Vous êtes-vous déjà demandé comment les entrepreneurs réussissent à transformer leurs rêves en réalité ? Ce qui les motive à repousser les limites, à susciter le changement et à faire progresser leur secteur ? Nous avons eu l’occasion de le demander à des propriétaires de petite entreprise du Canada.
Lily Tse a fondé Think Dirty par suite d’une démarche personnelle visant à comprendre la vraie nature des produits de beauté. C’est après avoir appris que sa mère était atteinte d’un cancer, été licenciée de son poste en publicité et remporté un concours d’entreprises en démarrage qu’elle s’est lancée dans l’aventure.
Fondatrice de Think Dirty – entreprise récemment sélectionnée par SheEO et l’un des 50 lieux de travail les plus novateurs –, Lily Tse parle de ses motivations, de ses succès et de ses difficultés d’entrepreneure, et prodigue des conseils aux autres innovatrices.
Q. : Qu’est-ce qui vous a incitée à fonder Think Dirty ?
Lily Tse : J’ai créé l’application mobile Think Dirty en 2012 afin que les consommateurs puissent, par simple balayage du code-barres, se renseigner sur les ingrédients que contiennent les produits de beauté.
Ma mère a survécu à un cancer du sein, ce qui m’a beaucoup sensibilisée à la santé. Je me suis rendu compte qu’on connaît mal la composition chimique et la toxicité potentielle des produits de beauté. Il est difficile de comprendre la signification des appellations chimiques qu’on peut lire sur les étiquettes. Je me suis dit : « Il doit y avoir une façon plus simple de comprendre ce que contiennent les produits que nous appliquons sur notre peau. »
L’application Think Dirty est très facile à utiliser ; il suffit de balayer le code-barres avec son téléphone pour connaître les ingrédients d’un produit et pour savoir si le produit est considéré comme bon ou nocif pour la santé à long terme. L’application propose aussi des produits de remplacement. À ce jour, notre base de données contient des renseignements sur plus de 500 000 produits.
Q : Comment en êtes-vous venue à lancer une entreprise ?
Lily Tse : L’idée m’est venue en travaillant, mais la vie en agence étant très exigeante, j’ai longtemps repoussé mon projet. Le jour où j’ai été licenciée, j’ai envisagé le travail à la pige, qui offrait la possibilité de travailler selon un horaire irrégulier.
Après avoir considéré quelques concours d’entreprises en démarrage, je me suis inscrite à l’un d’eux à New York. Je n’ai pas remporté ce premier concours, mais j’en ai vu un autre à Toronto et je me suis dit : « Si je remporte celui-là, je me lance à plein temps. » Comme je l’ai remporté, j’ai engagé un réalisateur de logiciels et mon entreprise était lancée. C’était en octobre 2012.
Q. : Quel effet cela fait-il d’être reconnue par SheEO ?
Lily Tse : Rien ne bat un groupe de 500 généreux bailleurs de fonds qui croient suffisamment aux femmes d’affaires pour les soutenir. Ils veulent nous voir réussir. Pouvoir compter sur un réseau de fondatrices comme moi, ça n’a pas de prix.
Le modèle de financement est aussi une innovation qui permet aux femmes de s’affranchir des préjugés courants dans le monde du financement d’entreprise.
Think Dirty s’est classée dans les 25 premières places en 2018 et dans les 8 premières places en 2019. Nous sommes infiniment honorés et reconnaissants d’avoir eu cette occasion. Cette année, j’ai donc décidé d’être moi-même activatrice SheEO. Je suis fière et honorée de jouer ce rôle.
Q : D’après vous, quel rôle les entreprises dirigées par des femmes jouent-elles dans l’économie du Canada ?
Lily Tse : Nous sommes un important groupe démographique qui transforme en douceur, mais fondamentalement l’avenir du Canada.
Nous créons non pas de simples emplois, mais plutôt des emplois qui réduisent les inégalités salariales au profit de personnes qui ne trouvent pas leur compte dans le marché du travail traditionnel. Notre effectif compte beaucoup de membres de minorités visibles. Je crois que la diversité est importante non seulement sur le plan du genre, mais aussi sur les plans de l’orientation sexuelle, du type de personnalité, de l’âge, etc.
Q. : Qu’en est-il de l’embauche du personnel ? Comment repérez-vous des personnes extraordinaires pour représenter votre marque ?
Lily Tse : Lors de l’embauche, je prends le temps de m’assurer que les valeurs des candidats correspondent à mes convictions – ça fait partie du processus de sélection. Nous évaluons aussi le tempérament des candidats, c’est-à-dire leur comportement en situation de travail réelle.
Je fais aussi partie du jury de nombreux concours d’entreprises en démarrage, et je trouve que les étudiants qui s’y présentent ont le sens de l’innovation et de l’entrepreneuriat. Quand on recrute des candidats parmi eux, on constate généralement qu’ils ont le profil parfait.
Q. : Quelle est la prochaine étape pour Think Dirty ?
Lily Tse : J’aimerais prendre de l’expansion à l’étranger. En ce qui concerne les services offerts aux utilisateurs, nous aimerions étendre notre base de données aux produits ménagers et possiblement aux produits pour animaux de compagnie. Nous voulons aller au-delà des produits de beauté et de soins personnels et évaluer tous les produits sur le marché.
Reposant sur la profonde générosité des femmes entre elles, le modèle de SheEO réunit des activatrices et des entrepreneures en vue de faire croître des entreprises rentables. Think Dirty a été l’une des sept entreprises sélectionnées cette année.
Un autre article de la série « Femmes entrepreneures canadiennes » :
Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.