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RBC
Pendant trop longtemps, les agriculteurs ont été laissés à eux-mêmes pour faire face à leurs problèmes de santé mentale. Aujourd'hui, on discute plus ouvertement de la question, et il est plus facile d'obtenir de l'aide.

L’agriculture a toujours été un métier stressant : marchés instables, météo imprévisible, soucis financiers, responsabilités familiales, etc. Pendant des décennies, les agriculteurs ont souffert en silence, en particulier pour trois raisons.

  1. Beaucoup d’entre eux estimaient simplement que le stress élevé faisait partie du métier et qu’on n’y pouvait rien.
  2. Les agriculteurs qui parlaient de leurs problèmes ou qui cherchaient de l’aide risquaient d’être rejetés par leur entourage.
  3. On disposait de peu d’information sur les ressources et le soutien en santé mentale accessibles aux agriculteurs.

Heureusement pour les producteurs agricoles d’aujourd’hui, on a fait beaucoup de progrès sur ces trois plans. De plus en plus d’agriculteurs refusent que leur gagne-pain les oblige à endurer un stress débilitant. La gêne associée aux problèmes de santé mentale est moins lourde de nos jours. De plus, les agriculteurs ont de plus en plus accès à des ressources et à des traitements en santé mentale spécifiques.

En 2020, Gestion agricole du Canada a publié un rapport d’enquête marquant, intitulé Esprits sains, fermes saines. L’enquête a révélé que la majorité des agriculteurs canadiens subissent un niveau de stress considérable. On observe que les problèmes de santé mentale des agriculteurs mettent sérieusement à risque la prospérité et l’avenir du secteur agricole.

« Lors de notre enquête, 75 % des agriculteurs du Canada ont affirmé ressentir un stress modéré ou élevé, rapporte Heather Watson, directrice générale de Gestion agricole du Canada. Et on sait que le stress prolongé nuit à notre capacité de réflexion, de décision et de hiérarchisation des tâches. Le stress porte également atteinte à notre stabilité émotionnelle. Tous ces facteurs influent négativement sur notre capacité à gérer efficacement une exploitation agricole. »

Les trois plus grands facteurs de stress nommés par les agriculteurs sondés sont l’imprévisibilité du secteur agricole, la charge de travail, et les soucis financiers. Ces trois facteurs ne disparaîtront pas de sitôt. Heather Watson croit toutefois que les agriculteurs canadiens ont le pouvoir d’améliorer leur santé mentale et leur résilience. Voici trois façons d’y arriver :

Dresser un plan d’affaires agricole

Un plan d’affaires contribue à la fois au succès de l’entreprise et à la santé mentale de l’agriculteur. D’ailleurs, lors de l’enquête Esprits sains, fermes saines, 88 % des répondants qui avaient rédigé un plan d’affaires ont affirmé que cela avait contribué à leur tranquillité d’esprit. Il est facile de comprendre pourquoi. Le gros du stress des agriculteurs provient de facteurs indépendants de leur volonté. Un plan d’affaires leur permet d’adopter les meilleures pratiques dans les domaines où ils ont une certaine prise. Cela est utile.

« Quand les circonstances ou les décisions sont difficiles, ces agriculteurs sont plus susceptibles d’adopter des mécanismes d’adaptation efficaces comme des plans de contingence, explique Mme Watson. Ils sont également plus enclins à chercher du soutien. »

Intégrer la santé mentale dans la gestion de l’entreprise

Il est important de noter que le stress n’est pas ressenti uniquement par les propriétaires de la ferme. Il y a un effet de retombée qui touche aussi les employés. Cela fait de la santé mentale et de la résilience personnelle des aspects importants du plan d’affaires et du quotidien d’une exploitation agricole.

« Je sais que certaines fermes ont adopté des journées de bien-être personnel pour leurs employés, explique Heather Watson, et que d’autres fournissent de la formation et du soutien en santé mentale dans le cadre de leur programme d’avantages sociaux. Il est important de créer une culture d’entreprise qui valorise et favorise la santé mentale. »

S’appuyer sur la collectivité

Un geste aussi simple qu’un appel téléphonique ou un texto transmis à un ami ou à un autre agriculteur peut avoir un grand impact. Des organismes comme la Do More Agriculture Foundation tiennent régulièrement des séances en ligne où les agriculteurs peuvent s’exprimer, échanger ou simplement écouter les autres. De leur côté, les associations de producteurs sensibilisent leurs membres à la santé mentale.

« Il n’y a pas si longtemps, la santé mentale était rarement à l’ordre du jour des assemblées et des congrès agricoles, remarque Mme Watson. Aujourd’hui, c’est la norme. De plus en plus d’agriculteurs s’expriment ouvertement sur la santé mentale lors de ces rencontres et dans les médias sociaux, ce qui contribue à briser les tabous et à susciter l’entraide. Nous allons dans la bonne direction, et c’est encourageant. »

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