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RBC
Partout au Canada, des étudiants en médecine et en soins infirmiers participent à la lutte contre la COVID-19 et, ce faisant, acquièrent une précieuse expérience.

Partout au Canada, des étudiants en médecine participent à la lutte contre la COVID-19 et, ce faisant, acquièrent une précieuse expérience.

Des étudiants de niveau postsecondaire reçoivent des affectations allant des soins de première ligne à la mobilisation et à l’administration des ressources essentielles.

Et leur apport est très opportun, car les travailleurs des soins de santé ont énormément besoin d’aide durant la crise de santé publique qui sévit actuellement. Par leur participation à cet effort, les étudiants sont également susceptibles de se découvrir une passion pour une spécialité en particulier. Voici deux exemples de ce que font les étudiants pour contribuer à la lutte contre la pandémie.

Procurer de l’équipement de protection individuelle (EPI)

Deux étudiantes de l’École de médecine du Nord de l’Ontario (EMNO) ont lancé un projet, le Northern Ontario PPE for HCP, qui a pour but de procurer de l’EPI aux fournisseurs de soins de santé de leur région.

La campagne consiste à recueillir de l’EPI (masques N95, visières de protection, blouses, gants et lunettes de protection) auprès d’un éventail d’entreprises, y compris celles qui ont dû fermer leurs portes durant la pandémie, comme les cliniques de soins dentaires, les laboratoires de recherche, les entreprises de construction et les salons de coiffure et de manucure.

L’EPI est ensuite distribué aux professionnels des soins de santé de première ligne de la région. L’équipe repère les besoins – par exemple, une pénurie de masques ici, ou de blouses là – afin de les combler temporairement grâce à des dons.

Le projet a été lancé par Sarah Mavin (quatrième année), de Sudbury, et Alannah MacLean (deuxième année), de Thunder Bay. On les a mises en contact lorsqu’elles ont toutes deux communiqué avec le président du conseil étudiant de l’EMNO pour savoir ce qu’elles pourraient faire pour venir en aide aux professionnels de la santé de leur région.

Je m’inquiétais de tous ces travailleurs de la santé – médecins, personnel infirmier, thérapeutes respiratoires – qui devaient travailler sans protection. C’est ce qui m’a motivée à agir.

Sarah Mavin

« Nous étions toutes les deux à la maison à nous demander ce que nous pourrions bien faire pour contrer l’anxiété que nous ressentions et pour occuper tous ces temps libres », explique Mme Mavin, dont le mari est infirmier dans une unité de soins intensifs. « Je m’inquiétais de tous ces travailleurs de la santé – médecins, personnel infirmier, thérapeutes respiratoires – qui devaient travailler sans protection. C’est ce qui m’a motivée à agir. »

La campagne a été lancée le dernier mardi de mars, et elle comptait plus de 100 étudiants bénévoles des deux campus avant même l’arrivée du week-end. Les bénévoles trouvaient de l’EPI dont les entreprises sollicitées étaient disposées à faire don, géraient les communications et les contacts avec les médias, et participaient aux activités de développement Web, de collecte de fonds et de financement.

À la fin d’avril, le projet avait permis de recueillir :

  • 13 000 paires de gants jetables ;
  • 1 300 masques chirurgicaux ;
  • plus de 1 000 masques N95 ;
  • 100 masques en tissu fabriqués à la main ;
  • 7 000 masques antipoussières ;
  • du désinfectant pour les mains, des blouses chirurgicales, des couvre-chaussures et des lunettes de sécurité.

Pour y parvenir, le groupe a tenu des collectes d’EPI dans plus de 30 collectivités du Nord de l’Ontario. Il a également répertorié les cercles de couture susceptibles de fournir des blouses, des bonnets et des masques. La liste a été intégrée à findthemasks.com, outil mondial interactif de mise en correspondance des besoins et des fournisseurs en EPI.

Pour pallier le manque de visières de protection, le groupe a créé une plateforme de distribution automatisée de visières et de protège-oreilles fabriqués au moyen d’imprimantes 3D. Le programme – créé en partenariat avec les ateliers de fabrication collaboratifs, les départements de génie et les bibliothèques universitaires à Thunder Bay – coordonne la fabrication d’environ 5000 visières de protection par semaine, et on s’attend à ce qu’il s’étende à l’ensemble du Nord de l’Ontario lorsque la logistique sera bien rodée. Ces visières de protection et protège-oreilles sont fournis gratuitement aux cliniques, aux hôpitaux et aux établissements de soins de longue durée.

Mmes Mavin et MacLean reconnaissent qu’il est difficile de maintenir le rythme, mais elles se disent touchées par la mobilisation de la collectivité.

« Nous pouvons accomplir tellement plus de choses ensemble, c’est inspirant, déclare Mme Mavin. Je n’ai jamais vu des gens de tous les horizons se rassembler et se soutenir dans un tel élan de collaboration interprofessionnelle et respectueuse. Et tout s’est fait si rapidement ! Cela témoigne de ce que nous pouvons accomplir lorsque nous associons nos efforts. Nous avons aussi appris qu’une collectivité unie est capable de tout. »

Dans le cadre du projet Northern Ontario PPE for HCP, on a évalué les besoins de plus de 90 établissements de soins de santé dans le Nord de l’Ontario, et effectué des recherches et consulté des associations du domaine médical et du secteur public pour savoir où et comment effectuer les distributions. Le groupe a également créé un algorithme et un cadre éthique pour guider la distribution d’EPI dans la région.

Fournir un soutien ssentiel aux patients

D’autres étudiants prêtent directement main-forte à leurs pairs qui évaluent les patients. Par exemple, Thomas Koop, étudiant en soins infirmiers de l’Université du Manitoba, est récemment devenu agent de tri pour la ligne Info Santé du Manitoba, service téléphonique d’information sur la santé accessible en tout temps.

M. Koop a commencé à exercer ses fonctions à la ligne Info Santé en mars, après avoir terminé son stage en santé communautaire à la Learning Disabilities Association of Manitoba.

« Je tenais à apporter une contribution d’une façon ou d’une autre », affirme M. Koop, qui a décidé de s’orienter vers les soins infirmiers pendant sa dernière année du cours secondaire après avoir rencontré un infirmier lors d’une mission réalisée par son église au Mexique. « Il travaillait en traumatologie. Son occupation m’a semblée vraiment fantastique, un domaine riche en défis où je ne risquais pas de m’ennuyer. »

M. Koop, qui a amorcé commencé ses études postsecondaires en 2016, vient de terminer sa quatrième année. Il ne lui reste que son stage estival, lequel a été reporté en raison de la pandémie.

Comme il le souligne néanmoins, le travail qu’il réalise durant la pandémie est en soi une précieuse expérience d’apprentissage puisqu’il doit évaluer les gens par téléphone pour déterminer s’ils doivent s’isoler tout en surveillant leur état, ou demander un test de dépistage. C’est une occupation qui peut s’avérer stressante, d’autant plus que l’information et les directives changent rapidement, parfois même durant un quart de travail.

« Les gens sont anxieux, dit-il. Bien souvent, les gens disent qu’ils se sentent mieux à la fin de l’appel, simplement parce qu’ils ont pu en parler. »

S’il y a une grande leçon que les étudiants dégagent du temps passé à venir en aide aux travailleurs des soins de santé durant la crise, c’est l’importance du travail d’équipe et de l’empathie. Les étudiants en médecine qui ont contribué aux efforts de lutte contre la pandémie, que ce soit en distribuant de l’EPI ou en évaluant les gens par téléphone, ont obtenu une précieuse expérience et vu confirmé leur choix de carrière.