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RBC
La pandémie de COVID-19 commence à desserrer son emprise sur le Canada, en grande partie grâce au développement rapide de nouveaux vaccins. Les innovations dans le domaine de la médecine n'ont jamais suscité autant d'enthousiasme ni été aussi importantes qu'aujourd'hui.

Cet article a été publié pour la première fois sur le site Leadership avisé RBC.


La biotechnologie est rapidement devenue l’un des secteurs émergents les plus importants de l’économie canadienne. Aujourd’hui, les dix plus grandes sociétés de biotechnologie du Canada représentent une capitalisation boursière combinée de 28 milliards de dollars. Au sommet de la liste se trouve AbCellera Biologics, une société de Vancouver qui a fait son entrée au NASDAQ à la fin de l’année dernière avec un premier appel public à l’épargne (PAPE) sans précédent, qui en a fait la société de biotechnologie canadienne la plus valorisée de l’histoire.

La société a développé ce qui est maintenant le traitement par anticorps le plus important contre la COVID-19 : le bamlanivimab. Ce traitement est approuvé dans 15 pays (y compris aux États-Unis et au Canada) et a été administré à plus de 400 000 patients atteints de la COVID-19.

Mais AbCellera ne se limite pas à ce seul traitement. L’entreprise a formé plus de 100 partenariats avec 27 partenaires différents pour trouver des traitements par anticorps pour un éventail de maladies.

Lors du dernier balado Les innovateurs, nous avons discuté avec le fondateur et chef de la direction d’AbCellera, le Dr Carl Hansen. Dans le cadre de cet entretien exclusif, l’animateur John Stackhouse et le Dr Hansen ont couvert une multitude de sujets, allant des origines d’AbCellera au fonctionnement de son traitement par anticorps en passant par ses grands projets.


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Voici les trois principales conclusions de cette discussion avec le Dr Hansen :

1.« Ce n’est que le début. »

La pandémie a accéléré la croissance de l’industrie biotechnologique dans son ensemble

Le secteur de la biotechnologie se trouve à un tournant : les investisseurs se rendent compte du potentiel du secteur et fournissent un apport massif de capitaux.

« De l’extérieur, on ne voit pas la formidable trajectoire que suit l’industrie en ce moment », explique Dr Hansen. Il fait notamment référence à l’annonce en 2003 de la réussite du projet Génome humain, qui avait pour objectif d’établir la séquence ADN complète du génome humain pour identifier les gènes responsables de maladies, projet titanesque qui a mené à de nouvelles approches thérapeutiques et à des médicaments plus efficaces.

« Depuis, la technologie a évolué si vite que nous pourrions réaliser ce projet – qui a nécessité environ trois milliards de dollars et dix ans d’efforts – des centaines de fois par semaine dans un seul laboratoire », mentionne-t-il.

Ces flambées d’innovation se traduisent en effets réels : les patients bénéficient de traitements par de nouveaux produits efficaces.

2. « Il est difficile pour une société de biotechnologie de réussir. »

Il s’agit d’un secteur qui exige de grandes quantités de capital patient

Le développement de médicaments a fait beaucoup de chemin. Grâce aux avancées en intelligence artificielle (IA), en biologie moléculaire moderne et en génie génétique, nous pouvons mieux comprendre comment tirer parti de la génétique humaine pour créer des médicaments personnalisés. Mais, comme l’a souligné Dr Hansen, le processus est toujours très long, coûteux et complexe.

« Développer un médicament, du début jusqu’à son approbation, nécessite des investissements de l’ordre de centaines de millions de dollars », explique Dr Hansen. Il faut un peu plus d’une décennie, en moyenne, pour mettre un programme en place.

Selon un nouveau rapport, la taille du marché mondial de la biotechnologie devrait atteindre 2,44 billions de dollars américains d’ici 2028.

« C’est un peu comme l’industrie des semi-conducteurs, dans les années 1950 : personne n’aurait pensé qu’un jour nous aurions tous des superordinateurs dans nos poches. Voilà où en est la biotechnologie. »

3. « Nous voulons être le leader incontesté du développement des anticorps dans le monde. »

Malgré de grandes ambitions d’expansion mondiale, AbCellera choisit de demeurer à Vancouver

La technologie d’AbCellera utilise l’intelligence artificielle pour cibler les traitements possibles dans les anticorps humains. Au lieu d’essayer de faire approuver ses propres produits thérapeutiques, la société assemble des technologies modernes pour cerner la molécule de notre réponse naturelle aux anticorps pouvant être transférée dans un médicament potentiel.

Fort du succès du bamlanivimab, le Dr Hansen souhaite maintenir et étendre la position de chef de file mondial de l’entreprise dans le développement de technologies de pointe en matière d’anticorps au cours des prochaines décennies.

« AbCellera investira en recherche et développement : technologies, licences et acquisitions. Nous continuerons surtout à développer nos capacités, nos talents, nos systèmes, notre infrastructure, bref, tout ce qui nous permettra d’avoir le plus d’impact possible sur l’ensemble de l’industrie », dit-il.

En tant que Canadien, le Dr Hansen estime important que ce travail essentiel se réalise ici, au pays.

En avril, AbCellera a annoncé qu’elle planifiait construire un nouveau siège social de 380 000 pieds carrés à Vancouver. La société doublera également son effectif actuel d’ici la fin de 2021, cherchant surtout à pourvoir des postes en génie logiciel, en ingénierie et en sciences biologiques.

« Notre ambition est claire : montrer au monde qu’une perspective à long terme de la technologie et que la nomination des bonnes personnes au bon endroit permettent de bâtir une organisation qui remplit ses employés de fierté et qui a un impact positif réel, comme faciliter et accélérer l’accès à des traitements, explique Dr Hansen.

J’estime que cette ambition passe d’abord par l’acquisition des bons talents, le développement de la bonne technologie et une bonne définition de la mission de l’entreprise. Je pense que nous sommes sur la bonne voie. »