Aller au contenu principal
RBC
La science citoyenne a longtemps été rejetée parce que jugée peu fiable. Mais les perceptions évoluent depuis que des organismes de bienfaisance canadiens comme Swim Drink Fish utilisent l'apprentissage machine.

Vous avez peut-être déjà entendu parler de Swim Drink Fish. Fondé en 2001, cet organisme de bienfaisance canadien s’est donné pour mission de contribuer à ce qu’un jour, les eaux du pays soient suffisamment propres pour qu’on puisse y nager, y boire ou y pêcher en toute sécurité. Voilà un objectif auquel on ne peut qu’adhérer.

Au moyen d’une technologie de pointe, l’organisme s’emploie à recueillir des données et à sensibiliser le public afin qu’on assainisse les eaux du Canada et qu’on valorise la protection de leur pureté.

Lors de la fondation de Swim Drink Fish, le matériel nécessaire – un appareil photo ou un récepteur GPS de bonne qualité – était coûteux. Le financement de cet équipement pouvait prendre des mois, et souvent, le maniement des appareils de pointe exigeait une certaine expertise.

« Aujourd’hui, les choses ont bien changé, car la plupart d’entre nous possèdent un excellent appareil photo et un récepteur GPS à même leur téléphone », se réjouit Krystyn Tully, cofondatrice et vice-présidente de Swim Drink Fish.

Une application favorisant l’assainissement des eaux

Swim Drink Fish a rapidement tiré profit de l’engouement des gens pour leur téléphone intelligent. En 2011, l’organisme a lancé son application Swim Guide (guide de baignade), qui indique aux utilisateurs les plages propres ou impropres à la baignade.

Six semaines à peine après le lancement, on comptait déjà 20 000 téléchargements. « C’est là que nous avons compris que nous tenions une formule gagnante », se souvient Krystyn Tully.

Pendant son premier été, l’application a élargi son territoire de Toronto aux Grands Lacs, puis jusqu’en Colombie-Britannique. Aujourd’hui, en 2020, l’application est utilisée dans 11 pays par 4 millions de personnes et l’interface est offerte en trois langues.

Actuellement, Swim Drink Fish réalise une autre poussée technologique enthousiasmante. Comme l’explique Krystyn Tully, grâce à l’évolution technologique des téléphones intelligents, les gens ordinaires ont désormais la possibilité d’utiliser leur appareil pour faire de la science citoyenne.

Ainsi, des données sont recueillies par des gens qui ne sont pas des chercheurs professionnels. À titre d’exemple, quand des milliers de personnes participent chaque année au Recensement des oiseaux de Noël en consignant le nombre et les espèces d’oiseaux observés dans leur région au cours d’une seule journée, elles font de la science citoyenne.

Imaginons maintenant une personne qui, alors qu’elle longe le lac Ontario un lundi matin, remarque que l’eau est particulièrement chargée d’ordures. Il s’agit d’une observation valable, mais comment cette information peut-elle être utilisée ?

Grâce à un don de Techno nature RBC, Swim Drink Fish met actuellement au point des outils d’apprentissage machine capables d’interpréter rapidement et précisément de telles observations sous forme de données scientifiques.

Bientôt, si l’observateur prend une photo de la scène et la téléverse au moyen de l’application Swim Drink Fish, un outil de reconnaissance d’image basé sur l’apprentissage machine pourra déterminer précisément et efficacement si cette pollution de l’eau du rivage est inhabituelle. L’intelligence artificielle pourrait même identifier les matières polluantes, des sacs de croustilles aux capsules de bouteille. Si l’image révélait une quantité inhabituelle de bouteilles en plastique, le personnel de Swim Drink Fish pourrait établir un plan d’intervention. Par exemple, si cette pollution était associée à un festival tenu dans les jours précédents, on pourrait aviser les organisateurs de prévoir des bouteilles moins polluantes l’année suivante.

Si, partout au Canada, des milliers de citoyens scientifiques téléversent des photos de leurs cours d’eau locaux pour qu’elles soient analysées, l’impact pourrait être énorme.

« RBC nous a soutenus depuis le premier jour, dit Krystyn Tully. Grâce à cette aide – la banque nous soutient financièrement, et notre équipe de direction collabore avec les employés bénévoles de RBC pour résoudre des problèmes de planification opérationnelle et de collecte de fonds –, Swim Drink Fish est en mesure d’utiliser une technologie de pointe et de contribuer à long terme à la protection des eaux. »

Voilà de bonnes nouvelles. Contrairement à ce qu’on croit souvent, la nature et la technologie ne sont pas incompatibles. « Socialement, nous sommes de plus en plus coupés de la nature, affirme Krystyn Tully. Swim Drink Fish tente d’utiliser la technologie pour nous en rapprocher. »