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RBC
Dans un contexte où la demande alimentaire mondiale augmente et où de nombreux agriculteurs prennentleur retraite, les jeunes Canadiens voient s'offrir à eux une occasion d'avoir une incidence importante sur lasociété.

Stefanie Nagelschmitz n’a pas toujours été certaine de vouloir se diriger vers l’agriculture. Toutefois, en constatant l’incidence de ce secteur sur la société, elle se dit heureuse d’avoir fait ce choix de carrière.

« Lorsqu’est venu le temps de soumettre une demande à l’université, il m’a fallu faire un choix difficile entre trois ou quatre domaines qui m’intéressaient. Mais je savais qu’au bout du compte l’agriculture l’emporterait, car c’est un secteur où j’étais certaine de ne jamais m’ennuyer, dit-elle. »

L'agriculture touche à une foule de choses et a des incidences sur d'innombrables aspects de la société. Et il y a toujours quelque chose de nouveau à explorer.

Maintenant âgée de 31 ans, Mme Nagelschmitz travaille en marketing pour Delta Power Equipment, un concessionnaire d’équipement agricole. Elle est également vice-présidente de la Fondation des 4-H du Canada. Elle fait partie du groupe de plus en plus restreint que forment les jeunes Canadiens qui ont décidé de faire carrière en agriculture.

L’âge moyen des agriculteurs canadiens – qui est de 55 ans à l’heure actuelle – augmente depuis plusieurs décennies, selon Statistique Canada. En conséquence, il y a maintenant davantage d’agriculteurs âgés de plus de 70 ans qu’il n’y en a de moins de 35 ans. Cette situation fait ressortir non seulement un problème potentiel pour le secteur, mais aussi peut-être une occasion ratée pour les jeunes.

Après tout, les possibilités de croissance de l’agriculture pourraient être énormes : en 2050, la planète devrait compter 9,6 milliards d’habitants, et la demande d’aliments pourrait augmenter d’ici là de 70 % si les tendances en matière de consommation se maintiennent. Dans ce contexte, on pourrait assister à une augmentation marquée de la production alimentaire au Canada et à l’échelle mondiale, ainsi qu’à une croissance parallèle de l’emploi.

Mais alors, pourquoi les jeunes Canadiens hésitent-ils à se tourner vers l’agriculture ? Les raisons sont diverses, mais heureusement il y a de l’espoir – ainsi que des programmes pour aider les jeunes à faire leurs premiers pas dans ce secteur !

Pourquoi l’agriculture a besoin des jeunes

Comme tout autre secteur, l’agriculture a besoin de jeunes pour jouer un rôle de leaders, pour combler les emplois vacants et pour stimuler l’activité afin que l’agriculture canadienne puisse poursuivre sa croissance.

« Au Canada, pendant des décennies, l’agriculture a été florissante en raison de l’arrivée de jeunes enthousiastes qui jouaient un rôle de leaders, dit Mme Nagelschmitz.

« Qu’ils soient employés ou propriétaires d’entreprise, les jeunes sont un facteur de diversité dans le secteur agricole, ajoute-t-elle. Une diversité accrue stimule l’innovation, assurant ainsi au Canada de maintenir la position qu’il occupe en tant que chef de file de calibre mondial en matière d’agriculture et de production alimentaire. »

Conséquence des départs à la retraite, l’augmentation de l’âge moyen des agriculteurs pourrait créer une situation plus difficile pour l’agriculture canadienne. En l’absence d’un plan de relève, le départ à la retraite d’une génération d’agriculteurs canadiens pourrait créer une pénurie de main-d’œuvre.

Cela pourrait se traduire par une augmentation du prix des aliments au Canada et ailleurs dans le monde – par exemple, pour le bol de céréales et la confiture de bleuets que vous mangez au petit déjeuner.

Pourquoi les jeunes s’intéressent moins à l’agriculture

Mme Nagelschmitz considère que l’un des facteurs expliquant l’hésitation actuelle de nombreux jeunes Canadiens à faire carrière dans l’agriculture est le manque de formation pratique.

« Lorsqu’ils songent à une carrière en agriculture, les jeunes peuvent hésiter s’ils n’ont pas accès aux multiples expériences concrètes qui complètent les connaissances acquises au collège ou au contact de la collectivité agricole locale », dit-elle.

Lorsqu’un jeune a grandi dans une famille d’agriculteurs, il peut se détourner de l’agriculture parce qu’il craint de devoir s’astreindre aux mêmes longues journées de travail que ses parents, ou encore parce qu’il a d’autres intérêts ou entrevoit de meilleures possibilités financières dans un autre domaine.

Un autre facteur du désintérêt des jeunes est, selon Mme Nagelschmitz, le coût élevé du démarrage d’une entreprise agricole. L’exploitation d’une telle entreprise comporte des coûts constants, par exemple pour l’achat de semences, de fertilisants, d’animaux et de nourriture pour ceux-ci. Pour démarrer son entreprise, un jeune doit avoir accès au crédit ou être en mesure d’effectuer un investissement initial substantiel. Souvent, les jeunes ne disposent pas d’une épargne suffisante et ils ne sont pas non plus admissibles aux prêts dont ils auraient besoin pour démarrer une entreprise.

Par où commencer ?

Heureusement, il existe un certain nombre de programmes qui facilitent l’entrée de jeunes Canadiens dans le secteur agricole.

  • Par exemple, l’Université de la Colombie-Britannique propose un programme pratique axé sur l’agriculture durable, intitulé Practicum in Sustainable Agriculture. Offert sur la ferme de l’Université, ce programme facilite l’acquisition de connaissances touchant les divers aspects de l’exploitation d’une entreprise agricole.
  • De leur côté, les 4-H du Canada offrent le programme Carrières en croissance, avec l’appui de l’initiative Objectif avenir RBC. Ce programme encourage les membres des 4-H du Canada à réfléchir à leurs options de carrière, à développer des aptitudes et à acquérir une expérience pratique. Le programme permet aussi aux futurs agriculteurs d’explorer des possibilités de carrière, d’acquérir une formation et de l’expérience, ainsi que de découvrir des ressources et des contacts utiles pour faire la transition entre la salle de classe et le monde du travail.
  • Rares sont les secteurs d'activité où l'on peut avoir une telle incidence sur la société.

  • Des options de location de terres et d’équipement sont offertes aux nouveaux agriculteurs afin de les aider à amorcer une carrière sans devoir engager des coûts excessifs.

Les jeunes qui optent pour l’agriculture pourraient y trouver autant de satisfaction que Mme Nagelschmitz.

« L’agriculture est un domaine agréable et stimulant, dit-elle. Rares sont les secteurs d’activité où l’on peut avoir une telle incidence sur la société. Travailler dans le secteur agricole, c’est contribuer chaque jour à fournir aux familles canadiennes ou d’ailleurs dans le monde des aliments sains et nutritifs de première qualité. »