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À Hamilton, YouthCAN souhaitait réduire le taux NEET de 10 % d'ici 2025. L'organisme a atteint son objectif six ans plus tôt, et il vise maintenant 20 % de réduction.

Quand la Philippine Alyssa Duran est arrivée au Canada en 2017, à l’âge de 21 ans, elle était en meilleure situation que beaucoup de nouveaux arrivants : sa mère était au Canada depuis plusieurs années, et elle arrivait accompagnée de son père et de sa sœur. Sur le plan de son avenir professionnel, toutefois, elle n’avait que des questions.

« Quand je suis arrivée ici, je n’avais pas la moindre idée du chemin à prendre, se souvient-elle. Par où commencer ? Qu’est-ce que je devais faire ? »

Alyssa était loin d’être seule dans son cas. En 2019, près de 12 % des Canadiens de 20 à 24 ans n’étaient « ni en emploi, ni aux études, ni en formation » (NEET), selon les données de Statistique Canada. Cette catégorie de jeunes, qui a attiré l’attention dans les dernières années, est devenue prioritaire pour les Nations unies.

Les jeunes ont subi la majorité des pertes d’emploi découlant de la COVID-19, selon les Enquêtes [mensuelles] sur la population active, de Statistique Canada. En mars, les jeunes de 15 à 24 ans ont perdu 392 500 emplois (-15,4 %), en grande partie des emplois à temps partiel dans les secteurs de l’hébergement et des services alimentaires. Le taux de chômage national chez les jeunes a atteint environ 16,8 % – ou 20,7 % si l’on tient compte des jeunes qui voulaient travailler mais qui ne cherchaient pas d’emploi en raison de la COVID-19.

Réduction du taux NEET à Hamilton, en Ontario

À Hamilton, en Ontario, la réduction du taux NEET est devenue la priorité de YouthCAN, un groupe dirigé par des jeunes, dont les 30 organisations membres, y compris RBC, travaillent à multiplier les occasions d’emploi et de formation pour les jeunes, et à créer un modèle d’intervention pour guider les autres collectivités où le taux NEET atteint un niveau inquiétant.

« Les programmes d’emploi, les fournisseurs de services et les groupes de jeunes mettent leurs efforts en commun », explique la coordonnatrice de projet de YouthCAN, Sahra Soudi.

Depuis sa création il y a quatre ans, soit avant la COVID-19, YouthCAN a déjà fait preuve de son utilité. Le groupe s’est initialement fixé l’objectif de réduire le taux NEET à Hamilton de 10 % d’ici 2025. Ayant atteint cet objectif l’an dernier, il espère maintenant réduire le taux NEET de 20 % d’ici 2025.

Sahra Soudi sait que d’autres facteurs peuvent influer sur le taux NEET dans une grande ville comme Hamilton, mais elle est convaincue que le soutien fourni jusqu’ici par le groupe a permis d’améliorer la situation. « Notre travail a donné des résultats, dit-elle. Je crois que notre travail collectif influe directement sur le taux NEET. »

Elle espère que d’autres collectivités pourront connaître le même succès que YouthCAN en adoptant la stratégie en cinq volets que le groupe a élaborée :

1. Former un groupe de jeunes.

« Il peut être difficile de réunir des gens de divers secteurs en vue de collaborer à un but commun, mais c’est essentiel pour avoir un impact réel », explique Sahra. YouthCAN compte parmi ses membres des fournisseurs de services d’emploi, des enseignants, des groupes de jeunes, des prestataires de services sociaux et des employeurs du secteur privé. Tous ces membres jouent un rôle dans la stratégie de YouthCAN.

« L’autre élément clé, c’est de mettre les jeunes au premier plan, précise Sahra. Ils doivent participer aux décisions, et non se faire imposer les vues d’un groupe d’adultes. »

2. Outiller les jeunes pour qu’ils développent leurs compétences.

Bien des jeunes qui veulent trouver du travail se heurtent à des obstacles qui peuvent paraître insurmontables sans un soutien adéquat.

« Ces obstacles peuvent être un manque d’expérience, une formation limitée, ou encore des facteurs plus systémiques comme le racisme et la pauvreté, explique Alyssa Duran. La plupart des jeunes d’aujourd’hui ne connaissent tout simplement pas les services à leur disposition. »

Une recherche de YouthCAN a révélé qu’en général, les jeunes n’utilisent pas les portails en ligne ou les services d’agence pour trouver un emploi. De plus, ils ne savent pas par où entreprendre leur démarche. « Nous savons que beaucoup de jeunes ne font pas appel aux agences parce qu’elles ont mauvaise réputation, dit Sahra. Mais de cette façon, ils peuvent chercher de l’aide de façon anonyme. »

Actuellement, YouthCAN se préoccupe principalement de fournir le moyen de contourner ces obstacles : une plateforme en ligne soutenue par Objectif avenir RBC, un programme qui permet aux jeunes de trouver de nouvelles occasions d’emploi.

Le site, qui est actuellement en phase d’essai, aidera les jeunes à trouver les services à leur disposition à Hamilton. YouthCAN prévoit exporter la plateforme vers d’autres collectivités afin qu’elles puissent entrer leurs propres données.

« En raison de la crise sanitaire et économique mondiale, les jeunes sans emploi ni études ou formation doivent surmonter des obstacles plus difficiles que jamais, reconnaît Sahra. Pour traverser cette crise, il faut, selon nous, investir dans l’avenir des jeunes NEET. C’est notre objectif commun depuis la formation de notre groupe, et ça le demeure. »

3. Utiliser les arts pour aider les jeunes à développer leurs compétences générales.

La maîtrise de soi est essentielle pour obtenir un emploi et le conserver. YouthCAN enseigne donc aux participants des techniques d’expression et de la résolution des conflits, au moyen de scénarios portant sur des situations de travail.

« Nous avons conçu des ateliers axés sur l’affirmation de soi, et tout part de là, poursuit Sahra. Nous croyons que l’affirmation de soi permet de régler bien des choses. »

4. Fournir du soutien avant et après l’emploi.

YouthCAN se consacre à développer les services de soutien à l’emploi. Le groupe a aussi conçu une trousse d’orientation. YouthCAN offre également des occasions d’encadrement professionnel, de réseautage et de mentorat entre pairs.

5. Ne pas sous-estimer l’utilité de l’ergothérapie.

YouthCAN est d’avis que les ergothérapeutes peuvent fournir un soutien tangible et des ressources aux jeunes, et le groupe aimerait qu’ils soient disponibles tout au long de la démarche d’emploi.

« Quand un jeune participe à un programme d’emploi, il peut s’inscrire à un programme post-emploi pour obtenir le soutien d’un ergothérapeute et d’un formateur en milieu de travail », explique Sahra.

Initialement, Alyssa a trouvé du soutien dans le cadre d’un programme jeunesse offert par le YWCA de Hamilton, qui est aujourd’hui sous l’égide de YouthCAN. Elle suit actuellement sa première année d’un programme travail-études de trois ans en comptabilité, et elle caresse maintenant le rêve réaliste de devenir comptable après ses études, en 2022.

Mettant à profit ce qu’elle a appris jusqu’ici, elle travaille à temps partiel au sein de l’équipe de soutien post-emploi de YouthCAN.

« Comme j’ai moi-même suivi un programme d’emploi, je comprends intimement la situation des jeunes que j’aide, dit-elle. YouthCAN a joué un rôle important dans mon engagement communautaire, car j’ai appris à m’impliquer. »

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