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Ils sont déjà nombreux à dire que Dominique Fils-Aimé rayonne, qu'elle irradie. Que sa personnalité est aussi lumineuse que sa voix. Si l'on en croit les critiques, l'autrice-compositrice-interprète de 36 ans est une artiste en plein essor, promise à une carrière internationale.

Les artistes émergents du Canada contribuent à la vitalité de nos collectivités. La série « Culture créatrice : artistes émergents à surveiller » dresse le portrait de jeunes artistes canadiens qui commencent à sortir de l’ombre.


Chanteuse jazz montréalaise née de parents haïtiens, Dominique Fils-Aimé a fait paraître plus tôt cette année Three Little Words, le dernier album d’une trilogie entamée en 2018 avec Nameless, suivi l’année suivante par Stay Tuned! Ce deuxième opus lui a valu le Félix de l’Album jazz de l’année au Gala de l’ADISQ, une nomination aux prix JUNO et une place sur la courte liste du Prix Polaris.

Encore inconnue avant 2015, l’artiste s’est révélée au public québécois en atteignant la demi-finale de l’émission La Voix. C’est en fait après plusieurs expériences professionnelles variées qu’à 30 ans, Dominique Fils-Aimé a décidé de suivre sa passion, d’abord par amour pour la musique, mais aussi pour avoir un impact positif autour d’elle. L’artiste de Montréal croit avant tout en la force de l’art pour unir les gens et leur apporter un peu de douceur.

Inspirée des plus grandes chanteuses de jazz et de soul telles que Billie Holiday et Nina Simone, Dominique chante l’amour, la guérison, l’espoir et la réconciliation. Tout à la fois autrice, compositrice et interprète, elle explore l’univers musical afro-américain avec sa palette de couleurs musicales, allant du blues au jazz, jusqu’au soul, symbolisées par les teintes de ses pochettes : bleu blues pour Nameless, rouge jazz pour Stay Tuned et jaune espoir pour Three Little Words. Un succès en crescendo pour une artiste heureuse de retrouver la scène et son public après une année de pandémie.

DFA : ArtworkThree Little Words

La plupart des chansons des trois albums, Dominique déclare les avoir composées au début de son projet de trilogie. « J’avais un concept clair dès le départ : les thèmes que je voulais aborder, les sonorités que je désirais obtenir, les émotions que je recherchais et même les couleurs. Après chaque album, je retravaillais les chansons du suivant, pour y intégrer mon évolution personnelle, mais tout en restant fidèle à la vision initiale. »

Quand on lui demande ce qui l’inspire et ce à quoi elle aspire, c’est l’authenticité de l’artiste qui frappe immédiatement. Et sa chaleur. « Au moins autant que les artistes, ce sont les gens passionnés qui m’inspirent. Parce qu’au fond, ce qu’on fait avec passion, je considère que c’est de l’art. Cela peut être physique, artistique, voire gastronomique! Je connais des gens qui font des raviolis avec passion et ce sont des artistes à mes yeux. À partir du moment où tu te passionnes pour quelque chose et que cela te donne l’envie de créer, je trouve ça très stimulant. »

La pandémie n’a pas freiné la chanteuse. Elle a enregistré son troisième album, heureuse de pouvoir se rendre en studio, bien entourée de son équipe et dans le respect des règles sanitaires. Elle s’y est sentie comme dans une bulle, presque à l’écart du reste du monde dans un studio situé au bord de l’eau, à l’extérieur de Montréal. « Cela a été une grande chance que j’ai eue de pouvoir poursuivre mon projet musical avec mon équipe. C’est seulement une fois l’enregistrement terminé que j’ai réalisé toute l’envergure de ce qui se passait et que j’ai pu prendre un moment de recul pour absorber la situation. »

Lauréate d’une bourse du projet PDV de RBCxMusique, Dominique a eu l’occasion d’explorer de nouveaux outils numériques et de réaliser le vidéoclip de son succès Love Take Over, une expérience qu’elle a beaucoup appréciée. « Le projet PDV a vraiment permis à des artistes de découvrir un nouvel univers par l’utilisation plus étendue des médias numériques et de créer d’une nouvelle manière, adaptée à ce qu’on vivait, offrant ainsi un espace de création dans une période particulièrement précaire pour les artistes. »

Même si la tournée de son dernier album a dû être repoussée, elle a pu en faire la promotion de façon virtuelle, à la télé et à la radio. Par contre, la scène lui a manqué. « Le groupe et moi, on a hâte d’être ensemble et de vivre l’expérience du nouvel album avec le public. C’est quand on est privé de quelque chose qu’on se rend compte de sa valeur. »

C’est déjà parti pour une tournée de spectacles qui mènera Dominique Fils-Aimé dans plusieurs régions du Québec, et éventuellement jusque sur la scène internationale, lorsque la situation sanitaire le permettra.

DFA : La Petite Photographe

Quels sont ses projets futurs ? « Je sais que j’ai encore envie de créer. En ce moment, je suis au même stade que j’étais avant la trilogie, c’est-à-dire la période où je me donne le droit de rêver, où je conceptualise ce que j’ai envie d’exprimer. Je me réveille chaque jour avec un nouveau rêve et je me dis que je développerai celui qui sera le plus récurrent. »

En novembre 2020, Dominique Fils-Aimé Dominique Fils-Aimé a obtenu une bourse du projet PDV de RBCxMusique pour la réalisation du clip vidéo de sa chanson Love Take Over. Lancé en mai 2020, ce programme vise à soutenir et à promouvoir les artistes canadiens émergents et les artistes touchés par la pandémie de COVID-19.

Le projet PDV s’inscrit dans le cadre du projet Artistes émergents RBC, qui contribue à épauler aujourd’hui les talents de demain et appuie des organismes qui offrent aux artistes canadiens les meilleures chances de faire avancer leur carrière.

Depuis 2015, plus de 11 000 artistes ont reçu du soutien par l’intermédiaire de ces programmes.

Conseils de Dominique aux artistes émergents :

  • Laissez-vous guider par votre instinct et votre passion. « Si vous lancez dans la musique pour être connus ou faire de l’argent, ce n’est peut-être pas le bon métier pour vous. Faites-le par amour et entourez-vous d’amour. C’est ce qui vous nourrira et vous aidera à garder le cap. »
  • Ne misez pas que sur l’aspect technique. « Même si le travail de la voix et l’apprentissage de la musique sont importants, les expériences émotionnelles le sont tout autant. Soyez curieux et osez sortir des carcans habituels pour exprimer vos émotions à travers votre art. »
  • Concentrez-vous sur le chemin plutôt que sur la destination et profitez de ce qui se trouve autour de vous. « Par exemple, Montréal est reconnue pour les arts numériques et son art de rue. L’inspiration qu’on y puise peut se transposer en d’autres types d’art, dont la musique. »
  • Trouvez l’inspiration dans tous les aspects de votre vie. Les sources d’inspiration sont partout : les gens, les voyages, toutes les formes d’art, les expériences du passé. « J’encourage les gens à aller explorer en dehors de leur zone de confort, en dehors de la musique. À partir du moment où l’on va à la rencontre de gens passionnés par ce qu’ils font, on s’en trouve enrichi. Et notre art aussi. »
  • La création doit demeurer un plaisir. « C’est important de sentir qu’on peut créer librement, pour que cela reste agréable et spontané. Il faut se donner le droit de prendre des pauses pour éviter que cela devienne un fardeau. »
  • Entourez-vous des bonnes personnes. « Mon équipe joue un rôle central pour moi. Quand on est bien entouré, non seulement on se développe mieux comme artiste, mais le voyage est d’autant plus agréable. »