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La chanteuse et compositrice crie Siibii Petawabano a été témoin de la façon dont l'art et la conception créative peuvent contribuer à bâtir des collectivités fortes et résilientes.

a chanteuse et compositrice crie Siibii Petawabano a été la première diplômée du programme d’arts Mikw Chiyâm à l’école Voyageur Memorial School à Mistissini (Québec) en 2017. Siibii a fait appel à Ses engagements positifs et à son aptitude pour l’établissement de liens avec les jeunes dans son nouveau rôle de cheffe du projet Uusdaadaouw: Let’s Build Project.

Uusdaadaouw (pron. : OOSH-da-dow) est une initiative artistique dirigée par les jeunes menée dans six collectivités cries du territoire Eeyou Istchee dans le nord du Québec. Le projet visait à cibler les besoins de la collectivité et à y répondre. Des interventions créatives ont été mises sur pied en collaboration avec de jeunes leaders, des étudiants et des organismes communautaires pour fournir de l’aide dans des domaines liés à la santé, au bien-être, à la résilience, à la terre, à l’environnement et à Miyupimaatisiiun — un mot cri qui signifie « bien vivre ».

« De nombreux jeunes ont relevé des problèmes précis, que ce soit la violence latérale, l’alcoolisme, le manque de programmes de recyclage, l’éducation sexuelle… Ces jeunes ne sont pas aveugles. Ils voient les lacunes, indique Siibii. Ils ont parlé de l’importance de la voix des jeunes et du fait qu’ils veulent être entendus. »

Rapprochement des collectivités

Le projet « Uusdaadaouw: Let’s Build Project » est subventionné par RBC Fondation dans le cadre du Défi communautaire Objectif avenir RBC. Il est réalisé en partenariat avec la Fondation communautaire Eenou-Eeyou, les Fondations communautaires du Canada, le Gouvernement de la Nation crie, la commission scolaire crie, le programme Mikw Chiyâm, le projet inPath et le Conseil des jeunes de la Nation crie.

Le projet Uusdaadaouw s’est déroulé dans les collectivités de Mistissini, Nemaska, Waskaganish, Eastmain, Chisasibi et Whapmagoostui avec des élèves participants qui s’étaient inscrits au programme d’art Mikw Chiyâm à leur école.

En novembre 2019, des jeunes de chaque collectivité ont travaillé de concert avec des mentors du Conseil des jeunes de la Nation crie pour favoriser le rapprochement et la résilience de leurs collectivités grâce à l’art et à la créativité. Le projet a dû faire une pause en raison de la pandémie de COVID-19, mais il a recommencé et s’est poursuivi jusqu’à la fin de l’année scolaire 2020-2021.

Community ideation whiteboard: 1. Quels sont les défis auxquels fait face votre collectivité ? 2. Quelles ressources communautaires permettent de répondre à ces défis ? 3. Comment pouvons-nous utiliser l

Des jeunes du programme d’arts Mikw Chiyâm ont travaillé de concert avec des mentors du Conseil des jeunes de la Nation crie pour favoriser le rapprochement et la résilience de leurs collectivités grâce à l’art et à la créativité.

Siibii, avec un jeune leader par collectivité, appelé jeune aide-artiste, a organisé une série d’« échanges vitaux » tout au long de l’année. Des organismes communautaires ont ainsi été mis en contact avec plus de 150 élèves de 11 salles de classe. Les participants ont conçu et livré des projets d’art collaboratifs en écriture de chansons et de musique, en photographie, en peinture, en installation, en poésie, en créations orale et littéraire et en sérigraphie. Inspirés du thème Miyupimaatisiiun , de nombreux projets soulignaient non seulement les défis auxquels font face chaque collectivité, mais aussi la beauté de celle-ci.

« J’ai vraiment été inspirée par tous les projets, dit Siibii. L’un de mes préférés s’est déroulé à une clinique pour les jeunes de Chisasibi. C’est une toute nouvelle installation et elle était d’apparence plutôt stérile. La clinique voulait que les jeunes créent une œuvre qui représente leur sentiment d’appartenance. Ils ont créé des toiles qu’ils ont installées partout dans la clinique. J’ai adoré qu’un organisme souhaite exposer des œuvres créées par des jeunes pour ses jeunes. »

Un groupe de jeunes et de mentors du Conseil des jeunes de la Nation crie, le sourire aux lèvres après un événement « échanges vitaux ».

Des jeunes et des mentors du Conseil national de la Nation crie

L’apprentissage par l’art dans les écoles cries

Le programme d’art interdisciplinaire Mikw Chiyâm a été lancé en 2015 par le Conseil scolaire de la Nation crie pour inspirer les jeunes en leur offrant d’autres espaces pour apprendre de façon créative et en collaboration avec des artistes professionnels autochtones et non autochtones du Canada. Étant donné les défis auxquels sont confrontés les jeunes pour accéder à l’éducation et pour communiquer avec leurs camarades pendant la pandémie, et les problèmes de santé mentale auxquels font face les jeunes autochtones au Canada, Siibii affirme que les programmes d’art sont plus importants que jamais.

« Il a été prouvé que l’art peut être utilisé comme thérapie et comme moyen d’expression. Et je sais qu’il peut sauver des vies. Le gouvernement fédéral a tôt fait de cesser de subventionner les programmes d’art dès qu’un besoin de compressions budgétaires se fait sentir. Or, ces programmes, en particulier ceux qui rapprochent les Premières Nations et les non-autochtones, sont extrêmement importants. Il y a quelque chose d’universel dans l’art. »

Les livrets et les œuvres sont inspirés du thème Miyupimaatisiiun pour célébrer la beauté régionale.

« Qu’est-ce qui fait la beauté de Waskaganish ? » Des projets d’art collaboratifs en écriture de chansons et de musique, en photographie, en peinture, en installation, en poésie, en créations orale et littéraire et en sérigraphie ont souligné la beauté de chaque collectivité.

Accès aux programmes d’art et soutien de ces programmes

Alors que le projet tire à sa fin, Siibii aimerait voir plus de subventions communautaires, provinciales et fédérales accordées aux programmes d’art scolaires.

« J’aimerais que l’offre de programmes d’art ne dépende pas de la capacité d’une collectivité à en défrayer les coûts, dit Siibii.

« Chaque collectivité, en particulier chaque collectivité des Premières Nations, devrait avoir accès à ce type de programme. »

Âgée de vingt-et-un an seulement, Siibii poursuit également une carrière musicale et espère continuer de composer de la musique et de travailler avec de jeunes autochtones pour créer d’autres programmes d’art.

« Pendant que je suis jeune, je veux me concentrer sur ma carrière musicale et la création de contenu qui sensibilise le monde aux conditions des Premières Nations au Canada, poursuit Siibii. Nous sommes résilients, nous sommes forts… nous sommes encore ici. »

Pour en apprendre davantage sur les projets et les expériences des jeunes, regardez la vidéo du projet Uusdaadaouw.