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Ron Spreeuwenberg a quitté un emploi de consultant pour répondre à son désir de lancer une entreprise. Aujourd'hui, HiMama est une entreprise technologique dont la mission est d'apporter des de faire une différence pour les parents et les enfants dès leurs premières années de vie.

Vous êtes-vous déjà demandé comment les entrepreneurs réussissent à transformer leurs rêves en réalité ? Ce qui les motive à repousser les limites, à susciter le changement et à faire progresser leur industrie ? Dans notre série #maréalisation, des propriétaires de petites entreprises canadiennes racontent comment ils ont transformé leurs idées, leurs objectifs et leurs passions en réalité.

HiMama a été conçue comme une application visant à résoudre les problèmes de communication entre les parents et les services de garde d’enfants. Aujourd’hui, la mission de l’entreprise est de soutenir les éducateurs de la petite enfance en leur offrant des outils abordables qui leur permettent d’améliorer le développement des enfants, et de sensibiliser les parents à l’importance de leur travail.

Q. : Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir entrepreneur ?

Ron Spreeuwenberg : Avant HiMama, je travaillais comme consultant, mais j’ai toujours eu envie de me lancer en affaires. Lorsque je fréquentais l’Université de Waterloo, j’avais un colocataire dont le frère avait lancé une entreprise, et ses récits étaient pour moi une source d’inspiration. À un moment donné, j’ai dû prendre une décision : poursuivre ma carrière de consultant ou tenter ma chance comme entrepreneur ?

J’ai tout simplement quitté mon emploi – ce que je ne recommande à personne – pour donner libre cours à mes aspirations d’entrepreneur. Cette décision a ébranlé ma mère.

Je ne savais pas très bien où je me dirigeais et j’ai dû vraiment analyser la situation.

Q. : Comment vous est venue l’idée de HiMama ?

Ron Spreeuwenberg : Il y a tellement de parents qui ont recours aux services de garde d’enfants – surtout au Canada, où les deux parents sont souvent sur le marché du travail. En discutant avec des amis, je me suis rendu compte que les services de garde avaient du mal à les tenir au courant de ce qui se passait et à les informer sur le bien-être de leurs enfants. Les rapports papier étaient peu lisibles, et ils n’étaient ni attirants ni à jour. Au mieux, les parents recevaient un bulletin d’information générique. C’est à ce moment-là que j’ai compris qu’il y avait un problème à résoudre.

Q. : Quel est le meilleur conseil que vous avez reçu lorsque vous avez démarré votre entreprise ?

Ron Spreeuwenberg : Dès le départ –avant de faire quoi que ce soit d’autre – allez interroger vos clients potentiels. Avant de créer un produit ou un service, lorsque vous croyez qu’il y a un problème à résoudre, parlez-en aux gens. C’est ce que j’ai fait – j’ai pris le téléphone et j’ai discuté avec des intervenants en services de garde. J’ai fait 50 entrevues avec des fournisseurs de services de garde pour les questionner sur leurs difficultés en matière de documentation et de communication avec les parents. Ce travail de terrain m’a convaincu qu’il valait la peine de passer à l’étape suivante.

Q. : Quelles sont les personnes qui vous ont appuyé dans votre parcours ?

Ron Spreeuwenberg : La plus importante, et de loin, c’est ma femme. Elle était prête à ce que je consacre trois ans à mettre mon projet sur les rails. Certaines années, je n’avais pratiquement pas de revenu et j’ai sacrifié les coûts d’opportunité liés à l’abandon d’un salaire de consultant. Elle m’a soutenu non seulement sur le plan financier, mais aussi sur le plan émotionnel lorsque j’étais assis seul dans mon bureau à domicile, sans clients, à essayer de démêler ce que j’étais en train de faire. Elle m’a encouragé à ne pas abandonner.

Je fais également partie d’un réseau de pairs qui s’appelle Peerscale. C’est formidable parce que je participe à une table ronde d’une dizaine de membres composée de fondateurs et de PDG d’entreprises technologiques en démarrage. Nous apprenons les uns des autres. Nous nous rencontrons une fois par mois pour parler de nos défis, partager nos expériences, etc.

Q. : Vous est-il arrivé de penser que le projet ne fonctionnerait pas ?

Ron Spreeuwenberg : Je n’ai jamais eu l’impression que c’était un désastre. Nous avons eu la chance de faire en grande partie ce que nous avions prévu de faire. Nous nous sommes vraiment fait un devoir de rencontrer des clients potentiels et de discuter avec des propriétaires et des exploitants de garderies. Ces démarches m’ont donné la confiance nécessaire pour affirmer : « Il y a un problème à résoudre ici. »

Il faut cependant faire preuve de patience. Certaines années où je travaillais seul avec mon cofondateur/chef de la technologie, nous gagnions très peu parce que notre bassin de clientèle était restreint. Je n’ai pas nécessairement pensé que ça pourrait se solder par un échec, mais il était difficile d’imaginer comment nous pourrions transformer ce petit projet en une entreprise de plusieurs millions de dollars.

Q. : Comment avez-vous réussi à atteindre votre objectif ?

Ron Spreeuwenberg : Nous avons commencé par créer une application pour les parents, où ils pouvaient ajouter des photos et des souvenirs de leurs enfants. Puis, nous avons rapidement compris que la meilleure façon de faire était de passer par les garderies. Une fois que les garderies ont commencé à utiliser l’application, elle est devenue partie intégrante de leur entreprise, et c’est là que les choses ont vraiment commencé à décoller. Chaque fois que nous ajoutions un service de garde, une centaine de parents devenaient des utilisateurs enthousiastes de l’application. L’attrait qu’elle représentait à la fois pour les services de garde et pour les familles a été pour nous la clé de la croissance.

Q. : Compte tenu de votre budget limité pendant les premières années, comment avez-vous réussi à financer et à alimenter la croissance de HiMama ?

Ron Spreeuwenberg : Nous avons investi une partie de nos propres fonds dans l’entreprise dès le début. Nous n’avons compté que sur nous-mêmes pendant longtemps. Ensuite, nous avons obtenu du financement – une marge de crédit de RBC – qui nous a été très utile. Nous n’avons recueilli des fonds institutionnels qu’en 2019 – six ans après le début des activités – auprès d’un fonds de capital de risque à Toronto, appelé Round 13 Capital.

Nous avons également formé un conseil d’administration dès le départ. En plus de mon cofondateur, il y a deux autres membres fondateurs de HiMama qui siègent au conseil. Grâce au financement de Round 13 Capital, nous avons recruté Bruce Croxon, un ancien Dragon. Notre conseil d’administration a été une excellente caisse de résonance pour nous depuis le début.

Q. : Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui démarre une entreprise ?

Ron Spreeuwenberg : Très tôt dans le processus, discutez avec vos acheteurs ou utilisateurs potentiels.

Mais le plus important, c’est d’agir, d’aller de l’avant. Peu importe ce que vous faites, vous progressez. Nous avons beaucoup appris sur l’éducation des enfants et sur des difficultés que nous pouvons contribuer à résoudre – ce que nous ne soupçonnions pas au départ.

En allant sur le terrain, en parlant aux gens et en faisant de la recherche, on continue de faire avancer les choses. On ne peut pas prédire ce qui va se produire, mais ne pas agir… c’est la meilleure façon d’échouer.

Et puis, si vous avez l’intention de vous lancer en affaires, assurez-vous de choisir un domaine qui vous passionne. Il peut s’agir du secteur, de la culture ou du type d’entreprise – pourvu que ce soit quelque chose qui vous tient à cœur.

L’un des aspects les plus satisfaisants pour moi est de poursuivre un but authentique dans mon travail et d’avoir une équipe de personnes qui se soucient vraiment des clients et de l’incidence sociale que nous avons sur eux et sur la collectivité. C’est vraiment gratifiant d’aller au travail tous les jours et d’aimer ce que l’on fait.

Q. : Pourquoi la certification B Corporation était-elle importante pour vous ?

Ron Spreeuwenberg : Obtenir la certification B Corporation nous a tout simplement permis de faire valider par une tierce partie ce que nous faisions déjà en tant qu’entreprise. Je suis vraiment passionné par les entreprises à vocation sociale, et j’ai le sentiment que faire quelque chose de bien en tant qu’entreprise et pour la société devrait aller de pair. Nous le faisions déjà lorsque nous avons découvert la certification B Corporation. J’ai pensé qu’il serait vraiment avantageux pour nous non seulement de nous différencier des autres entreprises sur le marché, mais aussi de relever le défi de nous améliorer.

L’évaluation de B Corp attribue des notes selon différents critères tels que la communauté, les clients, l’environnement, les employés et la gouvernance, et vous indique les aspects à améliorer. Et parce qu’il faut renouveler la certification tous les deux ans, on doit rester fidèle à ses objectifs sociaux.

Q. : Comment trouver l’équilibre entre diriger une jeune entreprise technologique performante et avoir des visées sociales pour son entreprise ?

Ron Spreeuwenberg : Voici nos valeurs fondamentales :

  1. Soyez quelqu’un de bien.
  2. Travaillez fort pour réussir.
  3. Apportez un changement positif.

L’une des composantes sous-jacentes à ces valeurs fondamentales est notre philosophie axée sur la mission de l’entreprise, qui consiste à avoir une incidence sociale positive sur les gens et les collectivités que nous servons.

L’équilibre repose sur des valeurs qui englobent à la fois la réussite et le fait d’apporter des changements positifs. Nous croyons en effet que plus notre entreprise grandira, plus notre incidence positive sur l’éducation préscolaire et les familles sera importante.

Nous sommes également enthousiastes à l’idée d’apporter des changements positifs parce qu’il y a un manque de leadership dans l’éducation de la petite enfance. Nous pensons pouvoir contribuer à combler cet écart en tant que leaders d’opinion dans le domaine. Par exemple, j’anime une série hebdomadaire de balados intitulée « The Preschool Podcast », où nous soulignons le travail extraordinaire des éducateurs en élisant l’« Éducateur de la petite enfance de l’année ». Nous employons également plusieurs éducatrices et éducateurs de la petite enfance, car nous estimons qu’il est important de rester en contact avec les gens que nous servons et de nous assurer de bien comprendre les problèmes et les défis auxquels ils sont confrontés quotidiennement.

Q. : Comment trouvez-vous et fidélisez-vous le personnel adéquat pour soutenir votre mission et vos valeurs ?

Ron Spreeuwenberg : Lorsque nous recrutons de nouveaux employés, nous recherchons bien sûr des personnes qui incarnent nos valeurs fondamentales. Nous sommes donc à l’affût de caractéristiques comme l’authenticité, l’humilité et l’empathie, en plus de la capacité à être compétitif, l’ardeur au travail et le souci du résultat. Il est primordial d’avoir les deux côtés de l’équation.

Je trouve tellement de gens – surtout des jeunes – qui souhaitent travailler dans une entreprise où ils peuvent aller chaque jour en sachant qu’ils contribuent à améliorer la vie des autres. HiMama, c’est ça.

Q. : Alors, quelle est la prochaine étape pour HiMama ?

Ron Spreeuwenberg : Il s’agit juste de la pointe de l’iceberg. Lorsque nous avons commencé, nous étions vraiment axés sur les communications parents-enseignants, mais depuis, nous nous sommes découvert une passion pour l’éducation de la petite enfance. Il y a tellement d’occasions de soutenir l’apprentissage et le développement des jeunes enfants. C’est à cela que nous continuerons à consacrer une grande partie de notre temps : observer le développement des enfants, créer des dossiers pour susciter la réflexion, ainsi que soutenir le curriculum et planifier les leçons. Il y a tant à faire. C’est un sentiment formidable de savoir que nous pouvons faire croître notre entreprise en soutenant le développement des jeunes enfants dans leurs années fondatrices.

Un autre article de la série « Un garage » :