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Voyage

Notre pari était de permettre aux gens de sortir de leur salon en leur offrant l’occasion de réapprivoiser l’hiver. » Directeur général et cofondateur d’Igloofest, Nicolas Cournoyer peut dire que lui et son équipe ont gagné ce pari. Chaque année depuis onze ans, les soirées Igloofest font vibrer jusqu’à 80 000 Montréalais et visiteurs, amateurs de musique électronique et de bonne humeur, sous les étoiles.

Pour faire oublier le climat parfois intense des mois de janvier et de février durant ces douze soirs parmi les plus froids de l’hiver, les DJ locaux et internationaux officient à la création de bonnes vibrations musicales. À leurs pieds, sans retenue ni interruption, des milliers de personnes dansent avec l’hiver, bien emmitouflées et prêtes à se rendre jusqu’au bout de la nuit. Les voici rassemblées, bien chauffées par les décibels, les projections et le caractère festif constituant l’ADN de Montréal.

Cette bulle de bonheur manifeste son droit à la fête, ne prenant qu’une seule chose au sérieux : la qualité de la programmation musicale au cœur d’une orchestration soignée de soirées à grand déploiement. C’est qu’à l’échelle internationale, les échos qui se propagent entre DJ répètent que l’Igloofest trône parmi les événements les plus magiques du continent.

Bon son, bon look, bon temps

Côté vêtements, on troque les talons pour les bottes chaudes. Dans le village Igloofest, le confort prime pour qui souhaite convertir sa soirée en succès mémorable. En mode autodérision, le concours Iglooswag est devenu un impératif de créativité : les festivaliers répondent par milliers à l’appel en portant des habits de neige rocambolesques et colorés, de ceux qui décapent la rétine; oui, y compris le monopièce des années soixante-dix évoquant la motoneige et, oui, y compris l’anthropologique mode fluo. « Ce qui me surprend chaque année, c’est la créativité de certains participants qui prennent le temps de confectionneur leur propre costume. Je peux dire que la première fois où j’ai vu arriver les quatre Télétubbies, ça m’a plutôt marqué! », raconte Nicolas Cournoyer, aujourd’hui à la tête d’une équipe de 600 personnes, dont 30 employés permanents.

Ce concours prend des airs de catalogue historique de la mode hivernale, aux proportions telles que l’équipe d’Igloofest propose désormais des soirées thématiques, rehaussant l’attrait et notre fascination pour ce vaste happening en plein air.

C’est donc à juste titre que l’événement se définit comme un vaste terrain de jeu urbain, propice aux excès d’enthousiasme. Tout est géant, que ce soient la scénographie, les écrans ou l’éclairage qui exploitent la neige et la glace.

Du set carré au DJ set

Pierre-Alexandre Buisson a participé plus d’une quinzaine de fois à l’Igloofest, comme festivalier, mais aussi comme DJ. « Je déteste l’hiver, alors, les premières années, j’ai passé mon tour. Mais à force de constater l’impressionnante évolution de la programmation de DJ, le magnétisme l’a emporté sur le froid. Mon premier souvenir, c’est d’avoir été sidéré par la capacité d’accueil. Les installations sont spectaculaires et la foule est surexcitée. Ça s’explique par le caractère vraiment unique de l’événement, ce qui amène les participants à un bon degré de fébrilité, avant même leur arrivée sur le site. Côté musique, ils programment des noms internationaux prestigieux, capables de déplacer des milliers de personnes », explique-t-il.

Sa soirée la plus mémorable d’Igloofest? Celle de janvier 2014, alors que son tandem ROUX Soundsystem offrait une prestation, partageant la scène avec les DJ Matt Tolfrey et Guy Gerber : « Au début de notre set, c’était tranquille puis, à un moment donné, nous avons levé les yeux et, devant nous, des milliers de personnes dansaient! » Acteur et témoin de la scène électronique montréalaise, Pierre-Alexandre Buisson attribue au froid cette rare énergie qui incite les participants à danser sans interruption, de manière très rythmée, plutôt que de façon plus sporadique ou nonchalante. Un effet d’entraînement qui agit tant sur la foule que sur les DJ.

Pour le cofondateur d’Igloofest, Nicolas Cournoyer, outre ses goûts personnels, notamment pour le DJ Sébastien Léger, sa performance la plus mémorable reste celle de Buraka Som Sistema : « Ils arrivaient du Portugal, ne connaissaient pas l’événement et durant la balance de son, ils ne semblaient pas trop comprendre ce qui allait se passer. Le soir, devant des milliers de personnes, ils ont joué en totale osmose avec le public, de manière incroyable. Spontanément, ils ont demandé à tout le monde de s’accroupir et de sauter en même temps, l’effet était formidable. »

Du Piknic à l’Igloo

L’Igloofest est produit par la même équipe à l’origine du Piknic Électronik, autre événement extérieur, estival cette fois, qui fait les délices des Montréalais depuis quinze ans. Véritable petit village qui résiste au froid, rempart solide contre une certaine morosité propre à l’hiver en ville, l’événement est parmi les plus branchés de Montréal, accueillant un nombre de plus en plus significatif de festivaliers du Canada et des États-Unis.

Si la musique électronique se donne parfois des airs sérieux, l’équipe d’Igloofest a compris que le plaisir de se rassembler pour célébrer la ville et la vie était compatible avec une programmation ambitieuse et énergique.

Que ce soit pour un seul soir, un week-end ou tous les soirs, seul ou en groupe, en mode régulier ou VIP (terrasse près de la scène principale, bar exclusif, salon et toilettes chauffées), Igloofest propose plusieurs forfaits, y compris des options pour un accès rapide au site. Le coût régulier est de 22$ les vendredis et samedis et de 15$ les jeudis. Des forfaits touristiques sont aussi offerts.

L’Igloofest, c’est aussi 140 000 pieds carrés de bonheur, 50 tonnes de glace, 1000 heures de déneigement, 17 cordes de bois et 8000 tuques vendues chaque année. Pas mal, pour un événement passé de 4000 à 80 000 participants en une dizaine d’années!

Igloofest

12 soirées réparties en 4 week-ends de janvier et de février
Du jeudi au samedi, de 19 h à minuit
Quai Jacques-Cartier, Vieux-Port de Montréal