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RBC
Les options sont nombreuses quand il s'agit de choisir une spécialité médicale, et quantité d'éléments doivent être pris en compte. La série « Choisir une spécialité médicale » vous aidera à en apprendre davantage sur chaque spécialité, et à déterminer laquelle correspond le mieux à vos valeurs, à vos intérêts et à vos aptitudes.

« C’est une période intéressante pour le milieu de la gériatrie, explique la Dre Lindy Romanovsky, gériatre et clinicienne adjointe au système hospitalier Sinai Health et au Réseau universitaire de santé de Toronto. Nous avons attiré l’attention du public pendant la pandémie, et les gens se rendent compte que les aînés ont besoin de soins particuliers. »

La pandémie de COVID-19 a eu de nombreuses répercussions sur le système de santé ; elle a entre autres révélé l’importance des médecins qui se spécialisent dans les soins aux personnes âgées. Si vous envisagez la gériatrie comme spécialité médicale, voici quelques facteurs à considérer :

À quoi ressemble la journée typique d’un gériatre ?

Selon l’ Association médicale canadienne, 72 % des gériatres travaillent en milieu hospitalier. Il est toutefois possible d’exercer cette spécialité seul, en groupe, ou dans le cadre d’une collaboration interprofessionnelle. En gériatrie, il n’y a pas deux journées pareilles. Au cours d’une semaine typique, par exemple, la Dre Romanovsky peut soigner des patients souffrant d’une fracture de la hanche, d’un cancer, de démence, de la maladie de Parkinson ou de sclérose en plaques, et traiter des clients du centre de réadaptation gériatrique. « Je porte bien des chapeaux. Ce que j’aime de mon travail, c’est qu’il est très varié ; chaque jour est différent. »

Quels sont les débouchés en gériatrie ?

Les gériatres sont très recherchés, car ils sont trop peu nombreux à sortir des écoles de médecine, alors même que la population du Canada vieillit. « Actuellement, notre clinique externe affiche une liste d’attente d’un an, ce qui est à la fois déplorable et intenable. » La Dre Romanovsky souligne que si vous avez de l’intérêt pour une autre discipline, comme l’endocrinologie ou la chirurgie, la gériatrie vous offre la possibilité de voir des patients dans le cadre d’une collaboration interprofessionnelle, par exemple au sein d’une clinique pour diabétiques, ou encore aux fins d’évaluation préopératoire. « On peut créer une infinité de programmes intéressants en gériatrie. »

Quelles sont les idées fausses par rapport à l’exercice de la gériatrie ?

La gériatrie englobe tous les aspects de la santé et de la maladie chez les personnes âgées. Si vous croyez que la gériatrie a peu d’impact sur la vie des patients en raison de leur âge, détrompez-vous, dit la Dre Romanovsky. « Si une personne a une espérance de vie de six mois ou d’un an, tout petit geste qui améliore sa qualité de vie est important. »

Quels sont les aspects gratifiants de l’exercice de la gériatrie ?

La gériatrie comporte de nombreux aspects gratifiants. On y a l’occasion de :

  • Faire preuve de créativité : dans certains domaines de la médecine, on traite souvent tous les cas similaires de la même façon ; en gériatrie, on traite des adultes âgés dont les maladies n’évoluent pas toujours suivant un modèle prévisible. « Il faut vraiment analyser les problèmes en sortant des sentiers battus, ce qui demande de la créativité. »
  • Collaborer avec d’autres professionnels de la santé : « La collaboration occupe une grande part de notre travail. Par exemple, en médecine de réadaptation, on peut travailler avec un hospitaliste, un physiothérapeute, un ergothérapeute, un travailleur social, un orthophoniste et un diététiste. On apprend de tous ces experts qu’on côtoie, et il est souvent passionnant d’observer comment ils abordent les problèmes. »
  • S’occuper de toute une famille : quand on s’occupe d’une personne âgée, on fait souvent des interventions qui améliorent la vie de toute la famille. « Il est vraiment gratifiant de constater l’effet positif d’un petit geste auprès d’une personne dont la qualité de vie était médiocre avant votre intervention. »

À quoi ressemble l’équilibre travail-vie personnelle en gériatrie ?

Selon l’ Association médicale canadienne, 57 % des gériatres sont satisfaits de leur équilibre travail-vie personnelle, et 81 % des gériatres sont satisfaits de leur vie professionnelle actuelle. De son côté, la Dre Romanovsky croit qu’en comparaison des autres spécialités médicales, la gériatrie offre un assez bon équilibre travail-vie personnelle. « Les urgences sont moins fréquentes, et nous avons plus de temps pour analyser les problèmes et voir les patients. » De plus, il y a amplement d’occasions de participer à la recherche et à l’élaboration des politiques, ce qui peut favoriser la satisfaction professionnelle, car ces activités permettent d’entrecouper la journée.

La gériatrie vous intéresse ? Voici quelques pistes de réflexion :

Il est important d’observer un gériatre en milieu de travail pour avoir une bonne idée de la profession, et pour déterminer si la carrière vous appelle. « Il est également très utile de faire de la recherche aux côtés d’un gériatre », afin d’acquérir de l’expérience dans le domaine avant d’exercer la spécialité.

Pour devenir gériatre, il faut faire quatre ans de médecine générale, trois ans de résidence en médecine interne, puis deux ans de résidence en gériatrie.

Conclusion : Il y a actuellement pénurie de médecins dans cette spécialité exigeante et gratifiante. « Les possibilités sont infinies. Notre population vieillit, et trop peu d’étudiants se dirigent en gériatrie ; les besoins sont énormes. »

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