Une version de cet article a été publiée sur le site de RBC Gestion de patrimoine en juillet 2025.
TLPL
- Emprunter pour investir peut contribuer à accélérer la constitution du patrimoine en déployant des montants de capital plus importants, et offre la possibilité de déduire les intérêts sur les emprunts destinés aux titres publics.
- Des risques tels que la volatilité des marchés pourraient réduire la valeur des placements, et les coûts d’emprunt pourraient surpasser les rendements s’ils ne sont pas gérés à long terme.
- Pour réussir, il faut employer une stratégie à long terme, respecter les objectifs financiers et la tolérance au risque, et offrir des conseils professionnels en vue d’assurer la diversification et l’efficience fiscale.
Les investisseurs qui font appel à l’effet de levier au sein de leur portefeuille de placement doivent s’assurer que cette stratégie répond à leurs objectifs financiers globaux et à leur tolérance au risque.
Emprunter de l’argent aujourd’hui pour investir dans l’avenir est une stratégie que de nombreux investisseurs prospères ont utilisée sur l’avis de leur conseiller pour atteindre leurs objectifs personnels et financiers, qu’il s’agisse d’acheter une maison, de financer des études ou de créer une entreprise.
Une stratégie plus rare, mais tout aussi prometteuse pour certains, consiste à emprunter pour constituer un portefeuille de placement composé d’actions, d’obligations et de fonds de placement.
Le fait de s’endetter pour garantir des placements peut sembler contre-intuitif pour certains, mais les rendements potentiels peuvent être lucratifs si l’on procède de façon stratégique, affirme Tony Maiorino, vice-président et chef de l’équipe Services de bureau de gestion familiale RBC à RBC Gestion de patrimoine – Canada. « Emprunter, c’est ce qu’on fait tous les jours, que ce soit pour acheter une voiture, une maison ou une résidence secondaire », précise M. Maiorino. « La question est de savoir si vous devez emprunter pour investir sur les marchés. Et la réponse à cette question est beaucoup plus complexe qu’elle n’y paraît ».
Emprunter pour investir signifie que vous pouvez déployer de grandes quantités de capitaux, soit en une seule fois, soit sur une période donnée. Les intérêts (pour ceux qui investissent dans des titres cotés en bourse) peuvent également faire l’objet d’une déduction fiscale. L’un des risques liés à un placement réalisé à partir de fonds empruntés est que sa valeur diminue, mais cela peut être moins préoccupant s’il s’agit d’un placement à long terme. De plus, le coût du prêt peut, à terme, dépasser les profits réalisés.
Selon M. Maiorino, les investisseurs qui font appel à l’effet de levier au sein de leur portefeuille de placement doivent s’assurer que cette stratégie répond à leurs objectifs financiers globaux et à leur tolérance au risque. Pour cela, il est préférable de se faire accompagner par un conseiller, qui pourra leur fournir les conseils et les directives nécessaires pour prendre des décisions de placement judicieuses.
« Emprunter pour investir peut être aussi intéressant qu’investir dans une maison à long terme, à condition que cela soit réalisé de façon diversifiée et prudente », ajoute-t-il. « Pour moi, ce qui compte, c’est la personne et la pertinence de la stratégie pour elle ».
Commencer jeune à constituer son patrimoine
Selon M. Maiorino, il est possible de commencer à emprunter pour investir avant même d’avoir constitué un important portefeuille de placement. Par exemple, un investisseur d’une vingtaine ou d’une trentaine d’années peut très bien envisager d’emprunter pour cotiser chaque année à un régime enregistré d’épargne-retraite (REER). Les cotisations déductibles à un REER peuvent servir à réduire l’impôt sur le revenu personnel.
Les investisseurs peuvent ensuite utiliser leur remboursement d’impôt pour rembourser une partie du prêt et, idéalement, essayer de rembourser le reste dans le courant de l’année », conseille M. Maiorino. Ce processus peut ensuite être répété pour accroître progressivement le patrimoine.
« Si vous en avez les moyens et que vous êtes en mesure d’absorber ces remboursements, cette approche peut être efficace », affirme M. Maiorino
« La seule chose que vous ne pouvez pas récupérer, c’est le temps », conclut M. Maiorino. « Si vous commencez à épargner pour la retraite à 25 ans, vous aurez déjà 10 ans de placements à votre actif à 35 ans, sans compter les gains cumulés. C’est quelque chose qu’une personne qui commence à investir à 35 ans n’aura jamais ».
Emprunter pour faire fructifier son patrimoine
Bien que les Canadiens bien nantis n’aient généralement pas besoin de recourir au crédit, ils choisissent souvent de le faire à leur avantage. Certains clients ont tendance à l’utiliser de façon discrétionnaire pour faire fructifier leur patrimoine.
Par exemple, les clients qui disposent d’un capital immobilier important peuvent s’en servir pour acheter un bien de placement ou aider leurs enfants à acheter leur première maison dans des marchés à coût élevé comme Toronto ou Vancouver.
Autre avantage de l’emprunt garanti par un portefeuille : il n’y a pas de demande de crédit officielle et le prêt peut être accordé assez rapidement.
Élaboration d’une stratégie de placement à long terme
Selon M. Maiorino, ce sont les objectifs à long terme de l’investisseur qui permettent de déterminer s’il convient d’emprunter pour investir.
Par exemple, l’effet de levier d’un compte de placement peut s’avérer judicieux pour un investisseur de la génération Y qui épargne en vue de sa retraite dans plusieurs décennies, ou encore pour un baby-boomer qui ouvre un compte de placement auquel son enfant aura accès lorsqu’il sera adulte. « Il faut avoir une approche à long terme », explique M. Maiorino.
Les investisseurs doivent également comprendre le fonctionnement des marchés, y compris le risque de volatilité extrême. Une personne qui panique lorsqu’elle voit les marchés chuter ne sera peut-être pas la mieux placée pour adopter cette stratégie, prévient M. Maiorino.
Demander l’avis d’un professionnel
Maiorino recommande de consulter un professionnel qualifié avant d’emprunter pour investir, compte tenu de la complexité et des risques qui sont liés à une telle stratégie. En effet, un conseiller peut aider un investisseur à déterminer si cette approche est recommandée en fonction de sa situation et de ses propres objectifs. Il peut également veiller à ce que l’investisseur diversifie son portefeuille au cas où certains de ses actifs viennent à perdre de la valeur au fil du temps. M. Maiorino recommande également de consulter un conseiller fiscal au cas où vous souhaiteriez déduire les intérêts liés au prêt souscrit aux fins de placement.
« Un placement peut sembler abordable aujourd’hui, avant qu’on se rende compte qu’il sera beaucoup plus abordable dans un an », poursuit M. Maiorino. « Il est important de faire appel à des personnes qui vous aideront à vous constituer un portefeuille diversifié et qui sera en mesure de vous protéger le mieux possible contre les pertes à long terme ».
En fin de compte, la décision d’emprunter pour investir dépend de la situation financière d’une personne, de ses besoins et de ses objectifs, ainsi que de son profil de risque.
Pour voir si cette stratégie vous convient, consultez votre conseiller ou communiquez avec un spécialiste, Services aux professionnels de la santé.
Déni de responsabilité
Déclaration sur le risque lié à l’effet de levier : Le fait de recourir à un emprunt pour financer l’achat de titres comporte un risque plus élevé que d’utiliser des liquidités seulement. Si vous empruntez pour acheter des titres, vous devrez rembourser le prêt et payer les intérêts courus comme stipulé dans les conditions du prêt, même si la valeur des titres que vous avez acquis diminue.
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