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RBC
Un psychologue et une experte de l'étiquette présentent les choses à dire (ou non) selon eux lors d'une conversation.

Cet article a été initialement publié le Investisseur inspiré.


Bonne nouvelle pour les personnes anxieuses sur le plan social, mais mauvaise nouvelle pour toutes les autres : l’étrange nouvelle réalité de la COVID-19 nous a tous rendus un peu maladroits sur le plan social. Il peut maintenant s’avérer difficile de déterminer ce qu’il faut dire – ou non. De plus, notre façon de vivre la pandémie collectivement a été comparée à une forme de deuil. Il est donc encore plus important de bien s’exprimer.

Pour nous éviter à tous de nous mettre les pieds dans le plat, nous avons consulté des experts. Un psychologue nous a expliqué que nous aurions probablement intérêt à revoir nos badinages habituels, et une experte de l’étiquette nous a suggéré des solutions plus appropriées à notre nouvelle réalité.

À ÉVITER : Ignorer complètement la COVID

En temps de pandémie, plusieurs des formules que nous utilisons souvent pour saluer les gens, comme « J’espère que vous avez passé un bel automne! » ou « J’espère que vous allez bien », peuvent sembler moins amicales, voire provocantes. Lors d’une crise, la nature humaine nous pousse à adopter un point de vue catastrophique ou à envisager le pire, explique le docteur Theo De Gagne, un psychologue de Vancouver. « Certaines personnes pourraient adopter une perspective négative et répondre « Non, je n’ai pas passé un bel automne. C’était lamentable. » Quelle est la meilleure approche? Laissez tomber les formules toutes faites.

À FAIRE : Reconnaître l’existence de la crise

Lorsque vous écrivez un courriel à une personne que vous ne connaissez pas personnellement ou pas du tout, Lisa Orr, une experte en étiquette de Toronto, a un conseil particulièrement simple : « J’ai changé l’introduction de mes courriels. Au lieu d’écrire simplement « J’espère que vous allez bien », j’ai ajouté « J’espère que vous allez bien en cette période difficile », explique-t-elle. Même si vous ne dites rien au sujet de la COVID, ces quatre petits mots suffisent.

À ÉVITER : Tenir quoi que ce soit pour acquis

Par exemple, une conclusion en apparence bénigne comme « Portez-vous bien! » comporte de nombreuses suppositions. « Certaines personnes ne se sentent ni bien ni en sécurité », explique Madame Orr. Votre correspondant prend peut-être soin de ses grands-parents malades. L’un de ses proches pourrait aussi être un travailleur de première ligne. De la même façon, « Vos enfants se plaignent-ils, eux aussi, de devoir porter des masques à l’école? » est une question lourde de sous-entendus. Si vous ne connaissez pas suffisamment votre interlocuteur pour lui demander des nouvelles, ne tenez rien pour acquis.

À FAIRE : Se contenter d’écouter

C’était vrai avant la COVID, mais ça l’est encore plus maintenant : « Vous ne pouvez pas savoir dans quel état se trouvent les gens sur le plan émotif, » explique le docteur De Gagne. Votre interlocuteur pourrait être malade, triste ou en deuil, et vous ne voulez certainement pas envenimer les choses. Quel est le moyen le plus simple d’éviter ça? Au lieu de faire des affirmations, posez des questions. Si vous demandez « Est-ce que vous tenez le coup? » et que vous écoutez la réponse, vous ne prenez aucun risque.

Vous pouvez demander à votre frère comment se porte son portefeuille de placements (même si les marchés sont instables).

À ÉVITER : Éviter les sujets controversés

« Même avant la crise, l’argent et les finances étaient des sujets tabous, et beaucoup de gens ont des problèmes financiers en ce moment, » explique madame Orr. Il est, plus que jamais, temps de nous poser les uns aux autres des questions potentiellement difficiles. L’important est d’être prêt à écouter et à faire preuve d’empathie. Vous pouvez demander à votre amie des nouvelles de son emploi (même si elle l’a possiblement perdu) et demander à votre frère comment se porte son portefeuille de placements (même si les marchés sont instables). Si vous voulez demander des nouvelles de son emploi à quelqu’un, explique le docteur De Gagne, allez-y, et répondez en restant fidèle à vous-même et en faisant preuve d’empathie.

À FAIRE : Ouvrir la discussion

Pour approfondir vos conversations sur la COVID avec tact, parlez de votre propre expérience afin d’ouvrir la discussion. Préparez-vous à aborder des sujets difficiles. « Parfois, les gens souhaitent simplement se défouler, et votre travail consiste à les écouter, » explique madame Orr. Bien entendu, vous devez aussi répondre. Même si vous contentez de dire « Je suis désolé de l’apprendre », veillez à accuser réception des sentiments de votre interlocuteur et à lui répondre avec sensibilité.

À ÉVITER : Oublier de communiquer souvent

Malgré les limites que nous impose la distanciation physique, la technologie nous permet de rester en contact. Toutefois, certains rechignent à le faire. « Si votre bande passante vous permet de communiquer et d’écouter, faites-le », affirme le docteur De Gagné. Un simple petit message pour dire « Je pense à toi », ce qui ne nécessite pas forcément de réponse, peut faire des miracles pour entretenir vos relations avec vos collègues et vos amis. Et si c’est vous qui avez besoin d’une oreille attentive, n’hésitez pas à communiquer avec quelqu’un pour lui parler.

À FAIRE : Respecter les limites habituelles (et aussi les nouvelles) au travail

Oui, il y a beaucoup de gens qui passent la journée à la maison, sur leur ordinateur portatif, mais cela ne signifie pas qu’ils sont disponibles à plein temps et à toute heure du jour ou de la nuit. Toutes les règles relatives au respect de l’emploi du temps et de l’espace personnel continuent à s’appliquer, et il en a aussi de nouvelles (comme de ne jamais communiquer avec quelqu’un sur Zoom par surprise). Par ailleurs, madame Orr suggère de laisser aux gens plus de latitude qu’avant par rapport aux échéances. Essayez de ne pas juger vos collègues qui ont besoin de plus de souplesse que vous, ajoute-t-elle. « En ce moment, nous faisons tous de notre mieux », explique madame Orr.