Aller au contenu principal
RBC
Même si la superficie moyenne des fermes canadiennes tend à augmenter, tout le monde ne souhaite pas étendre ses terres. Voici cinq raisons qui expliquent que la classe moyenne agricole du Canada reste en bonne santé.

On le lit dans les médias : les grandes fermes sont sans cesse plus grandes. De nos jours, le coût croissant de l’équipement, des intrants et des terres laisse penser que, désormais, seules les plus grandes fermes auront les ressources nécessaires pour prospérer.

Les perspectives ne sont toutefois pas si sombres pour les agriculteurs qui, après avoir pris de l’expansion au cours des dernières années, souhaitent maintenant ralentir le rythme. La classe moyenne du secteur agricole canadien démontre qu’en adoptant la bonne approche, une ferme de taille moyenne peut encore être très rentable.

De son côté, Mark Verwey croit que la maxime voulant que plus c’est gros, mieux ça vaut mérite d’être sérieusement remise en question.

« On ne devrait pas viser la croissance pour la croissance, explique M. Verwey, chef national des services au secteur de l’agriculture, BDO à Portage la Prairie (Manitoba). Nous avons effectué une évaluation comparative d’un grand nombre de fermes, et nous avons constaté que la croissance n’est pas un gage de succès. Certaines fermes de taille modeste – 1 500 à 2 000 acres – obtiennent d’excellents résultats. »

Comment ces fermes résistent-elles avec succès à la pression de la croissance ? Voici ce qu’en pense Mark Verwey :

1. Plus gros, ce n’est pas nécessairement mieux

On justifie la croissance en prétendant entre autres qu’une superficie plus grande permet de réduire le coût par acre. M. Verwey réfute cet argument.

« Parfois, c’est pratiquement l’inverse qui se passe. Certaines fermes deviennent trop grandes, et on commence à observer des pertes. Il peut être plus difficile de contrôler le coût des intrants et de la main-d’œuvre. De plus, la gestion de la main-d’œuvre peut devenir trop lourde si l’entreprise devient gigantesque. »

2. L’efficacité de l’équipement compte

Les fermes de taille moyenne qui sont prospères tendent à posséder un équipement parfaitement adapté. Elles ont juste les outils qu’il faut, et pas plus. Il faut parfois des années pour trouver l’équilibre idéal, dont le maintien exige beaucoup d’efforts.

« Certains producteurs ont aussi mis en place un bon programme de réparation et d’entretien, afin de prolonger le plus possible la vie utile de l’équipement, note Mark Verwey. »

3. Le coût des intrants est proportionnellement égal

Les fermes de taille moyenne gèrent efficacement le coût des semences, des engrais, des produits chimiques et des assurances.

« En raison du coût proportionnel des intrants, les très grandes fermes ne sont pas nécessairement aussi rentables qu’on peut le penser, dit M. Verwey. Peu importe la taille de la ferme, le coût proportionnel des intrants est le même ; il n’y a pas d’économie d’échelle à ce chapitre. Une ferme plus grande ne pourra pas mieux amortir ce coût. »

4. Il est préférable d’augmenter la productivité de la superficie actuelle

De l’avis de Mark Verwey, le prix des terres connaît une hausse fulgurante entre autres parce que les acheteurs tentent de devancer l’augmentation prévue des taux d’intérêt. On risque donc actuellement d’acheter au prix fort. « Ça me paraît téméraire. »

Compte tenu du prix prohibitif des terres, M. Verwey croit que les fermes de taille moyenne devraient plutôt travailler à accroître la productivité de leur superficie actuelle. Par exemple, le drainage par canalisations est une technique qui s’autofinance par l’augmentation de la productivité des sols.

5. Les économies à l’ancienne ont du bon

Même si l’achat de terres et de nouvelles pièces d’équipement s’avère financièrement faisable, on peut préférer tenir les cordons de la bourse bien serrés. Certains agriculteurs se creuseront la tête pour trouver une façon créative d’éviter les investissements massifs. « Ces producteurs ingénieux savent trouver des solutions peu coûteuses. »

Même si la perception générale veut que la taille des fermes ne puisse que grossir, la classe moyenne agricole du Canada est heureuse de ce qu’elle possède déjà. Les agriculteurs ingénieux et économes prennent des décisions éclairées, optimisent le rendement de leurs terres et de leur équipement, et profitent d’une certaine tranquillité d’esprit.

Tout bien considéré – et en particulier dans le contexte d’une année comme 2022 –, il s’agit d’une approche qui séduira de nombreux agriculteurs.

« En période d’incertitude, conclut Mark Verwey, certains producteurs privilégient la prudence traditionnelle en constituant un fonds d’urgence et en consolidant leurs ratios financiers, afin de pouvoir braver la tempête. »

Vous souhaitez faire passer votre agroentreprise au niveau supérieur ? Jetez un coup d’œil au nouveau cours Notions de base en gestion agricole de l’Université de Guelph, créé en collaboration avec RBC et Financement agricole Canada. Investissez dans votre entreprise. Investissez en vous-même.