Aller au contenu principal
RBC
Dans ce premier article d'une série de neuf, nous nous entretenons avec Kim Mason, chef, Banque privée, qui nous fait part de ses réflexions personnelles sur la résilience qu'elle a observée chez les jeunes, et avec Dre Diana Brecher, psychologue clinicienne, qui nous révèle les stratégies que les jeunes peuvent adopter pour renforcer cette aptitude.

La pandémie de COVID-19 a mis les Canadiens à l’épreuve de bien des façons. Que ce soit sur le plan des finances, des relations, de l’emploi ou du bien-être – mental et physique –, notre société a été ébranlée. Si toutes les tranches d’âge ont subi les contrecoups de la crise, les jeunes adultes ont été frappés particulièrement fort.

La résilience, soit la capacité de se rétablir après un revers, est de plus en plus considérée comme un facteur déterminant de la capacité des jeunes Canadiens à rebondir et à continuer d’avancer.

C’est une compétence que nous utilisons partout : à l’école, au travail, dans le sport et même dans les projets et activités qui nous passionnent. Dans ce premier article d’une série de neuf, nous nous entretenons avec Kim Mason, chef, Banque privée, qui nous fait part de ses réflexions personnelles sur la résilience qu’elle a observée chez les jeunes, et avec Dre Diana Brecher, psychologue clinicienne, qui nous révèle les stratégies que les jeunes peuvent adopter pour renforcer cette aptitude.

L’expérience des jeunes pendant la pandémie

« Je constate que de plus en plus de jeunes sont en proie avec des difficultés, a déclaré Mme Mason lors d’une récente discussion. Je parle en connaissance de cause : j’ai trois enfants âgés de 21 à 25 ans. Bien qu’ils soient tous à des stades différents de leur vie, ils partagent certains points en commun : ils n’ont pas l’impression d’avoir beaucoup de latitude dans leur quotidien, ils ressentent de la pression et du stress, et ne se sentent pas en mesure d’affronter cette période. » Mme Mason s’inquiète du fait que de nombreux jeunes ne possèdent pas le bagage personnel nécessaire pour développer le niveau de résilience requis pour affronter ces temps difficiles. Ils n’ont pas vécu assez de coups durs suivis d’un rebond pour comprendre que la reprise viendra. Tout au long de sa vie, l’adulte vit des bas, qui sont suivis de hauts. Ces expériences alimentent sa foi en l’avenir et sa résilience. Les jeunes d’aujourd’hui, quant à eux, n’ont pas le même niveau d’expérience sur lequel s’appuyer. »

Une étude d’Objectif avenir RBC menée auprès de plus de 1 800 Canadiens âgés de 14 à 29 ans témoigne d’ailleurs du besoin de soutien en santé mentale chez les jeunes :

  • 52 % des jeunes sondés ont dit que la COVID-19 compromettait leur santé mentale et leur bien-être émotionnel
  • 33 % des jeunes sondés pensent souvent ou très souvent à la gestion de leur santé mentale à l’école ou au travail
  • 42 % des jeunes sondés regrettent souvent ou très souvent de ne pas avoir dans leur vie une personne à qui ils peuvent confier leurs difficultés

 
C’est là que la Dre Brecher entre en scène. En tant que professeure résidente en psychologie positive à l’Université Ryerson, elle travaille avec des jeunes fréquentant l’université depuis 1991. Elle a mis au point le modèle de résilience à 5 facteurs pour aider les jeunes à acquérir cette compétence essentielle et a également collaboré avec Strong Minds Strong Kids et RBC à la création du Questionnaire sur la résilience.

La Dre Brecher a constaté que ses clients les moins résilients, qui sont généralement âgés de 18 à 26 ans, ont habituellement cinq points en commun :

  1. Ils ont eu du mal à être dans le moment présent
  2. Ils ont tendance à ne pas accorder beaucoup d’attention aux éléments positifs dans leur vie
  3. Ils sont pessimistes
  4. Ils ont tendance à se juger et à être sévères envers eux-mêmes
  5. Ils ont tendance à abandonner leurs objectifs parce qu’ils se sentent dépassés.

 
RBC a récemment eu l’occasion de s’entretenir longuement avec la Dre Brecher et d’obtenir son point de vue sur la façon dont les jeunes peuvent développer leur résilience.

Q. : Quelle importance accordez-vous à la résilience ?

Dre Brecher : Je dirais que la résilience est une qualité dont nous avons sans cesse besoin pour faire face aux défis de la vie. En contexte de pandémie, les facteurs de stress sont nombreux et le besoin de résilience est constant. Quelqu’un m’a déjà dit que nous faisons tous face à la même tempête, mais que nous sommes dans différents bateaux. Certains d’entre nous sont dans des paquebots, alors que d’autres, sur un radeau précaire. Les inégalités sont très claires.

Q. : Qu’observez-vous chez les jeunes avec qui vous travaillez ?

Dre Brecher : Beaucoup de jeunes ne disposent pas des ressources financières nécessaires pour éviter les déplacements en transport en commun, pour commander leur nourriture, ou pour se procurer ce dont ils ont besoin. Certains occupent un emploi de première ligne et sont donc plus à risque. Tous ces facteurs ont un impact. Par ailleurs, ils ne possèdent peut-être pas assez de vécu pour savoir que les choses finiront par se rétablir, ce qui fait en sorte que la situation leur semble beaucoup plus pénible.

Q. : Comparativement aux adultes, pensez-vous que les jeunes ont plus de mal à développer leur résilience ?

Dre Brecher : L’âge est un facteur, certes, mais ce n’est pas le seul. Certains jeunes ont dû faire face à de terribles épreuves, comme grandir dans un pays déchiré par la guerre, perdre un être cher ou faire face à des problèmes de santé dès leur plus jeune âge. Pour certaines personnes, ce n’est pas tant l’âge, mais le parcours qui influe sur leur résilience.

Cela dit, plus une personne est âgée, plus elle est en mesure de prendre du recul et de savoir que les choses iront mieux un jour. Or, la prise de certaines mesures peut compenser l’absence d’expérience de vie.

Q. : Est-ce pour cela que vous avez élaboré votre modèle de résilience à cinq facteurs ?

Dre Brecher : Le modèle à cinq facteurs s’attaque à tous ces éléments par la pleine conscience, la gratitude, l’optimisme, l’autocompassion et le courage. Ce sont toutes des aptitudes pouvant être acquises et qui, si elles sont mises en pratique assez longtemps, favoriseront le dynamisme et la résilience.

Impact du choix sur le développement de la résilience

« Selon moi, l’une des voies qui mènent à la résilience consiste à prendre conscience des choix qui s’offrent à nous pour ne pas nous sentir impuissants. Lorsque nous avons la possibilité de prendre des décisions, nous pouvons nous sortir de situations fâcheuses », affirme Mme Mason, qui a été témoin de la résilience de première main lorsqu’une de ses enfants a été victime de cyberintimidation dans une nouvelle école secondaire. « Je lui ai donné le choix de changer d’école si elle le voulait. C’est la décision qu’elle a prise pour tracer son propre chemin. Elle s’est investie à 100 % dans ce changement et était déterminée à s’assurer de son succès. Je crois sincèrement que le fait qu’elle ait eu un choix à faire et qu’elle ait exercé un contrôle sur cet aspect de sa vie a contribué à sa résilience. »

Q. : Quel rôle le choix joue-t-il dans le développement de la résilience ?

Dre Brecher : Avoir un choix nous donne un sentiment de puissance. Souvent, quand l’adversité frappe, nous avons l’impression de ne pas avoir de choix et de subir ce qui nous arrive. L’adoption d’une approche proactive et la prise de petites décisions nous donnent l’impression d’exercer un certain contrôle, quelle que soit la situation, même si nous ne pouvons pas influencer le résultat dans son ensemble.

Q. : Quels choix pouvons-nous faire pour renforcer notre résilience ?

Dre Brecher : Vous pouvez choisir la façon dont vous traitez les gens dans votre vie, y compris vous-même. Vous pouvez choisir de vous offrir une journée spa à la maison, de lire votre livre préféré, de visionner votre émission préférée ou de parler à quelqu’un avec qui vous souhaitez vraiment parler.

Les conséquences du manque de résilience

« La résilience est la capacité de recommencer chaque jour en mettant en perspective les événements et les défis de la journée précédente. Sans prise de recul, la vie peut sembler écrasante et chaque nouvelle journée, insurmontable. La résilience est essentielle, surtout en période difficile prolongée. »

La Dre Brecher ajoute que la résilience peut être définie comme la capacité de rebondir après l’adversité et partage ses réflexions sur les conséquences de ne pas développer cette aptitude essentielle.

Q. : Quelles sont les conséquences d’un manque de résilience ?

Dre Brecher : Une personne qui manque de résilience survivra, mais elle va en payer le coût. Par exemple, un pessimiste qui vit un incident négatif prédira que le même dénouement se reproduira dans d’autres sphères de sa vie et que ce sera entièrement de sa faute. Cette perspective le prive de vivre de bonnes expériences, qu’il considère au demeurant comme des coups de chance ou temporaires. La dimension pessimiste-optimiste à elle seule rend la vie plus difficile.

Q. : Vous avez récemment élaboré un Questionnaire sur la résilience en partenariat avec Strong Minds Strong Kids et RBC. Comment ce questionnaire peut-il aider les jeunes à acquérir les aptitudes dont ils ont besoin ?

Dre Brecher : Pour chaque question, j’ai inséré des faits utiles pour la personne qui répond au questionnaire. J’espère que la personne qui les lira pourra acquérir des connaissances utiles sur la résilience.

La résilience est une qualité qui permet à la personne qui la possède de repartir à neuf chaque jour, sachant que de nouvelles possibilités l’attendent. Que vous soyez un parent, comme Kim, ou un jeune qui a du mal à rester positif, il existe des ressources pour vous soutenir sur le site Web Objectif avenir RBC à la maison. Prenez le temps de l’explorer.

À quel point êtes-vous résilient ?

En plus de vous aider à surmonter des situations difficiles, la résilience peut vous mener à grandir et à améliorer votre vie de bien des façons. Répondez au Questionnaire sur la résilience pour voir à quel point vous êtes résilient aujourd’hui, et découvrir les stratégies que vous pouvez adopter pour améliorer votre résilience tout au long de votre vie.

Répondre questionnaire

RBC Course Pour les Enfants

En 2021, la Course pour les enfants RBC sera encore une fois virtuelle à l’échelle mondiale, et aura lieu le week-end des 16 et 17 octobre. Vous pourrez soutenir l’un ou l’autre de nos 35 organismes de bienfaisance partenaires dans le monde qui viennent en aide aux enfants et aux jeunes, y compris en matière de bien-être mental.

Où que vous soyez, vous pourrez participer en vous engageant à marcher, à courir ou à rouler, en utilisant notre nouvelle appli mobile. Inscrivez-vous dès aujourd’hui à rbc.com/coursepourlesenfants !