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Une occasion se présente : quelle décision prendre ?

Par RBC

Publié le janvier 20, 2022 • 5 min de lecture

Comme vous le savez, les occasions peuvent surgir de nulle part en agriculture. Imaginez qu’un voisin vous confie son intention de vendre sa terre et que c’est vous qu’il pressent comme acquéreur. Ou qu’une pièce d’équipement d’occasion de première qualité, peu utilisée et à bon prix, atterrit chez votre concessionnaire ; vous estimez qu’il pourrait s’agir d’un bon investissement, tout en sachant qu’elle trouvera preneur dans les deux jours.

Devriez-vous acheter ou passer votre tour ? Voilà des scénarios dont Kit Moore, comptable spécialisé en agriculture, discute souvent avec ses clients agriculteurs.

« L’approche que je préconise auprès de mes clients facilite la prise de décision, explique M. Moore, président et expert-conseil en stratégie à BluePrint CPAs, un cabinet comptable situé à Chatham, en Ontario. Tout d’abord, nous insistons beaucoup sur l’importance d’avoir de bonnes pratiques de gestion. C’est la base. »

Partant du principe que son client applique de bonnes pratiques d’affaires, M. Moore l’invite à se poser quatre questions avant de prendre une décision.

S’agit-il d’une stratégie fiscale ?

Le secteur agricole est l’un des rares secteurs au Canada qui peut utiliser la méthode de comptabilité de caisse plutôt que la méthode de comptabilité d’exercice. Malheureusement, elle peut donner lieu à des décisions d’achat moins qu’idéales.

« Il est très courant pour les agriculteurs d’effectuer des achats de montant important en fin d’année pour bénéficier de déductions fiscales, mais cette approche n’est pas sans inconvénient, souligne M. Moore. Or, l’impôt n’est qu’un facteur parmi d’autres à considérer. Avant de faire des achats précipités à des fins fiscales, il est nécessaire de procéder à une analyse de rentabilité. »

Quelles seront les répercussions financières ?

Un achat important, décidé à la hâte, peut avoir des répercussions considérables sur l’exploitation d’une ferme de taille moyenne (environ 500 acres, dans la région de M. Moore). Pour pouvoir prendre une décision éclairée, on doit disposer de données financières détaillées et à jour. De nombreux agriculteurs ont cette information à portée de main, mais pas tous.

« Si certains exploitants agricoles tiennent rigoureusement leurs livres, d’autres ne disposent pas de données comptables à jour, poursuit-il Il est important, lorsqu’on prend une décision majeure, de bien connaître la situation financière de l’entreprise à ce moment précis. »

Quelle sera l’incidence sur la famille ?

Prenons l’exemple d’un agriculteur de 35 ans qui travaille aux côtés de ses parents sexagénaires. Il prévoit un jour prendre les rênes de l’entreprise familiale, mais rien n’a encore été signé. Puis, sans avertissement, ses parents font un achat important dont il remet en question le bien-fondé. Il est très inquiet, c’est le moins qu’on puisse dire.

« Je constate que les familles d’agriculteurs ont parfois du mal à concilier les besoins de l’entreprise et ceux de la famille, affirme M. Moore. Une décision peut à elle seule modifier le cours des discussions futures sur le transfert de l’exploitation agricole, aussi bien pour les enfants qui y travaillent que pour les autres. »

Comment contourner ce problème ? M. Moore recommande ce qu’il appelle la « planification parallèle », qui consiste à considérer les besoins de l’entreprise et ceux de la famille comme des aspects distincts, mais liés. C’est pourquoi le processus de planification doit se dérouler sur deux plans à la fois. Lorsque cette approche est mise à profit, les décisions importantes sont généralement plus faciles à prendre.

Cette décision cadre-t-elle avec le plan d’affaires ?

Un plan d’affaires en bonne et due forme peut servir de garde-fou quand de grandes décisions doivent être prises. Si vous disposez d’un solide plan d’affaires, vous aurez plus de facilité à évaluer la nécessité et la faisabilité d’un nouvel achat.

Il devient alors plus évident que l’aspect fiscal n’est pas le seul aspect à considérer. « Je déplore l’impact négatif que des décisions d’achat motivées uniquement par les avantages fiscaux peuvent avoir sur un plan d’affaires », affirme M. Moore.

Les agriculteurs peuvent également explorer des solutions de rechange viables et accessibles à l’achat en question. Louer la terre ou l’acheter ? Opter pour la location ou l’achat d’équipement ? D’occasion ou neuf ? Acheter plus d’équipement ou recourir au travail à forfait ?

La technologie peut également apporter une contribution importante dans le processus décisionnel. Les logiciels de gestion facilitent l’exécution de scénarios de simulation et aident à comprendre les répercussions d’un achat projeté sur les finances et la productivité de l’exploitation agricole. M. Moore constate que de plus en plus d’exploitations agricoles adoptent cette approche fondée sur les données et il recommande aux autres de faire de même, dans les cas où cela s’avère judicieux.

« La jeune génération joue un rôle déterminant dans cette évolution, dit-il. Cette génération est tournée vers la modernisation. Je suis de plus en plus d’avis que l’établissement d’un plan d’affaires solide et l’adoption de la technologie procurent de nets avantages sur la concurrence. »

Si votre projet d’achat est avantageux pour les activités de la ferme, qu’il est bien accueilli par la famille, qu’il est en accord avec votre plan d’affaires et qu’il n’est pas indûment motivé par des raisons fiscales, vous êtes dans une bonne position pour prendre une décision. La suite dépend de vous.

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Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.

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