Aujourd’hui, cependant, les choses ont bien changé pour les deux parties – employeurs et diplômés. Selon un sondage de Youth In Transition réalisé en 2015, si 84 % des enseignants considèrent que les diplômés sont bien préparés à intégrer le marché du travail, seuls 44 % des employeurs sont de cet avis.
Afin de combler l’écart entre diplômés et travailleurs efficaces, le modèle universitaire s’adapte et cherche des moyens d’améliorer les aptitudes sociales et affectives des étudiants, parallèlement aux apprentissages traditionnels.
L’apprentissage intégré au travail
L’apprentissage intégré au travail jette un pont entre les employeurs et les enseignants. Il facilite la communication autour du marché de l’emploi, répond aux besoins de dotation à court terme et permet aux étudiants de mettre en pratique les connaissances acquises en classe dans un cadre professionnel.
Malgré les avantages manifestes de ces relations, la participation des étudiants est loin de ce qu’elle pourrait être. D’après un sondage auprès des employeurs mené par Universités Canada en 2014, 80 % des répondants voient les étudiants qui participent à un programme d’apprentissage intégré au travail comme une source intéressante de candidats à l’embauche, mais des données recueillies en 2016 par la Table ronde du milieu des affaires et de l’enseignement supérieur du Conseil canadien des affaires montrent que seule la moitié des entreprises sont engagées dans une forme quelconque d’apprentissage coopératif. La Table ronde du milieu des affaires et de l’enseignement supérieur du Conseil canadien des affaires souhaite que 100% des entreprises se mobilisent afin que tous les étudiants aient accès à du mentorat et de l’expérience pratique avant l’obtention de leur diplôme.
Les études à l’échelle internationale
Si l’expérience de travail est un véritable atout pour les chercheurs d’emploi dans un marché concurrentiel, les demandeurs qui possèdent de l’expérience à l’international bénéficient aussi d’un avantage considérable lors du processus d’embauche. Quatre-vingt huit pour cent des employeurs interrogés par le Bureau canadien de l’éducation internationale s’accordent pour dire que les employés possédant des expériences internationales et interculturelles stimulent la compétitivité des entreprises. Les programmes d’études à l’étranger favorisent l’adaptabilité, l’empathie, la sensibilité aux autres cultures et la capacité de penser différemment que les employeurs convoitent dans une économie de plus en plus touchée par la mondialisation.
Les données réunies par la Commission européenne font écho à ces résultats et montrent que les diplômés qui ont une formation internationale héritent de responsabilités plus importantes en milieu de travail. Quoique ces expériences enrichissantes soient extrêmement prisées des employeurs, seuls 2,3 % des diplômés de premier cycle ont participé à des programmes d’études internationaux durant l’année scolaire 2014-2015.
Certifications et reconnaissances
L’une des nouvelles tendances qui gagnent en popularité dans les collèges et les universités est la reconnaissance des compétences non techniques des étudiants au moyen d’insignes numériques et de dossiers d’activités parascolaires. Bien qu’elles ne donnent accès à aucun crédit, ces reconnaissances encouragent l’engagement communautaire et donnent aux chargés de l’embauche un bon aperçu des habiletés interpersonnelles du candidat.
Le George Brown College a commencé à décerner des insignes pour la recherche et l’innovation visant à souligner les expériences d’apprentissage importantes de certains étudiants n’apparaissant pas sur leurs bulletins de notes. Plusieurs autres établissements d’enseignement postsecondaire, dont Trent, Concordia et l’Université de Toronto proposent des plateformes en ligne permettant aux étudiants de compiler et de gérer un journal de leurs activités extrascolaires.
Ces dossiers extrascolaires constituent pour les diplômés un curriculum interpersonnel qu’ils peuvent présenter aux employeurs potentiels et qui représente un atout à l’heure où les compétences relationnelles sont susceptibles de devenir aussi importantes que les résultats scolaires. Bien que les données entourant ces initiatives soient limitées, on peut croire qu’elles impressionnent favorablement les employeurs : Selon une étude réalisée en 2015 citée par la Table ronde du milieu des affaires et de l’enseignement supérieur évaluant la valeur des dossiers extrascolaires, 77 % des employeurs seraient enclins à tenir compte d’un tel dossier si un candidat les leur fournissait.
Dans un monde qui ne cesse d’innover, la valeur de l’éducation – traditionnelle ou non traditionnelle – ne saurait être négligée. Cependant, pour que les travailleurs restent à jour, les enseignants et les employeurs doivent continuer à collaborer et à trouver des moyens efficaces afin de favoriser l’acquisition des compétences sociales et affectives qui permettront aux diplômés de prospérer dans un marché du travail dynamique en constante évolution.
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