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RBC
Les jeunes acquièrent des compétences en construction et apprennent à redonner dans le cadre du programme Tiny Homes d'Habitat pour l'humanité à leur école.

Le soleil brille dans la maison en construction, à l’arrière de l’école secondaire Judith Nyman à Brampton, en Ontario. Le responsable du service Technologie de l’école, Frank Meleca, montre le système de chauffage par rayonnement à partir du plancher, la salle de bain peu encombrante et l’endroit où se logera un lit escamotable – cette maison construite par des étudiants enthousiastes pendant leurs journées scolaires appartiendra un jour à quelqu’un.

Dans le cadre du programme Tiny Home de l’organisme Habitat pour l’humanité, les élèves et les enseignants assemblent des maisons destinées à des communautés autochtones. Ces logements plus petits conviennent parfaitement bien aux personnes seules ou aux couples et permettent aux collectivités d’offrir des solutions en matière de logement peu onéreuses. Dans un contexte de demande croissante, le programme Tiny Home propose une solution inédite tout en enseignant aux jeunes de précieuses compétences.

« C’est la première fois que nous avons pu construire une maison pour une communauté autochtone, ce qui est en soi extraordinaire. Nous espérons que cela pourra se poursuivre. À l’école, tout le monde parle de cela. Ce genre de projet suscite une foule de conversations passionnantes. Outre le volet de la construction en tant que tel, il nous offre également l’occasion d’en apprendre plus sur les communautés autochtones », ajoute Frank Meleca.

Développer des compétences et construire des logements abordables

Alors que le projet prend vie, les étudiants de Frank Meleca n’ont pas ménagé leurs efforts pour acquérir les compétences nécessaires pour construire une minimaison. Dans le cadre d’une collaboration antérieure avec l’organisme Habitat pour l’humanité, il avait pour habitude d’amener les élèves sur un chantier de construction pour qu’ils puissent travailler sur une maison, dans leur ville natale.

Pour des raisons de sécurité, seuls les étudiants de 16 ans et plus pouvaient se retrouver sur le chantier, et le trajet limitait le temps qu’il était possible de véritablement consacrer aux activités de construction en tant que telles. Quelqu’un eut un jour l’idée de demander comment on pourrait s’y prendre pour, plutôt que d’amener des jeunes travailler à un projet Habitat pour l’humanité, faire en sorte que les jeunes aient facilement accès à l’expérience Habitat.

En 2022, RBC Fondation consentit une subvention de 10 000 dollars pour appuyer les dépenses de construction d’une minimaison construite par des étudiants du conseil scolaire du district de Halton durant la phase 1 du programme. Les membres de l’équipe de RBC participèrent à une journée de travaux pour mettre la touche finale à l’une des maisons. Dans le cadre de la deuxième phase, RBC Fondation a consenti une subvention de 25 000 dollars.

« RBC est incroyablement fière de soutenir ce programme. Notre programme Objectif Avenir RBC vise à préparer les jeunes à leur avenir et à former de futurs membres de la collectivité qui comprennent combien il importe d’aider les gens dans le besoin », souligne Rick Atherton, vice-président régional, Halton. « Ce partenariat offre une excellente occasion d’apprentissage, en exposant les jeunes de notre région à des métiers très prisés, ainsi qu’aux communautés et à la culture autochtones. Du reste, en faisant en sorte que ces travaux de construction se déroulent sur place, à l’école, c’est l’ensemble de la communauté scolaire qui peut en profiter également. »

Le fait que le chantier se trouve à l’école permet non seulement de gagner du temps, qui aurait sinon été consacré aux déplacements, et de donner une formation professionnelle à des jeunes de moins de 16 ans, mais cela offre également à l’ensemble de la communauté scolaire l’occasion d’observer le déroulement des travaux et de partager les leçons qui peuvent être tirées des aspects propres au logement et à la réconciliation.

Susciter de l’intérêt à l’égard des métiers spécialisés

La cheffe de la direction d’Habitat pour l’humanité, Eden Grodzinski, est vivement enthousiasmée par le projet, et ce, à plusieurs égards. « Nous savons pertinemment qu’il y a actuellement une véritable pénurie dans le domaine des métiers spécialisés. Nous savons de surcroît que les femmes ne représentent pas une partie importante des personnes qui détiennent un métier spécialisé. Ce que je trouve particulièrement réjouissant, c’est d’observer la mobilisation des jeunes envers le programme », souligne-t-elle.« En examinant différents cheminements de carrière, ils parviennent à saisir les occasions que peut offrir le secteur du logement. Qu’ils décident ou non de s’orienter vers le domaine de la construction, ils sont néanmoins exposés à un certain nombre de métiers différents. Ils apprennent une foule de choses, de la lecture des plans à l’installation d’une toilette. Qu’ils finissent ou non par se tourner vers le domaine de la construction ou qu’ils se servent de ces connaissances pour effectuer des réparations dans leur propre domicile, une fois qu’ils seront devenus adultes, ces connaissances leur seront véritablement utiles », ajoute-t-elle.

Image : Minimaison construite par des enseignants et des élèves de l

Image : Minimaison construite par des enseignants et des élèves de l’école secondaire Judith Nyman à Brampton, Ontario

Donner aux jeunes les moyens d’avoir un impact sur leur collectivité

Dans plusieurs municipalités, les règlements municipaux et le zonage font obstacle à l’ajout de minimaisons au parc de logements. Les communautés des Premières Nations ne sont pas assujetties aux mêmes restrictions, ce qui ouvre la voie à offrir à ces dernières des logements additionnels à un prix très abordable pour leurs membres.

Le volet du développement des compétences rend le projet particulièrement enthousiasmant pour la communauté de Saugeen. « Saugeen aime entreprendre des projets qui, en plus de fournir un service, enseignent des compétences ou renforcent les capacités. Ce fut un excellent projet-pilote », souligne Melissa Snowden, conseillère de la Première Nation de Saugeen.

« Non seulement ce projet permet-il aux jeunes d’acquérir des compétences, mais il est également heureux que nous puissions recevoir d’autres unités pour les membres de notre communauté puisque nous sommes confrontés à une pénurie de logements. Nous sommes très reconnaissants du travail qui a été accompli et des dons qui ont permis à cette initiative de se concrétiser », poursuit Melissa Snowden.

Comme la maison destinée à la Première Nation de Saugeen est construite à l’aide de matériaux qui ont été donnés et que les élèves y consacrent leur temps de manière bénévole, le seul coût qui devra être assumé par la communauté est celui qui est associé à l’aménagement des sites accueillant les unités d’une superficie de 230 pieds carrés.

Les membres des communautés qui ont participé au projet Tiny Home décrivent le programme comme relevant de la « réconciliation en action », ce qui n’a pas manqué de réchauffer le cœur d’Eden Grodzinski, qui a par ailleurs de grandes ambitions pour l’avenir du programme.

Minimaisons, mégavision

« Nous sommes tout à fait reconnaissants à des groupes comme RBC de s’être impliqués et de nous avoir aidés à parrainer le programme. L’organisme Habitat ne profite pas actuellement d’un financement gouvernemental. Notre financement provient de fondations, de sociétés ou de particuliers qui sont en mesure de réaliser des dons. À l’avenir, nous nous attarderons notamment à la façon dont nous pourrons obtenir un financement durable pour ce programme de telle sorte que nous puissions voir s’il est possible d’en étendre la portée », explique Eden Grodzinski, en réfléchissant à ce qui pourrait être la prochaine étape du projet Tiny Home.

Le programme Tiny Home d’Habitat pour l’humanité peut avoir des impacts majeurs, de la salle de classe à la collectivité, en passant par l’industrie de la construction. En ouvrant la porte menant à des maisons neuves, s’ouvrent d’autres portes menant à des carrières dans le domaine des métiers et à de meilleures relations avec les communautés autochtones. Les élèves se familiarisent avec les besoins en matière de logement, acquièrent une expérience de travail, reçoivent des instructions portant sur les compétences techniques nécessaires pour construire un abri et ont la chance de voir en quoi ils peuvent faire une différence, un minigeste (et une minimaison) à la fois.