En moyenne, les médecins prennent leur retraite assez tard. Aux États-Unis, 30 % des médecins le font après l’âge de 60 ans. Cette tendance se renforce chaque année, particulièrement au Canada où les médecins prennent leur retraite sensiblement plus tard que le reste de la population active.
Par ailleurs, le départ à la retraite est un concept plus souple que jamais auparavant pour les médecins. Compte tenu des possibilités qui s’offrent maintenant à eux – dont celles de réduire leur horaire de travail, de voyager à travers le pays ou de ne voir qu’un nombre limité de patients –, les médecins peuvent facilement continuer d’exercer leur profession jusqu’à un âge plus avancé. Il demeure que la décision de prendre sa retraite doit être soupesée avec soin.
Voici quelques aspects à prendre en considération.
1. Êtes-vous pressé ?
Que vous travailliez auprès de patients ou dans un laboratoire, vos collègues auront probablement besoin d’une certaine période pour gérer la transition liée à votre départ. Même si la chose sera plus facile si vous pouvez les informer à l’avance, rappelez-vous que le moment du départ à la retraite n’est pas toujours celui qu’on avait prévu. Si vous avez hâte de prendre votre retraite ou prévoyez le faire tôt, pensez à embaucher un remplaçant pour prendre une partie de votre charge de travail de façon à pouvoir travailler à temps partiel. Vous pourriez aussi confier une partie de vos patients à vos collègues ou réduire votre semaine de travail.
Si vous n’êtes pas pressé, il pourrait être opportun de planifier plus en détail les aspects entourant votre départ. Prévoyez-vous transférer vos dossiers à d’autres médecins ? Si vous êtes copropriétaire d’une clinique, vendrez-vous votre part ? Quitterez-vous simplement votre poste ? Dans ce dernier cas, il suffira peut-être de dire au revoir à vos patients et à vos collègues. Toutefois, si votre situation professionnelle est plus complexe, il serait bon de commencer à planifier votre retraite quelques années d’avance, surtout si vous prévoyez vendre votre part de l’entreprise et financer ainsi en partie votre retraite.
2. Êtes-vous propriétaire d’une clinique ?
Votre statut de propriétaire d’une clinique peut influer sur votre capacité financière de prendre votre retraite. Même si vous êtes l’unique propriétaire, il serait bon de réfléchir aux facteurs pouvant nuire à votre capacité de vendre, par exemple le fait d’avoir des dossiers médicaux sur papier plutôt qu’informatisés. Si vous comptez sur le produit de la vente pour constituer une part appréciable de votre revenu de retraite, vous aurez peut-être besoin d’aide pour évaluer soigneusement la valeur de l’entreprise et déterminer le meilleur moment pour rechercher des acheteurs potentiels.
Si vous avez des associés, vous devrez réfléchir à l’incidence qu’aura sur eux votre départ. Vendrez-vous votre part à un autre médecin de la clinique ou devrez-vous rechercher des acheteurs à l’extérieur ? Les réponses à ces questions vous aideront à déterminer si vous êtes prêt pour la retraite.
3. Quels sont vos objectifs en matière de mode de vie ?
Comment entrevoyez-vous votre retraite ? Vous imaginez-vous en train de vous détendre sur une plage ou dans une propriété tranquille ? Votre situation financière actuelle vous permet-elle d’envisager un tel avenir ? Il est important de chercher à planifier en fonction du mode de vie dont vous rêvez pour la retraite, puis de vous demander si vos revenus de retraite seront compatibles avec vos attentes. Au besoin, continuez d’exercer votre profession à titre de remplaçant, à temps partiel ou comme enseignant. Ainsi, vous continuerez de générer un revenu régulier et aurez moins besoin de puiser dans vos économies de retraite.
Il est important de réfléchir non seulement à vos objectifs financiers, mais aussi aux activités qui vous apportent plaisir et satisfaction. Songez à vos besoins et à ceux de votre conjoint, ainsi qu’à ceux de votre famille et de votre collectivité. Voudrez-vous continuer de vous perfectionner dans un autre secteur d’activité professionnelle ? Y a-t-il des passe-temps ou des centres d’intérêt que vous avez toujours rêvé d’explorer ? Les années qui précèdent la retraite sont une période qui convient bien pour vérifier concrètement l’intérêt qu’on a pour changer de région ou s’adonner à certaines activités.
4. Quels sont vos objectifs financiers ?
Votre capacité de prendre votre retraite au moment désiré est aussi fonction de l’épargne que vous aurez accumulée et de vos obligations financières. Votre travail de planification et vos efforts en matière d’épargne et de placement dans les années qui précèdent la retraite vous aideront à atteindre vos objectifs financiers et ceux qui ont trait à votre famille.
Vous pourriez aussi opter pour un processus de départ à la retraite par étapes (en travaillant comme remplaçant ou en réduisant votre charge de travail), ce qui aurait pour effet de favoriser la transition sur le plan financier vers la retraite véritable.
Si l’atteinte de vos objectifs financiers dépend du produit que vous tirerez de la vente de votre clinique, commencez à planifier cette vente quelques années d’avance afin de vous donner le temps de rassembler toutes les pièces du casse-tête : liste de patients, dossiers médicaux, etc. Êtes-vous propriétaire de l’immeuble où se trouve votre clinique ? Quelle est l’ampleur de la part de la clinique que vous détenez ? Demanderez-vous des crédits d’impôt relativement à la vente ? En consultant un professionnel, vous comprendrez mieux ces divers aspects. Cela vous donnera également une bonne idée du temps nécessaire pour vous préparer financièrement.
5. Désirez-vous continuer de travailler ?
De nombreux médecins retirent de leur travail une satisfaction et un sentiment d’identité auxquels ils ont du mal à renoncer. Plus encore que l’aspect financier de la retraite, c’est l’une des choses les plus importantes auxquelles il faut réfléchir. Êtes-vous prêt à renoncer à cet aspect de votre vie ? Avez-vous un réseau solide de relations et des passe-temps qui vous garderont occupé ? Ou le défi et la satisfaction de voir vos patients vous manqueront-ils ? Il n’y a pas de bonne réponse. C’est vous qui choisirez quand et comment vous prendrez votre retraite. Cependant, il y aura toujours des options pour ceux qui recherchent simplement une souplesse accrue ou une charge de travail allégée sans toutefois désirer quitter complètement le domaine médical.
Prendre sa retraite est une décision majeure. Cela ne signifie pas que les choses doivent se faire du jour au lendemain. En fait, un départ à la retraite progressif – et soigneusement préparé – peut constituer une transition des plus agréables !
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