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La COVID-19 a mis les soins virtuels au premier plan des pratiques médicales. Les patients et les médecins adoptent ce nouveau modèle qui permet de prodiguer des soins de façon efficace et efficiente. Mais de quels facteurs faudra-t-il tenir compte pour équilibrer les soins virtuels et ceux qui doivent être prodigués en personne ?

Jusqu’à tout récemment, on n’avait que très rarement recours aux soins virtuels, et seulement lorsque le patient se trouvait à grande distance. La pandémie de COVID-19 a changé le monde, et les soins de santé ont dû s’adapter. On s’est rapidement mis à tenir pour acquis que les soins de santé virtuels constituaient une façon d’obtenir des soins de santé. Selon un sondage publié en août 2021 par Inforoute Santé du Canada et l’Association médicale canadienne (AMC), à ce moment, 94 pour cent des médecins utilisaient les soins virtuels et plus de 70 pour cent d’entre eux considéraient que cela avait amélioré leur capacité de répondre aux attentes de leurs patients en ce qui a trait à la qualité et à l’efficacité des soins.

Alors que nous sortons des pires moments de la pandémie de COVID-19 et que de nombreux médecins reprennent les consultations en personne, quel rôle devraient jouer les soins virtuels à l’avenir ? De plus, comment trouver un équilibre entre les soins virtuels et les soins en personne ?

Quels sont les avantages des soins virtuels ?

Qu’il s’agisse de magasiner, d’obtenir des services bancaires, de nous divertir ou même de sortir avec quelqu’un, nous effectuons un grand nombre de nos activités quotidiennes en ligne. Il n’est donc pas étonnant que les médecins et leurs patients cherchent tous deux à profiter des avantages des soins virtuels. L’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) qualifie de « soins virtuels » toute interaction à distance entre un patient et des personnes qui participent à lui prodiguer des soins. Ces interactions comprennent les courriels, les appels téléphoniques, les échanges vidéo et même les textos. Les deux principaux avantages des soins virtuels se décrivent comme suit :

1. Ils représentent une façon plus pratique et efficace de donner des soins aux patients

Les soins virtuels permettent aux médecins de voir leurs patients de façon rapide et efficace. Dans leur pratique médicale, les médecins peuvent faire face à des salles d’attente pleines à craquer, des rendez-vous qui durent plus longtemps que prévu et des pertes de temps dues au fait qu’il faut nettoyer les salles de rendez-vous et les préparer pour le prochain patient.

Une plateforme en ligne connectée offre aux médecins un moyen rapide d’accéder aux rapports de laboratoires, aux résultats des tests, aux dossiers des patients et même de consulter d’autres professionnels de la santé. Cet aspect pratique permet de réduire les charges de travail importantes et d’améliorer la santé mentale des médecins.

2. Ils offrent plus de souplesse

Les soins de santé virtuels peuvent offrir plus de souplesse aux médecins comme à leurs patients. Les médecins indiquent que les soins virtuels leur offrent une plus grande souplesse qui leur permet de travailler à partir d’un plus grand nombre d’endroits. Cela contribue à améliorer l’équilibre entre leurs vies personnelle et professionnelle.

Les soins virtuels permettent aux patients de recevoir des soins de façon plus rapide et efficace. Il n’est pas nécessaire de nettoyer la salle avant un rendez-vous en ligne, et ce mode de consultation permet aux médecins de voir rapidement les patients, les uns après les autres. Plutôt que d’alourdir une journée déjà incroyablement occupée en perdant du temps ici et là, un médecin peut utiliser une clinique virtuelle pour répondre de façon conviviale aux besoins de l’un de ses patients, quel que soit l’endroit où il se trouve.

Quels sont les défis liés aux soins virtuels ?

Dans certaines circonstances, il peut être nécessaire de rencontrer un patient en personne. Les soins virtuels présentent leurs propres défis particuliers.

1. Il y a des limites à ce que l’on peut évaluer à distance

Si vous avez déjà louché sur l’écran de votre ordinateur en essayant de déterminer si une éruption cutanée était rouge ou s’il ne s’agissait que d’un effet de l’éclairage, vous savez à quel point il peut être difficile d’effectuer un examen physique virtuel.

Les soins virtuels limitent ce que les médecins peuvent examiner et réduisent la portée des examens. Certains problèmes de santé demandent un examen physique, et la mesure des signes vitaux dépend de la capacité du patient à utiliser les appareils disponibles.

2. Sous-utilisation des visites en personne

Lorsqu’il est nécessaire de procurer des soins en personne, il n’existe aucun substitut approprié. Si un patient n’utilise que les soins virtuels, il se peut qu’il soit impossible de respecter les normes en matière de soins. Comme les patients, les médecins s’exposent au risque de trop dépendre des visites virtuelles.

Quelles sont les meilleures pratiques en matière de soins virtuels ?

Les soins virtuels peuvent donner des résultats exceptionnels, mais ce ne sera pas le cas pour tous les médecins, tous les patients et dans tous les cas. Depuis 2020, selon le collège des médecins et des chirurgiens de la Colombie-Britannique (College of Physicians and Surgeons of British Columbia), on peut utiliser la télémédecine pour :

  • les examens de routine ;
  • les rendez-vous de suivi ;
  • les consultations spécialisées qui ne demandent pas d’examen physique.

En ce qui concerne leurs patients, les médecins doivent également tenir compte des aspects suivants :

  • l’accès à Internet ;
  • l’accès à un espace privé ;
  • l’aisance à l’égard de la technologie des soins virtuels ;
  • la compréhension des limites des soins virtuels ;
  • le consentement à recevoir des soins de cette façon.

En fin de compte, en tant que médecin, vous savez que l’on ne peut faire aucune concession par rapport à la qualité des soins. Si les soins virtuels ne peuvent répondre aux besoins du patient, il faut le rencontrer en personne.

Les meilleurs conseils pour trouver un équilibre entre les visites virtuelles et les visites en personne

1. Renseignez-vous.

L’Association médicale canadienne offre un guide sur les soins virtuels qui comprend des stratégies pour prodiguer des soins sûrs, efficaces et efficients. Vous y trouverez des renseignements sur :

  • comment préparer une consultation virtuelle ;
  • les besoins en matière de technologie pour configurer un poste de travail afin de prodiguer des soins virtuels ;
  • comment obtenir le consentement du patient et des formulaires de consentement ;
  • les tenants et les aboutissants de la prise de notes au dossier.

Les soins virtuels sont encore un nouvel outil, mais les médecins peuvent utiliser ces ressources afin de rendre la transition plus conviviale.

2. Misez sur la sécurité

Pour utiliser les soins virtuels, il faut savoir quel genre de problèmes ils peuvent permettre d’examiner et de traiter. Selon l’Association médicale canadienne, on peut utiliser les soins virtuels pour offrir un examen et un traitement dans les cas suivants :

  • les problèmes de santé mentale ;
  • les problèmes de peau ;
  • les infections urinaires, celles des sinus et les infections bénignes de la peau ;
  • les problèmes de santé surveillés par l’intermédiaire d’appareils domestiques ou de tests effectués en laboratoire ;
  • les soins relatifs à la santé sexuelle ;
  • la médecine des voyages ;
  • l’examen de rapport de laboratoire, d’imagerie, et de spécialistes.

L’Association médicale canadienne ne considère pas que l’on peut offrir en toute sécurité un examen et un traitement dans les cas d’apparition de nouveaux symptômes qui demandent une intervention d’urgence ni ceux où ces symptômes sont graves. En voici quelques exemples :

  • douleur thoracique ;
  • essoufflement ;
  • perte de fonctions neurologiques ;
  • symptômes neurologiques ;
  • douleur aux oreilles ;
  • toux ;
  • symptômes abdominaux ou gastrointestinaux ;
  • blessures musculosquelettiques.

Les soins virtuels offrent aux médecins une occasion unique de répondre aux besoins de leurs patients tout en leur permettant de profiter d’une plus grande souplesse et en leur donnant accès à des ressources.

Ressources additionnelles : 

* Crystal Jo est infirmière autorisée et rédactrice professionnelle indépendante spécialisée en information médicale.