Malgré les bouleversements causés par la pandémie, Surmesur a réussi à survivre grâce à des mesures prises très tôt, au soutien du gouvernement, et à un modèle de stockage juste à temps qui lui a aussi permis de demeurer agile.
L’an dernier, Surmesur a été le sujet d’une baladodiffusion de la série #SmallBusinessMatters. RBC s’est récemment entretenue avec François Thériault, cofondateur de l’entreprise.
La différence Surmesur
Spécialisée dans les vêtements sur mesure pour hommes, Surmesur offre une expérience client hautement personnalisée. Avant la pandémie, une visite à Surmesur durait environ une heure pendant laquelle le client et un employé discutaient de tissus, de coupes, d’anecdotes personnelles, de résultats sportifs et d’une variété d’autres sujets.
« Nous visons à connaître nos clients sous toutes les coutures, déclare M. Thériault. Ils deviennent à la fois nos amis et nos ambassadeurs. »
Malheureusement, ce n’est pas un modèle qui fonctionne bien durant une pandémie, alors que les magasins sont complètement fermés, ou ouverts à capacité minimale, et soumis à des exigences comme le port d’un masque et la distanciation physique.
Donc, comment Surmesur a-t-elle réussi à survivre ? M. Thériault attribue cette réussite à trois choses :
Un passage rapide à la production d’équipement de protection individuelle
Pratiquement du jour au lendemain, Surmesur a mis de côté son modèle d’affaires axé sur la production de vêtements sur mesure pour devenir l’un des plus importants fournisseurs d’équipement de protection individuelle au Québec. Surmesur a fourni ses masques à un très vaste bassin de clientèle allant des chaînes de restauration rapide aux chaînes d’épicerie. « Le 23 mars, nous constations le besoin urgent de produire des masques, dit M. Thériault. À quatre heures le lendemain matin, nous avons communiqué avec le gouvernement québécois. Le surlendemain, nous avons rencontré des représentants du gouvernement, puis avons saisi l’occasion. Nous sommes ensuite adaptés au fil des jours. » La capacité de l’entreprise à repérer l’occasion et à prendre rapidement la décision de l’exploiter lui a permis de générer une toute nouvelle source de revenus et de rester en affaires.
L’aide du gouvernement
Le gouvernement canadien a joué un rôle de premier plan dans le soutien aux entreprises partout au pays. M. Thériault explique que le comptable de Surmesur se tenait au courant de toutes les nouvelles et les possibilités de subvention. « Avoir un excellent comptable – quelqu’un qui sait où se trouve l’argent disponible et comment l’obtenir – a été un élément clé de notre réussite. Nous dormions mieux, sachant que nous ne risquions pas de perdre notre entreprise. »
Un modèle de stockage « juste à temps »
Contrairement à nombre de détaillants, Surmesur n’a pratiquement pas de stocks. Comme toute sa production est sur mesure, l’entreprise ne se retrouve pas avec des chemises, des vestes et des complets invendus. « Nous avons beaucoup de chance à cet égard, ajoute M. Thériault. Nous n’avons pratiquement rien en stock, et la pandémie a démontré l’efficacité de notre modèle d’affaires. »
Un avenir sous le signe de l’optimisme
M. Thériault regrette qu’il ne soit pas possible de voir l’avenir. Les gens retourneront-ils dans leurs lieux de travail ? Aura-t-on encore besoin de chemises et de complets ? Voudra-t-on acheter de nouvelles choses ? Il est difficile d’élaborer une stratégie pour les mois à venir sans savoir s’il y aura un retour progressif à la normale ou une explosion de la demande. Donc, pour l’instant, M. Thériault et son équipe n’apportent aucun changement tout en surveillant le marché américain et en se préparant à toute éventualité.
« Nous gardons l’œil sur diverses possibilités, ajoute-t-il. Si des magasins en viennent à fermer définitivement et que des loyers bon marché deviennent disponibles, nous serons prêts à prendre rapidement de l’expansion. Soit nous opterons pour une croissance rapide, soit nous attendrons la fin de la tempête. »
Puisque chaque entreprise aura sa propre stratégie de retour dans les lieux de travail (et que chaque employé aura ses préférences), l’incertitude demeure. Toutefois, M. Thériault envisage l’avenir avec optimisme, sachant qu’actuellement, les détaillants n’investissent pas dans des stocks de complets et que par conséquent, il pourrait y avoir une importante pénurie d’offre lorsque les hommes retourneront dans les lieux de travail. « Si nous positionnons bien, nous pourrions profiter du marché le plus actif de nos dix ans d’existence », ajoute-t-il.
Tandis qu’ils attendent que l’incertitude se dissipe, les dirigeants de Surmesur songent à restructurer le site Web de l’entreprise et à élargir sa gamme de produits (ces sujets ont été abordés dans la baladodiffusion de la série #SmallBusinessMatters). « C’est vraiment un gros casse-tête », conclut M. Thériault qui, comme tout véritable entrepreneur, adore résoudre des problèmes et plonger dans l’inconnu. Il envisage l’avenir – et le vaste éventail de possibilités qu’il pourrait offrir – avec grand enthousiasme.
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