé au bureau sans compromettre la qualité des soins. Commencez par faire le décompte des heures consacrées chaque jour à votre pratique – de vos déplacements aux tâches administratives que vous devez accomplir avant de quitter votre cabinet. Quelle proportion de votre journée consacrez-vous à votre pratique ? Pourriez-vous confier certaines tâches administratives à votre personnel de bureau ? Cherchez des moyens ou des outils permettant d’automatiser ou de simplifier les tâches qui demandent beaucoup de temps.

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2. Mettez en place des méthodes à la maison

Peu importe leur spécialité, les médecins affirment que leurs responsabilités familiales sont également une source importante d’épuisement. Même si l’épuisement semble prendre d’abord sa source au travail, le stress domestique peut avoir un effet non négligeable sur le rendement professionnel et le bonheur général.

Après une longue journée de travail, les corvées telles que la vaisselle, la lessive, la préparation des repas ou les obligations parentales peuvent devenir accablantes. L’adoption d’une méthode simple – par exemple, faire la lessive toujours le même jour, ou prendre l’habitude de remplir le lave-vaisselle avant d’aller au lit – peut rendre les tâches ingrates moins lourdes. Une bonne organisation peut aussi vous aider à répartir les corvées plus équitablement entre conjoints – par exemple, si l’un remplit le lave-vaisselle tous les soirs, l’autre peut le vider le matin avant de partir au travail. Vous partagerez ainsi les tâches, et la vaisselle ne s’empilera pas sur le comptoir.

Tout cela peut sembler futile, mais des études ont révélé que le partage des tâches domestiques est presque aussi important pour le bonheur d’un couple que la fidélité conjugale ! Si vous vivez seul ou si vous et votre douce moitié êtes tous deux des professionnels à l’horaire chargé, vous pourriez faire appel à un service de ménage, ou encore vous faire livrer des repas ou engager de l’aide pour les enfants. Si vous faites beaucoup d’heures supplémentaires, il est essentiel de profiter au maximum de votre temps à la maison afin d’éviter l’épuisement ; si quelqu’un s’occupe des tâches ménagères, vous aurez plus de temps pour vous détendre.

3. Aménagez-vous un horaire flexible

L’avantage d’un horaire flexible ne se limite pas à faciliter l’équilibre entre le travail et la vie personnelle. Des recherches révèlent que les patients cherchent de plus en plus à voir leur médecin hors du traditionnel horaire de 9 h à 17 h. Vous pourriez trouver avantageux de travailler plus longtemps une certaine journée et de rentrer à la maison plus tôt les autres jours.

Par ailleurs, un horaire flexible vous permet de ne pas être toujours au bureau – si vous envisagez d’offrir des consultations virtuelles ou d’autres services de télésanté, vous pouvez à certains moments travailler de la maison, ce qui vous procure plus de flexibilité. Ainsi, votre journée de travail peut vous paraître plus courte, et vous pouvez être plus présent à la maison.

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4. Continuez d’apprendre

Vous serez peut-être étonné d’apprendre que l’ennui se classe parmi les principales sources d’épuisement professionnel chez les médecins. C’est pourtant vrai : après avoir connu l’excitation de la formation universitaire, de nombreux médecins trouvent à la longue que la pratique quotidienne ne leur apporte pas suffisamment de stimulation. Pour éviter de sombrer dans l’ennui professionnel, essayez d’élargir vos activités. L’inscription à des cours complémentaires est une excellente façon de garder votre esprit actif et d’avancer dans votre carrière.

Pour éviter l’épuisement professionnel, il est essentiel de garder votre motivation en vous donnant des défis. S’il faut éviter de vous surmener par excès de passion, il ne faudrait pas perdre votre enthousiasme pour les soins aux patients. En gardant votre esprit en éveil, vous augmentez vos chances de trouver une nouvelle satisfaction dans votre travail.

5. Fixez-vous des objectifs

En orientant votre carrière, vos objectifs professionnels vous aident aussi à prévenir l’épuisement en clinique. Certains experts affirment que les médecins qui se fixent des objectifs de carrière et de pratique sont plus engagés, motivés et satisfaits au travail. L’idée de vous fixer des objectifs peut vous paraître un surplus de travail alors que vous sentez déjà épuisé, mais l’exercice peut aussi vous rappeler vos raisons de travailler si fort. Si vous avez pour objectif de diriger le service de chirurgie d’un grand hôpital, les nombreuses heures que vous consacrez actuellement à votre pratique sont probablement bien investies. De même, si vous envisagez de posséder votre propre cabinet d’ici cinq ou dix ans, vos heures supplémentaires sont sans doute justifiées.

Votre objectif vous aide à voir le bout du tunnel – quand vous pouvez entrevoir votre but à l’horizon, vos tâches quotidiennes prennent un tout autre sens ; elles deviennent les éléments d’un tout à atteindre. Il vous en coûtera moins de préparer votre lunch ou de prendre le train tous les jours si vous savez que vos sacrifices vous permettront dans 10 ans de fonder une famille et d’acheter une maison. Consultez un spécialiste, Services aux professionnels de la santé RBC, et découvrez comment il peut vous aider à définir et à atteindre vos objectifs financiers.

6. Appuyez-vous sur un réseau de soutien

Vous n’avez pas fait vos études de médecine sans aide, et il en est de même pour votre vie professionnelle. Comme tous les autres professionnels, les médecins qui travaillent durant de longues heures ont besoin du soutien de leur entourage pour surmonter les périodes de stress intense. Même si vous pratiquez la médecine depuis plusieurs décennies, la profession vous tient nécessairement toujours en haleine ! Assurez-vous d’avoir près de vous des gens à qui vous pouvez confier vos préoccupations, autant à la maison qu’au travail. Quand on se sent accablé, la solitude n’aide en rien. Des études révèlent qu’un groupe de soutien formé de pairs est un moyen simple et économique de prévenir l’épuisement professionnel et d’améliorer son moral au travail. Même si la politesse vous retient de mêler votre entourage à vos problèmes de bureau, il est bon de pouvoir évacuer votre stress en temps opportun, pour votre bien et celui de toutes les personnes concernées.

7. Contribuez au bien commun

À part se fixer des objectifs, l’une des façons les plus satisfaisantes de prévenir l’épuisement professionnel consiste à axer sa pratique clinique sur le bien commun du milieu médical, des patients et de la population générale. Vous pouvez le faire non seulement dans votre pratique privée, mais aussi hors de votre clinique, en aidant la communauté médicale, en participant à des groupes de travail ou à des comités de recherche universitaire, ou encore en contribuant à des œuvres de bienfaisance à titre de bénévole. Ainsi, vous donnerez du sens à votre travail en le situant dans un contexte plus large, ce qui contribuera à prévenir l’épuisement professionnel. Le leadership, les compétences et le niveau d’expertise des médecins sont utiles dans tous les secteurs de l’économie et dans tous les aspects de la vie communautaire des Canadiens. Le temps et les efforts que vous consacrerez à la collectivité – que ce soit bénévolement ou contre rémunération – seront sans doute appréciés.

Même si vous n’avez pas beaucoup de temps à offrir, le fait de sortir de votre clinique peut vous permettre de considérer votre travail sous un nouvel angle, de donner plus de sens à votre carrière de médecin, et de raviver votre passion pour la pratique clinique.

Pratiquement toutes les professions sont sujettes à l’épuisement, mais les longues heures et les conditions de travail stressantes mettent particulièrement les médecins à risque. N’hésitez pas à parler de vos émotions et à apporter les correctifs nécessaires pour que votre façon de travailler vous convienne. Vos patients, votre employeur et vos collègues vous en remercieront !