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Comment intégrer une attitude d'entrepreneur à votre vie : conseils d'un étudiant qui a misé sur cette vision pour trouver une solution à une crise de santé publique après le décès d'un ami.

À l’âge de 16 ans, Jack Campbell a commencé à entendre parler d’adolescents faisant des overdoses de fentanyl dans le secteur de Vancouver Ouest. C’était le début de ce qui allait devenir la crise du fentanyl en Colombie-Britannique. Peu de gens connaissaient le problème à cette époque et les jeunes manquaient cruellement d’information.

« Lorsqu’un jeune faisait une overdose, ceux qui étaient avec lui n’avaient aucune idée de ce qu’il fallait faire, dit Jack Campbell. Ils craignaient qu’on les mette en prison s’ils demandaient une ambulance, et ils ne savaient pas comment intervenir eux-mêmes. Un de mes amis proches en est mort. »

C’est ce qui a amené Jack Campbell à créer une appli visant à permettre aux témoins d’une overdose de fentanyl de sauver éventuellement des vies. « Je savais que je pouvais faire quelque chose pour prévenir des décès par overdose, dit-il. Je ne pouvais pas rester les bras croisés à ne rien faire. »

« YELL m'a appris par-dessus tout à ne pas considérer les problèmes comme des problèmes, mais plutôt à me laisser stimuler par eux et à les voir comme des occasions à saisir. »

Rôle clé de l’esprit d’entreprise

Même si l’idée de Jack Campbell est née de son désir d’aider des gens en Colombie-Britannique, il a acquis la confiance nécessaire pour mener son projet à bien dans le cadre d’un programme d’entrepreneuriat lorsqu’il était en dixième année.

YELL, acronyme de Young Entrepreneurship and Leadership Launchpad, est un organisme qui collabore avec les écoles de la Colombie-Britannique afin de développer l’esprit critique et la capacité de résoudre des problèmes chez les étudiants. L’organisme mise sur un programme unique qui consiste notamment à mettre les étudiants en relation avec des mentors, à les encourager à adopter un esprit d’entreprise et à leur offrir la possibilité de proposer leurs produits à des investisseurs.

« Plutôt que de dire que nous enseignons l’entrepreneuriat, je préfère dire que nous apprenons aux jeunes à penser comme des entrepreneurs, explique David Cameron, directeur général de YELL. L’esprit d’entreprise traduit un processus, un cadre de référence et une attitude. C’est ce qui permet de transformer des solutions créatrices en actions concrètes. Le monde change, et les jeunes de demain auront tous besoin des compétences entrepreneuriales pour relever les grands défis de la société. »

« YELL m’a appris par-dessus tout à ne pas considérer les problèmes comme des problèmes, mais plutôt comme des occasions à saisir, précise Jack Campbell. Cela m’a permis de comprendre que je pouvais intervenir et innover afin d’atténuer la crise du fentanyl, plutôt que de demeurer un témoin impuissant. »

Avec l’aide de la pharmacienne Wendy Gordon, Jack Campbell a créé l’appli SaveMe BC, qui explique étape par étape comment aider une victime d’overdose – et notamment comment utiliser une trousse de naloxone dans une situation d’overdose d’opioïdes. Le lancement de l’appli en 2015 a attiré l’attention des autorités de santé publique de la Colombie-Britannique, ce qui a valu à Jack Campbell d’être invité au Conseil jeunesse du premier ministre du Canada. Cela a aussi mené à des discussions avec les services de police et les associations de techniciens ambulanciers paramédicaux, qui songent à demander à tous leurs membres d’utiliser l’appli lorsqu’elle sera lancée de nouveau en 2019.

« Mon but est de faire en sorte que tous les gens qui sont munis d’une trousse de naloxone et d’un appareil iPhone ou Android aient cette appli sur leur téléphone », dit Jack Campbell.

Finalement, les compétences que Jack Campbell a acquises grâce à YELL le rendent capable d’intervenir en cas de crise, et il souhaite voir d’autres jeunes apprendre à penser de la même façon.

Concepteur travaillant sur un ordinateur portable dans un bureau de création

Voici quatre façons de favoriser une action efficace en adoptant un esprit d’entreprise :

1. Faites appel à des spécialistes

« En me familiarisant avec les façons de faire des entrepreneurs, j’ai compris l’importance de solliciter les compétences d’autres personnes. Il est important de faire appel à des gens qui en savent beaucoup plus que nous, qu’il s’agisse simplement de demander conseil, de créer une équipe robuste au démarrage d’une entreprise, ou encore de trouver des mentors. »

2. Réglez les problèmes

Même si vous n’avez pas l’ambition de démarrer un jour votre propre entreprise, vous pourrez plus facilement résoudre des problèmes si vous adoptez une attitude d’entrepreneur, estime-t-il.

« C’est un outil qui permet de faire quelque chose face à n’importe quelle difficulté – qu’il s’agisse d’un problème de société important ou d’une difficulté au travail. À partir du moment où vous voyez les problèmes comme des occasions, votre créativité se met à l’œuvre pour les résoudre. »

3. Concentrez-vous sur les petits problèmes

« Une attitude d’entrepreneur peut s’avérer un outil très efficace pour régler de petits problèmes. Et quand un nombre suffisant de personnes règlent de petits problèmes, les problèmes de plus grande ampleur commencent soudainement à se résoudre d’eux-mêmes », dit-il.

4. Apprenez à réorienter votre action

Selon Jack Cameron, l’une des leçons clés que les étudiants apprennent au contact de YELL est la capacité d’apprendre de leurs échecs. « L’échec est une étape nécessaire qui fait partie de tout apprentissage.

« Adopter une attitude d'entrepreneur, c'est se donner un outil... Je peux me servir de cet outil tant pour m'attaquer à des problèmes de société complexes que pour régler des problèmes personnels. »

Au cœur de l’enseignement de YELL, il y a l’idée que plutôt que de considérer qu’on a subi un échec, il faut se dire qu’une occasion s’offre à nous de réorienter notre action. Cette façon de voir les choses renforce beaucoup la persévérance. Quiconque veut obtenir des résultats doit accepter de s’investir de façon prolongée – et doit aussi dans bien des cas réorienter son action à un certain moment pour surmonter un échec. »

Une attitude d’entrepreneur peut changer le monde

« Selon moi, chacun se doit d’incarner le changement qu’il souhaite voir dans le monde. Adopter une attitude d’entrepreneur, c’est se donner un outil souple pour favoriser cette démarche. Je peux me servir de cet outil tant pour m’attaquer à des problèmes de société complexes que pour régler des problèmes personnels. »

Jack Campbell étudie actuellement en commerce à l’Université de Victoria et désire utiliser les principes de l’esprit d’entreprise pour trouver des solutions aux grands problèmes de la société en misant tout particulièrement sur la technologie pour créer des liens entre les gouvernements, les grandes entreprises et les jeunes.

Renseignez-vous davantage sur la façon dont RBC appuie les jeunes.