Aller au contenu principal
RBC
Pour les jeunes artistes, la création repose sur la recherche de nouvelles perspectives. Comme l'a dit Brian Hunter, artiste de Winnipeg lauréat du Concours de peintures canadiennes de RBC de l'an passé, pour un artiste, arriver à durer ressemble fort à produire l'œuvre d'art elle-même.

« On essaie sans cesse de considérer les choses sous un autre angle, de trouver ce qui pourrait fonctionner. Mais on veut que cette activité soit un défi, c’est ce qui la rend intéressante. »

Le concours de cette année a réuni les nouvelles perspectives de 15 artistes émergents de toutes les régions du pays. Ces artistes auront la chance d’échanger avec les autres finalistes et les lauréats des années passées, ce qui ouvrira la porte à la collaboration, à la diversité des points de vue et à l’expression de leur vision artistique unique. Les finalistes ont été choisis par un comité de sept experts du milieu des arts visuels : Mireille Eagan, Daisy Desrosiers, Frances Loeffler, Sky Glabush, Michelle Jacques, Joseph Tisiga et Sascha Braunig.

Bénéficiant du soutien de la Canadian Art Foundation, le Concours de peintures canadiennes de RBC en est à sa 19e année. Il constitue la pierre angulaire du projet Artistes émergents RBC, qui vise à nourrir le talent d’artistes émergents canadiens en début de carrière en leur offrant soutien financier, mentorat et visibilité.

« En plus de procurer un soutien financier bien nécessaire, le concours représente pour les artistes une occasion formidable de présenter leurs œuvres dans des galeries d’art renommées partout au pays, a souligné David Balzer, rédacteur en chef et coéditeur du magazine Canadian Art, lors du dévoilement des finalistes. Nous continuons d’être éblouis par le talent de nos artistes émergents et nous sommes ravis des finalistes de cette année. »

Ce réseau de partenaires, constitué de conservateurs, de clients et de galeristes, ne touche pas seulement les artistes : il s’étend à l’ensemble des Canadiens. Selon un rapport de Hill Strategies (comprenant les dernières données disponibles sur l’incidence de la culture au Canada), l’industrie culturelle au Canada a généré 61,7 milliards de dollars en 2014, soit 3,3 % du PIB du pays. Cette industrie emploie en outre plus de 700 000 personnes.

S’il est vrai qu’une culture dynamique est essentielle à l’identité nationale, les 15 finalistes du Concours de peintures canadiennes de RBC représentent le bastion de l’avenir artistique du Canada.

Voici une courte biographie des 15 jeunes artistes dont les œuvres seront exposées au Musée des beaux-arts du Canada du 1er septembre au 22 octobre. Nous annoncerons le nom du gagnant le 17 octobre.

Michael Freeman Badour - Patrick's Boots, 2017

Michael Freeman Badour

Patrick’s Boots, 2017

Huile sur mousseline

122 cm x 91 cm (48 po x 36 po)

Michael Freeman Badour s’est concentré sur les limites et la subjectivité du langage, et sur la façon dont on peut utiliser la représentation comme outil de compréhension. Son œuvre, Patrick’s Boots, s’inspire à la fois d’une photographie de bottes que portait son frère dans son enfance et des toiles de Van Gogh représentant ses propres bottes. « À mes yeux, une vieille paire de bottes est un puissant symbole de la communication ayant existé entre une personne et le monde – et un symbole de la façon dont le monde et ses objets entrent dans notre existence. »

Amanda Boulos - Duckie Wants Water, 2017

Amanda Boulos

Duckie Wants Water, 2017

Huile sur panneau

71 cm x 64 cm (28 po x 25 po)

Le déracinement et le nomadisme des Palestiniens sont des éléments clés du travail d’Amanda Boulos. L’artiste cherche à reproduire visuellement les dialogues brisés et fragmentés de la population palestinienne dans des peintures surréalistes. « Mon œuvre met en évidence la nature complexe, diverse et constamment changeante de l’histoire et de l’identité palestiniennes. Selon moi, la peinture crée un espace pluriel qui offre la flexibilité d’intervenir dans les conversations portant sur la politique du Moyen-Orient, l’identité palestinienne et la diaspora. »

Teto Elsiddique - neckrings, a breezy thing, 2017

Teto Elsiddique

neckrings, a breezy thing, 2017

Acrylique sur toile

152 cm x 122 cm (60 po x 48 po)

Teto Elsiddique a été finaliste de l’édition 2014 du Concours de peintures canadiennes de RBC. Puisant son inspiration dans sa propre expérience d’enfant de la mondialisation (il est né à Manchester et a grandi au Soudan et au Canada), Teto Elsiddique dépeint des artefacts de la vie : des jouets favorisant le développement de l’enfant, des rails pour train miniature, des robes de mariée et divers objets de famille évoquant la fragmentation du collage. « Mon travail réévalue la gamme des identifiants culturels passés qui ont transgressé des frontières, laissant des échos dans notre langue et nos gestes de tous les jours et dans notre existence matérielle. »

Cindy Ji Hye Kim - Conspiracy Theory, 2017

Cindy Ji Hye Kim

Conspiracy Theory, 2017

Acrylique, encre, pastel et huile sur toile

173 cm x 157 cm (68 po x 62 po)

Forte d’une expérience en illustration et en animation et inspirée par l’art populaire coréen traditionnel et le cinéma de l’Asie orientale, Cindy Ji Hye Kim explore l’espace psychologique de la perception et de la mémoire dans ses œuvres récentes. « En jouant avec la profondeur picturale et les symboles visuels, je peux entrer dans le tableau ou en sortir à la manière d’un observateur, d’un voyeur ou d’un témoin. » Son tableau Conspiracy Theory fait partie d’une série de dessins à l’encre et au crayon graphite intitulée Foot Steps.

David Kaarsemaker - Portage 1, 2017

David Kaarsemaker

Portage 1, 2017

Huile et acrylique sur toile

61 cm x 81 cm (24 po x 32 po)

Les œuvres de David Kaarsemaker explorent la distorsion et la dichotomie entre la profondeur illusoire et la surface de la matière. Par un processus de projection répétée d’images sur des maquettes en carton, il transforme les images en abstractions. Le résultat final est une œuvre abstraite, comme Portage 1, à la fois distante et proche. David Kaarsemaker, qui a vécu dans plusieurs coins du monde au cours de sa vie, a confié à Canadian Art que « ce parcours ambulant m’a permis de m’approprier plusieurs lieux, tout en me tenant à l’écart. C’est ce paradoxe entre distance et proximité que je cherche à transposer dans mes peintures ».

Wei Li - Obsessiveness and excitement, never growing out of them, 2017

Wei Li

Obsessiveness and excitement, never growing out of them, 2017

Huile et acrylique sur toile

102 cm x 152 cm (40 po x 60 po)

Les peintures chaotiques et vibrantes de Wei Li sont un dérivé de son procédé, qui rend perceptibles les conflits internes et externes du corps. « En tant qu’immigrante et artiste, je trouve important d’exprimer visuellement mon expérience comme membre d’une société hybride et dynamique. La toile devient un instrument qui montre le moment d’émotion, la mémoire et l’énergie de l’artiste, et le résultat final est souvent d’une grande complexité visuelle. »

Laura Payne - Enneadec II, 2017

Laura Payne

Enneadec II, 2017

Acrylique sur panneau

46 cm x 46 cm (18 po x 18 po)

Bien que la pratique artistique de Laura Payne soit d’abord centrée sur la peinture, elle s’inspire du rôle que jouent les médias électroniques, de la mise en lumière à la documentation en passant par la diffusion. Pour créer ses œuvres, Laura Payne combine expérimentation numérique, étude de la lumière de couleur sur les surfaces de couleur et interaction entre l’écran lumineux et la peinture acrylique. Celle qui a exposé ses œuvres à travers le pays se dit intéressée par la façon dont l’évolution des formes médiatiques influe constamment sur la trajectoire de la peinture contemporaine.

Veronika Pausova - Typography, 2017

Veronika Pausova

Typography, 2017

Huile sur toile

51 cm x 46 cm (20 po x 18 po)

Née à Prague, mais établie à Toronto, Veronica Pausova décrit son procédé comme une sorte de « surréalisme mathématique ». Plutôt que de se préparer à peindre en faisant des dessins, elle part d’un processus de « dessin » qui intègre des expériences avec la peinture. Ses peintures, comme Typography, s’inspirent souvent de sa production passée. Elle en réutilise l’imagerie, créant son propre lexique. « Je m’intéresse au caractère matériel de la peinture, de même qu’au potentiel conceptuel de la couleur, de la texture et des motifs. »

Laura Rokas-Bérubé - Paint by Number 7, 2017

Laura Rokas-Bérubé

Paint by Number 7, 2017

Huile sur toile

91 cm x 71 cm (36 po x 28 po)

Inspirée par la relation entre les artistes et leurs œuvres, Laura Rokas-Bérubé utilise les symboles pour créer à la fois une impression de familiarité et de confusion. « Les peintres doivent continuer de jouer un rôle qui évolue constamment en s’orientant parmi les constructions sociales tout en demeurant fidèles à leur pratique. Bien que résolument figurative, je me laisse continuellement inspirer par divers médias qui transforment ma perception de l’acte de peindre et de ce que signifie globalement la peinture contemporaine. »

M.E. Sparks - Hollow Dog, 2017

M.E. Sparks

Hollow Dog, 2017

Huile sur toile

150 cm x 119 cm (59 po x 47 po)

Ancienne finaliste du Concours de peintures canadiennes de RBC, M.E. Sparks s’intéresse principalement à la façon dont les individus interagissent avec l’information visuelle et donnent un sens aux formes. Hollow Dog, et l’ensemble de l’œuvre dans laquelle s’inscrit cette réalisation, remet en question notre tendance à nommer et à classer pour comprendre et, en définitive, pour nous approprier les choses qui nous entourent. L’œuvre vise à étouffer ce que l’on connaît bien, tenant le spectateur à distance et le sujet hors de portée.

Kizi Spielmann Rose - Sun and a Tide Pool, 2017

Kizi Spielmann Rose

Sun and a Tide Pool, 2017

Acrylique, pastel à l’huile et peinture à l’huile en bâton sur panneau

61 cm x 76 cm (24 po x 30 po)

Dans Sun and a Tide Pool, Kizi Spielmann Rose a utilisé de la peinture à l’huile en bâton par-dessus du pastel à l’huile pour former des lignes ondulantes. « Ma contribution à la peinture contemporaine se trouve à la frontière entre un formalisme axé sur le processus et un trompe-l’œil ambigu. L’histoire du formalisme abstrait se reflète dans mon œuvre, tout comme le jeu évocateur de la lumière parcourant les vagues et la distorsion des formes aperçues sous une surface liquide. »

Angela Teng - Line Dance (Pink and Black for Mary Heilmann), 2016

Angela Teng

Line Dance (Pink and Black for Mary Heilmann), 2016

Peinture acrylique crochetée sur panneau d’aluminium

53 cm x 43 cm (21 po x 17 po)

Angela Tang, finaliste du Concours de peintures canadiennes de RBC de 2016, utilise diverses techniques novatrices pour revisiter les procédés traditionnels de peinture : faire sécher de la peinture à l’acrylique sur de longues bandes et les crocheter dans des pièces murales ou forcer la peinture à travers des toiles de bandes crochetées. Angela note par ailleurs que le procédé utilisé pour son œuvre Line Dance (Pink and Black for Mary Heilmann) évoque les questions d’artisanat et de genre.

Joani Tremblay - The Lure of the Local Senses of Place in a Multicentered Society, 2017

Joani Tremblay

The Lure of the Local Senses of Place in a Multicentered Society, 2017

Huile sur toile

112 cm x 91 cm (44 po x 36 po)

Au centre de l’art de Joani Tremblay, qui intègre le dessin, la peinture et l’installation, se trouve une fascination pour les lieux, les paysages et la flore. Son œuvre rêveuse et vibrante se situe à mi-chemin entre l’abstraction et la représentation. « Je peins des utopies, des endroits illusoires imaginés comme des états de plaisir, ou encore l’impression d’un endroit, quelque part entre l’abstraction et la représentation, écrit cette artiste montréalaise à propos de son œuvre. Dans une époque dominée par la peur, la haine et le populisme, le plaisir et la beauté deviennent des formes de résistance. »

Tristan Unrau - Nun, After Pasolini, 2017

Tristan Unrau

Nun, After Pasolini, 2017

Huile sur toile

74 cm x 91 cm (29 po x 36 po)

Finaliste du Concours de peintures canadiennes de RBC en 2015, Tristan Unrau oscille entre l’abstrait et le photoréalisme. Sa toile Nun, After Pasolini, inspirée par le film Decameron de Pier Paolo Pasolini (1971), met en vedette une religieuse qui se mord la lèvre en fixant son regard au-delà du spectateur. « Les ancêtres de mes tableaux se trouvent quelque part dans l’histoire de la peinture, écrit l’artiste sur son œuvre. La peinture peut être une façon de penser et l’acte de peindre est une forme de récit, ce qui crée toutes sortes de possibilités. »

Ambera Wellmann - Temper Ripened, 2017

Ambera Wellmann

Temper Ripened, 2017

Huile sur bois

99 cm x 89 cm (39 po x 35 po)

Née à Lunenburg, Ambera Wellmann utilise la figuration, et des corps d’argile translucides qui imprègnent toute son œuvre, pour explorer des sujets genrés. Ancienne finaliste du Concours de peintures canadiennes de RBC, Ambera Wellmann explore la violence et l’érotisme qui sous-tendent le réalisme. Elle examine d’un œil critique la manière dont ces sensations sont réduites en des représentations de femmes. Ses tableaux évoquent la vulnérabilité plutôt que la connaissance et le sentiment plutôt que l’explication.